Notre maison se transforme. Dans la foulée du plan immobilier voté lors de la dernière assemblée générale, les locaux de l’avenue Vélasquez vont être rénovés et réorganisés pour créer de nouveaux espaces dédiés aux autrices et aux auteurs. Les travaux débuteront le 1er juillet 2023.

Si notre maison se transforme c’est pour mieux vous accueillir. Le rez-de-jardin, les salles autour de la cour centrale, et au premier étage, la réception et les bureaux de la direction, vont devenir de nouveaux espaces d’information, de détente et de travail. L’actuelle salle du conseil d’administration va être transformée en studios d’enregistrement audiovisuel et radio/podcast à disposition de toutes et tous. Figurent également sur les plans salon-médiathèque, club des auteurs, bibliothèque, espace de restauration… La salle de projection Charles Brabant, du nom de l’un de nos fondateurs, va être remise aux normes son et image, avec un écran plus grand et des sièges plus confortables. Enfin l’espace-accueil va être déplacé et entièrement remanié. Tout cela dans un esprit d’ouverture, de convivialité … et de gratuité.

Cela passe par une période intermédiaire de fermeture, le temps de mener à terme cette seconde naissance, à peu près neuf mois, pur hasard !  La Scam Vélasquez va donc fermer ses portes à partir du 1er juillet. S’ouvre ce temps d’inconfort, propre à toute grande transformation. Il m’apparaît cependant essentiel que nous puissions, durant ces quelques mois, nous retrouver et échanger autour des projections et des divers événements qui nous relient les uns aux autres.

Nous mettons tout en œuvre pour que les aléas de cette transition perturbent le moins possible notre fonctionnement et nous assurerons la pleine continuité des services de la Scam. Ainsi, un espace de travail, aménagé provisoirement tout proche de l’avenue Vélasquez, sera dédié aux auteurs et autrices, substitut provisoire à l’actuelle maison Agnès Varda. Les réunions entre auteurs et autrices se poursuivront dans des locaux temporaires. Les équipes salariées sont hébergées d’une part dans les locaux acquis l’année dernière boulevard Malesherbes et d’autre part dans des bureaux loués le temps des travaux.

Nous vous tiendrons informés de l’avancée du chantier.  Si vous souhaitez plus de détails et d’infos, nous vous convions à l’assemblée générale de la Scam, dans les locaux de l’avenue Vélasquez avant leur fermeture, le 21 juin prochain. On s’en parlera de vive-voix.

Et je compte sur vous pour partager la grande fête qui marquera la réouverture des portes de notre nouvelle Scam augmentée à la rentrée 2024.

Rémi Lainé, président

Infos pratiques à partir du 11 septembre 2023

  • L’espace Agnès Varda des auteurs et des autrices sera provisoirement installé au 99 Boulevard Malesherbes. Il ouvrira de 13h30 à 18h, du lundi au vendredi, sur réservation préalable uniquement à espaceagnesvarda@scam.fr
  • Les réservations pour les projections en soirée se poursuivront, le temps des travaux, principalement à la cinémathèque Robert Lynen, 11 Rue Jacques Bingen, 75017 Paris. Pour réserver, écrire à sallebrabant@scam.fr
  • Les rencontres et ateliers se poursuivront dans des espaces extérieurs à Vélasquez et en ligne. Les informations nécessaires vous seront communiquées le moment venu.
  • L’assistante sociale continuera d’assurer les permanences tous les jeudis de chaque semaine. Les rendez-vous individuels pourront avoir lieu par téléphone ou physiquement dans les locaux d’Audiens, au 74 rue Jean Bleuzen à Vanves.

Ksenia Bolchakova, prix Albert-Londres 2022, a eu conscience très tôt de son désir de devenir journaliste. Elle n’imagine pas son existence autrement. Aujourd’hui elle dit surtout cette nécessité d’informer coûte que coûte, sans jamais flancher, celles et ceux qui n’ont d’autres oreilles attentives que les siennes, et dont elle peut restituer les histoires. Témoignage d’une femme engagée.

