
8 février 2025
Tribune pour une IA générative éthique et respectueuse du droit d’auteur
Alors que s’ouvre le 3ème Sommet mondial pour l’action sur l’Intelligence Artificielle, les 10 et 11 février à Paris, la Scam et l’ADAGP, l’ADAMI, la SACEM, la SGDL et la SPEDIDAM portent la voix des créatrices et créateurs.
Plus de 34 000 signataires de cette tribune parue dans Le Parisien, appellent à la tenue d’un débat sur le droit d’auteur et les droits voisins, pour que la culture ne soit pas absente des réflexions sur l’IA générative.
La France accueillera les 10 et 11 février prochain le 3ème Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA). Des centaines de chefs d’Etat et de gouvernement, d’universitaires, de dirigeants d’entreprises et de représentants de la société civile se rassembleront à Paris pour débattre car l’intelligence artificielle questionne les fondements de la pensée et suscite autant d’intérêt que d’appréhension.
En tant qu’auteurs, artistes-auteurs et artistes-interprètes, nous accueillons avec satisfaction l’initiative de ce Sommet et souhaitons qu’il se penche sur la question centrale du droit d’auteur et des droits voisins. En effet, dans la longue histoire du rapport entre art et technologie, de l’imprimerie au streaming, jamais une innovation n’avait eu la capacité de remettre en cause le principe même de la création humaine.
Notre démarche ne s’inscrit pas dans une opposition inévitablement stérile entre les acteurs de l’intelligence artificielle et ceux de la culture, mais dans l’exigence d’un débat respectueux des intérêts et des droits de tous. C’est au prix d’une reconnaissance mutuelle des avancées que représente l’IA et du bien-fondé des droits de propriété intellectuelle que pourra se mettre en place un modèle vertueux sur le plan à la fois éthique et économique.
Dans cette perspective, nous tenons à rappeler un principe simple :
L’utilisation sans notre consentement de notre talent et de notre travail pour l’entrainement de l’IA générative représente une atteinte inacceptable au respect de nos œuvres et de notre travail artistique.
Pourtant force est de constater que nos œuvres et nos interprétations sont aujourd’hui utilisées par les systèmes d’IA pour s’entraîner sans notre autorisation et sans aucune contrepartie financière. Par ailleurs, le risque de substitution, induit par les contenus générés par l’IA, est de plus en plus prégnant.
Puisque la question de la propriété intellectuelle sera abordée durant ce Sommet, nous en appelons solennellement à la responsabilité de tous ses participants. Nous nourrissons en effet l’espoir que notre appel contribue à inspirer des réflexions lucides, équilibrées et concrètes, propices à l’élaboration de solutions justes et pérennes.
Un appel commun lancé par les organisations d’artistes et d’auteurs : ADAGP, Adami, Sacem, la Scam, SGDL, Spedidam.
Parmi les premiers signataires :
Julie Bertuccelli, Yves Jeuland, Ovidie, Gilles Perret, Jérôme Prieur, Claire Simon, Rafael Angster, Sophie Bollich, Damien Bonnard, Bernard Campan, José Garcia, Julie Gayet, Agnès Jaoui, Aïssa Maïga, François Morel, Anna Mouglalis, Hélène Mourot, Niels Schneider, Laurent Stocker, Odile Vuillemin, Hervé Le Tellier, Nancy Huston, Valérie Zenatti, Philippe Forest, Marie-Aude Murail, Arno Bertina, Pierre Bayard, Luc Lang, Daniel Buren, Ernest Pignon-Ernest, Robert Combas, C215, Marion Montaigne, Françoise Pétrovitch, Laurent Grasso, Petite Poissone, Thibaut Soulcié, Odile Decq…