Je devais avoir vingt ans, tout au plus. Nichée à l’arrière de la grande Volvo 240 Classic blanche familiale, je regardais Paris défiler par la fenêtre, s’engager dans une énième nuit. Les lumières des quais de Seine, les vieilles pierres de ses ponts, les touristes feignant la flânerie à l’heure où pointe la fatigue, où les pieds lourds invitent au repos.

J’étais fatiguée moi aussi. Mon père au volant, ma mère à sa droite, France Info à la radio. Leurs voix, les R roulés de la langue russe que nous parlions entre nous se mêlaient aux flashs d’information de la soirée. Je n’ai gardé aucun souvenir des événements de ce jour-là. Enfin, des événements qui secouaient le monde extérieur, celui qui glissait sur la carrosserie lisse et rassurante de la voiture. Je me souviens en revanche de la discussion animée que j’ai provoquée.

« Ma fille sera journaliste ! »

Après deux années en classe préparatoire, une année magnifiquement paresseuse sur les bancs de la fac de philo à la Sorbonne, j’avais passé plusieurs concours pour intégrer une école de journalisme et, ce soir-là, j’annonçais à mes parents en avoir réussi trois sur quatre, haut la main. J’étais prise, et j’avais décidé d’intégrer le tout nouveau master créé par Sciences Po Paris. Qu’elle n’était pas la fierté de mon paternel. Lui-même du métier, dans un genre certes différent, puisqu’encarté jusqu’à la moelle au parti communiste soviétique durant une grande partie de sa carrière (il avait travaillé pour la Pravda, la « vérité » en russe, le grand quotidien du PCUS).

Dans un coin de sa tête, j’imagine que mon père nous voyait déjà en pionniers d’une grande dynastie de gratte-papier ou de grands reporters. Il savait quel avait été son rôle pour moi dans le choix de cette profession…

Ksenia Bolchakova

« Ma fille sera journaliste ! », cria-t-il à gorge déployée, couvrant les voix des présentateurs radio qui n’arrivaient plus à en placer une. « Ma fille sera journaliste ! », répéta-t-il encore une fois, un sourire gigantesque aux lèvres, des lumières dans les yeux que je n’y avais jamais vu, des yeux qui fixaient ceux de ma mère avec un air de défi. Dans un coin de sa tête, j’imagine qu’il nous voyait déjà en pionniers d’une grande dynastie de gratte-papier ou de grands reporters. Il savait quel avait été son rôle pour moi dans le choix de cette profession… Il brillait dans l’obscurité de l’habitacle. Son excitation et sa joie tranchaient avec le calme inquiet de ma mère. « Félicitations », glissa-t-elle enfin, après un long silence. Avant d’ajouter : « Mais si tu fais ce métier Ksenia, tu risques de finir vieille fille. »

« Plus qu’un métier, c’est une vie ! »

Ses mots avaient la brutalité d’un coup de massue sur la tête d’un nouveau-né. À peine avait-il eu le temps d’entrouvrir les yeux, qu’on tentait déjà de les lui refermer. L’impression de me trouver à la frontière entre deux mondes, le mien — celui du métier que je m’apprêtais à apprendre, et celui où les femmes n’avaient qu’une destinée possible : le ménage, le devoir conjugal et la maternité. « Tu as déjà vingt ans, poursuivit-elle, et tu n’es toujours pas mariée. Si tu pars tout le temps en reportage, comment vas-tu faire pour avoir une vie de famille ? » Ces questions-là, je ne me les étais évidement jamais posées. Elles n’avaient aucun sens à mes yeux, mais le reproche profond qu’elles impliquaient m’ébranla.

Moi qui avais toujours réponse à tout dans les disputes familiales, je me retrouvais sans voix, sans repartie, blessée d’être réduite à un rôle reproducteur qui ne me tentait absolument pas. Et bizarrement, je ne sais par quel miracle de synchronisation des esprits, mon père fut tout autant blessé que moi. « Elle aura des enfants SI elle veut, QUAND elle veut. Et si elle n’en VEUT PAS, ça sera son choix. Oui, être journaliste, ça implique quelques sacrifices, mais c’est le plus beau métier du monde. Plus qu’un métier, c’est une vie ! » Et se tournant vers moi, il me dit avec force et confiance : « Tu seras journaliste, ma fille ! »  Et je le suis devenue.

Notre rôle est d’être des réceptacles attentifs aux sombres histoires des autres, aux peines invivables des autres.

Ksenia Bolchakova

Cet épisode a été déterminant dans mon rapport au « métier ». Pour moi, être journaliste, ce n’est pas un travail. C’est une vocation, un mode de vie, une voie. J’en ai eu conscience très tôt. Il n’a jamais été question d’argent, de poste, de carrière. Mais toujours de vivre par la pratique du journalisme. Mon existence sans elle n’a plus aucun sens, et le sens que je lui donne est le suivant : notre rôle est d’être des réceptacles attentifs aux sombres histoires des autres, aux peines invivables des autres ; d’être les révélateurs des mensonges de certains, des témoins honnêtes de notre temps. Notre responsabilité est de relater des faits que nous avons compris, analysés, vérifiés. Notre tâche est de faire rempart aux faux par tous les moyens possibles, de dompter notre curiosité naturelle, de la structurer, de la transformer en méthode pour fabriquer de l’information.

Alors, pour qui travaillons-nous ?

Alors, pour qui travaillons nous ? Pour ceux dont nous racontons les histoires, pour ceux qui nous font confiance et nous aident à décrypter le monde, pour les malheureux qui n’ont pas d’autres oreilles que les nôtres pour les entendre ; contre les criminels qui voudraient tous nous faire taire. Pour qui travaillons nous ? Pour ceux qui ont encore un peu de compassion pour l’humanité, de la bienveillance pour leur voisin, de la colère et de l’indignation pour ceux qui n’en ont plus. Nos lecteurs, nos auditeurs, nos spectateurs exigent de nous toujours plus de preuves de droiture et d’impartialité ; ils cherchent aussi en nous des miroirs de leurs propres angoisses et de leurs faiblesses.

Ne pas crever, ne pas sombrer, se tenir droit, ne pas mentir, dire la vérité, montrer aussi nos propres émotions, nos fêlures, puisqu’elles ne sont pas si différentes de celles des personnages réels qui peuplent nos récits.

Ksenia Bolchakova

Notre vie est parfois semblable à celle des équilibristes qui marchent sans filet au-dessus du vide. Ne pas crever, ne pas sombrer, se tenir droit, ne pas mentir, dire la vérité, montrer aussi nos propres émotions, nos fêlures, puisqu’elles ne sont pas si différentes de celles des personnages réels qui peuplent nos récits. Le tout, sans jamais se casser la gueule.

Pour qui travaillons nous ? Pour nous tous. Pour vous. Car plus nous partons au cœur des tragédies qu’il nous échoit de couvrir, moins nous en revenons indemnes. Plus nos existences se transforment, plus les larmes étrangères deviennent les nôtres et donnent tout leur sens à nos réveille-matin.

Ksenia Bolchakova est une journaliste franco-russe, lauréate du prix Albert-Londres en 2022, au côté d’Alexandra Jousset, pour le film « Wagner, l’armée de l’ombre de Poutine » sur les enjeux de la géopolitique du Kremlin.

La Scam affirme la place singulière des auteurs et des autrices dans la société. Astérisque en est le porte-voix.

La Scam, en partenariat avec la Sofia, propose à ses membres un atelier sur les droits à la formation professionnelle continue.

La formation professionnelle est un droit pour les auteurs et autrices de l’écrit. Elle peut vous permettre de développer de nouvelles compétences et de nouvelles activités, directement liées ou non à votre domaine artistique.

Plusieurs dispositifs existent au sein de l’AFDAS, qui gère le fonds de formation des artistes-auteurs, pour vous aider à identifier des besoins ou des opportunités de formation et pour financer intégralement votre projet.

La Scam et la Sofia vous proposent un atelier d’information et d’échanges avec l’AFDAS, qui vous présentera ses missions de conseil et d’accompagnement et répondra à toutes vos questions concernant les formations en lien avec vos métiers, les organismes de formation dans le secteur de l’écrit, les conditions d’accès et formalités, les financements possibles…

Avec la participation de Marie-Annick Ambroise, de la Direction du développement et du réseau de l’Afdas, et Aurélie Gerlach (La Charte), autrice jeunesse et vice-présidente de la commission Écrits & Art dramatique à l’Afdas.

Et en présence de Cécile Deniard, Présidente de la Sofia, Geoffroy Pelletier, Directeur de la Sofia et de Pascale Fabre, Directrice des Affaires sociales de la Scam.

À l’issue de l’atelier, des rendez-vous personnalisés avec des conseillers experts de l’AFDAS pourront être fixés.

Cette année, 24 films documentaires sont présentés au Festival de Cannes dont 16 films en compétition pour l’Œil d’or – Le Prix du documentaire. L’occasion de les découvrir du 16 au 27 mai,  avec des rencontres professionnelles et la remise de L’Œil d’or – Le Prix du documentaire 2023.

L’Œil d’or – Le Prix du documentaire 2023

Ce Prix, créé par la Scam avec la complicité du Festival de Cannes en 2015, récompense un film présenté dans les sections cannoises : Sélection officielle (Compétition, Un Certain Regard, Hors compétition et Séances de Minuit, Séances Spéciales, Courts métrages, Cannes Classics), Quinzaine des Réalisateurs et Semaine de la Critique.
Le jury présidé la réalisatrice américaine Kirsten Johnson et composé de Ovidie, Sophie Faucher, Pedro Pimenta et Jean-Claude Raspiengeas, décernera son Prix samedi 27 mai à 11h au Salon des Ambassadeurs.

L’Œil d’or figure désormais sur la liste officielle des prix éligibles à la catégorie long-métrage documentaire de l’Académie des Oscars.

Rencontre Pro de l’Acid en partenariat avec La Scam
Un projet documentaire, trois films, une œuvre ?

Samedi 20 mai à 15h30

À partir d’un même projet, comment cohabitent les différentes versions d’une œuvre ? À travers l’histoire d’un projet et d’un parcours, comment se dessine la vie d’un premier film, en plusieurs versions (TV, cinéma, festivals). Exemples et cas pratiques.

Modérée par Rémi Lainé, président de la Scam, Isabelle Pisani (LCP), Clément Pérot, cinéaste, Elsa Klughertz, productrice (Jonas Films), Diego Governatori, cinéaste de l’ACID.

Temps forts de la Scam au Doc Day

mardi 23 mai de 10h00 à 22h30

Le Doc Day est organisé par Cannes Docs-Marché du Film, avec le soutien de Doc Alliance, Participant et la Scam, et en association avec l’Œil d’or, l’Année du Documentaire, la DAE – Documentary Association of Europe, le CNC et l’ACID.

Le cinéma et les plaisirs de l’impossible : entretien avec Kirsten Johnson, présidente du jury de l’Œil d’or 2023.
La réalisatrice et directrice de la photographie Kirsten Johnson et la scénariste, réalisatrice et productrice Guetty Felin échangent sur les nombreuses façons de filmer et les possibilités offertes par le cinéma de rechercher l’invisible, de donner vie aux morts et au temps, de voyager à travers nos vies.

Atelier Scam avec les vidéastes CNC Talent en résidence à Cannes

mercredi 24 mai à 14h30

Animé par Sherine Deraz, en charge des vidéastes de la Scam.
En présence de : Judith Beauvallet (Demoiselles d’horreur), Louise Duhamel (Selfie’Storique), Ambre Larrazet, Alexandre Marinelli, Loïc Suberville.

Raphaël Meyssan, prix du Public 2022 au Festival Vrai de Vrai de la Scam, pour son premier film Les Damnés de la Commune, nous évoque la quête qui lui a permis de trouver sa propre parole. Ou comment après dix années de recherche, entre archives et témoignages, cette plongée dans les histoires des autres révèlera son travail d’auteur.

Pendant des années, j’ai travaillé comme graphiste. À mes yeux, un graphiste est un artiste qui met son talent au service de la parole d’une autre personne. En écrivant Les Damnés de la Commune, j’avais pour objectif de trouver ma propre parole. Paradoxalement, c’est avec les mots et les images des autres que j’ai réalisé une œuvre personnelle.

Raconter par l’intime

Les Damnés de la Commune m’ont porté durant dix années. C’était d’abord un projet un peu curieux, qui laissait mes interlocuteurs déconcertés : raconter une révolution, la Commune de Paris de 1871, sous la forme d’une bande dessinée, en utilisant uniquement des gravures publiées à la fin du XIXe siècle et des témoignages, archives et articles de l’époque. Au fil du temps, le projet a pris consistance. La bande dessinée s’est épaissie pour devenir près de cinq cents pages publiées en trois tomes aux Éditions Delcourt entre 2017 et 2019. L’aventure s’est poursuivie sous la forme d’un film d’animation d’une heure et demie, produit par Cinétévé et ARTE France en 2021.

Au début de mon projet, je me demandais : « Comment raconter cette page de l’histoire de France ? Le sujet est bien trop grand pour moi qui ne suis pas historien ! » J’ai trouvé une solution, en apprenant qu’un communard, un certain Lavalette, avait vécu dans mon immeuble, un siècle et demi plus tôt : j’allais raconter par l’intime, par la base, en commençant par ce voisin, par mon immeuble.

J’ai passé des années à amasser des archives, à réunir des témoignages, à rassembler des articles. J’ai cherché le réel… sans jamais le toucher.

Raphaël Meyssan

Au fil de mes lectures, je découvrais une grande histoire, celle de la Commune de Paris, et les bribes de petites histoires, celles d’hommes et de femmes emportés par cette révolution. La réalité dépassait ce que je pouvais imaginer. Peu à peu, j’ai mis en place la trame d’un récit choral, entre la grande histoire et ces petites histoires, sans les romancer mais en utilisant une écriture romanesque.

Une réalité objectivement insaisissable

J’ai passé des années à amasser des archives, à réunir des témoignages, à rassembler des articles. J’ai cherché le réel… sans jamais le toucher. Très souvent, ces sources m’en apprenaient moins sur le sujet qu’elles évoquaient que sur ceux qui les avaient écrites.

J’ai par exemple trouvé, dans les archives de la police et de l’armée, des centaines de documents sur Lavalette, mon voisin communard. Mais ces documents décrivaient de manière glaciale un « individu » surveillé par des institutions, pas la personne qu’avait été mon voisin. J’en ai moins appris sur Lavalette que sur les policiers et les militaires.

Dans les journaux, j’ai tenté de récupérer un récit évoquant la proclamation de la Commune, sur le parvis de l’Hôtel de Ville, le 28 mars 1871. Beaucoup de journalistes étaient sur place, mais ils ne semblent pas avoir assisté au même événement. Ils expriment davantage les angles politiques de leurs journaux que l’événement lui-même. Je les mets en scène dans la bande dessinée pour montrer plusieurs visions d’une réalité objectivement insaisissable.

J’ai cherché des témoignages de personnes opposées à la Commune. Mais rares sont celles qui décrivent ce qu’elles ont vu. Très souvent, elles perçoivent cette période au travers de la presse. Leurs déclarations expriment surtout leurs sentiments de rejet de la révolution parisienne inspirés par la lecture de ces journaux anti-communards. Pour nombre de Versaillais et de provinciaux, la Commune est « une émeute de fous et d’imbéciles mêlés de bandits », comme l’écrira George Sand depuis Nohant, dans l’Indre.

Plus j’ai croisé les archives, les témoignages, les articles, plus “le réel” s’est dérobé.

Raphaël Meyssan

Jusque dans Paris, ce qui est relaté par les journaux éclipse ce qui pourrait pourtant être observé par soi-même. Ainsi, Madame Talbot qui habite du côté du boulevard Haussmann exprime dans ses lettres cette semblable vision des communards perçus comme des brigands… Jusqu’à ce jour de la Semaine sanglante où son mari descend dans la rue et rencontre des gardes venus défendre une barricade. Lorsqu’ils sont pris et fusillés, elle s’exclame : « Quel malheur que ce bataillon soit composé d’hommes honnêtes ! » Elle sait que les communards sont des bandits… sauf ceux qu’elle a vraiment vus.

S’approcher d’autre chose

Les témoignages, y compris les plus intimes, reconstruisent le souvenir et se mélangent parfois aux images de la presse. Par exemple, Victorine évoque la bataille de la place de la Bastille, à laquelle elle a vraiment participé et au cours de laquelle elle a frôlé la mort. Mais ce qu’elle décrit ressemble beaucoup trop à une gravure que j’ai découvert dans un journal. J’ai repris le témoignage et l’image pour raconter cette bataille. Emmené dans la narration, le lecteur peut avoir un sentiment de réalité, de ressentir l’événement comme s’il y était. Il peut aussi y trouver un second niveau de lecture, qui dit non plus l’événement, mais la construction de la mémoire et de l’histoire à travers les images.

Plus j’ai croisé les archives, les témoignages, les articles, plus « le réel » s’est dérobé.

Mais, je me suis approché d’autre chose, peut-être bien plus intéressant : la relation que ces hommes et ces femmes ont eu avec l’événement et la relation que j’ai avec leur histoire. C’est cela, pour moi, qui constitue la réalité : la relation.

Je ne suis pas devenu auteur dès la première page du premier tome. C’est arrivé plus tard, à la page 29.

Raphaël Meyssan

Une personne a accompagné mes premiers pas d’auteur. Une personne qui a vécu cent cinquante ans plus tôt, durant la Commue de Paris, une femme qui a écrit ses mémoires sous le nom de Victorine B. Cette femme est l’un des personnages principaux du roman graphique, avant d’être le personnage central du film.

C’est cette femme, Victorine, qui a fait de moi un auteur. Je ne suis pas devenu auteur dès la première page du premier tome. C’est arrivé plus tard, à la page 29. Sur cette page, je reprends les mots de Victorine pour dire la mort de son fils. Grâce à elle, je me suis autorisé à raconter cette épreuve terrible et celles qui vont suivre. Je n’ai pas écrit un seul mot de cette page, pourtant c’est ici, précisément, aidé par Victorine, que je suis devenu auteur.

Raphaël Meyssan est auteur, scénariste, graphiste et réalisateur.

La Scam affirme la place singulière des auteurs et des autrices dans la société. Astérisque en est le porte-voix.

C’est lors de la Soirée Tendances 2023 que le jury a décerné le Prix Scam de L’Œuvre institutionnelle 2023 à Yoni Nahum pour son œuvre Tendre mémoire.

Tendre mémoire
de Yoni Nahum

33’35 – 2022 – 11e District, Prod8 – pour France Alzheimer

Il s’appelle Gérard. Il a 74 ans. Il vit à Paris avec sa femme Marie. Il est comédien. Il a été diagnostiqué Alzheimer il y a presque une année, et doit aujourd’hui adapter son quotidien avec la maladie déjà enclenchée. Lumineux et optimistes, Gérard et Marie nous révèlent leur intime, de malade et d’aidante, sous le prisme des activités bénéfiques pour ralentir la maladie, et surtout pour continuer à vivre, aussi lucide qu’ils le peuvent, avec cette mémoire qui se détériore…

Yoni Nahum

Yoni Nahum, jeune réalisateur né à Paris, commence à réaliser ses premiers courts-métrages durant ses études à Paris VIII. Rapidement et fort de ses rencontres, il s’intéresse à mettre en valeur des histoires, humaines et sociales. En 2015, il filme une jeune fille de 18 ans, Anéka, handicapée depuis sa naissance, sa place dans ce monde, et surtout sa vie intime avec sa mère. En 2017, il collabore avec le metteur en scène de théâtre Didier Ruiz en filmant des jeunes adolescents de Sarcelles, Youth. Après plusieurs prix pour ses courts-métrages de fiction et de sensibilisation, notamment pour le Téléthon, il est Lauréat du Prix Victor-Noury de l’Académie Française en 2019. Très vite, il s’oriente vers le documentaire. Après plusieurs projets différents, notamment un hommage au film Place de la République de Louis Malle, il réalise en 2022 pour France Alzheimer « Tendre Mémoire » sur la maladie dans son intimité.

Le jury était composé de Caroline Swysen, Atisso Médessou et Aymeric Colletta, (réalisatrice et réalisateurs membres de la commission audiovisuelle de la Scam), Alexandre Berman (coréalisateur avec Olivier Pollet de Le Syndrome Panguna, finaliste pour le Prix Albert Londres 2017 audiovisuel, réalisateur de Ophir, Grand Prix au FIFO 2020) et Laura Ghazal (humoriste, réalisatrice de films institutionnels notamment pour Tulipes &Cie. Primée aux Deauville Green Awards 2022, compétition SPOT, pour son travail sur les stéréotypes de genre Grands projets au féminin – Lutte contre les stéréotypes Discrimination – diversité / VINCI).

Yoni Nahum, lauréat du Prix de L'Œuvre Institutionnelle 2023

Venez encourager les finalistes en compétition pour le Prix Scam de L’Œuvre institutionnelle 2023 ! Dix films, dix pépites sélectionnées par le jury. Le Prix sera décerné à l’issue de la soirée.

Cette année le jury est composé de Caroline Swysen, Atisso Médessou et Aymeric Colletta (réalisatrice et réalisateurs membres de la commission audiovisuelle de la Scam), et de deux invités Alexandre Berman (réalisateur, producteur) et Laura Ghazal (réalisatrice, productrice, humoriste).

Les finalistes

Melun 2000
de Stefan Cornic

6’23 – 2022 – Année Zéro – pour le Pavillon de L’Arsenal

Dans le cadre de la collection du Grand Paris des écrivains, Marin Fouqué a livré un texte sur la ville où il a grandi et d’où il a puisé sa poésie : Melun. Inspiré par les lieux et guidé par ses mots, le réalisateur Stefan Cornic en a fait un film court.

Melun 2000 de Stefan Cornic

Mirna, Reine de Kaweni
de Bertrand Hagenmüller

14’47 – 2022 – Loir Production – pour Mlezi Maoré, Groupe SOS

(extrait projeté : 5’14)

Mirna a 22 ans. Après s’être battue pour obtenir le baccalauréat, elle est désormais bloquée dans son parcours, faute de papiers en règle. Pourtant, à l’image de nombreux jeunes comoriens en situation irrégulière, elle continue à lutter pour aider sa famille et espère enfin un jour, trouver sa place dans cette société mahoraise. Loin de toute oisiveté, elle s’engage activement comme « jeune-ambassadeur » à la Maison des Adolescents de Mamoudzou et parcourt les rues de Kaweni avec détermination pour soutenir et encourager les jeunes de son quartier.

Mirna, Reine de Kaweni de Bertrand Hagenmuller

La prise de la smalah d’Adb El-Kader par le Duc D’Aumale
de Valéry Faidherbe, Éric Bernaud et Jeanne Brundu

10’27 – 2022 – Cinémagraphic – pour le MUCEM

(extrait projeté : 5’10)

Le film La prise de la smalah d’Adb El-Kader par le Duc D’Aumale décortique la toile géante peinte en 1844 par l’artiste officiel Horace Vernet. Pourquoi cette œuvre monumentale a-t-elle marqué les esprits lors de son exposition au Louvre l’année suivante ? L’analyse graphique de la toile nous révèle une conception de mise en scène par un artiste à la fois admiré et décrié par la critique de l’époque.

La Prise de Smalah de Eric Bernaud, Jeanne Brundu et Valéry Faidherbe

Tendre mémoire
de Yoni Nahum

34’08 – 2022 – 11e District, Prod8 – pour France Alzheimer

(extrait projeté : 5’16)

Il s’appelle Gérard. Il a 74 ans. Il vit à Paris avec sa femme Marie. Il est comédien. Il a été diagnostiqué Alzheimer il y a presque une année, et doit aujourd’hui adapter son quotidien avec la maladie déjà enclenchée. Lumineux et optimistes, Gérard et Marie nous révèlent leur intime, de malade et d’aidante, sous le prisme des activités bénéfiques pour ralentir la maladie, et surtout pour continuer à vivre, aussi lucide qu’ils le peuvent, avec cette mémoire qui se détériore…

Tendre mémoire de Yoni Nahum

Avec mes souvenirs
de Juliette Bourgoin et Laurence Kirsh

53’05 – 2022 – Autoproduction – pour La Cimade (Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile)

(extrait projeté : 5’00)

Au milieu de la cour trône l’arbre à miel. La cour est celle du CADA, le Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile. Le CADA est au cœur de la ville de Béziers. Au pied de l’arbre à miel les enfants qui vivent ici, jouent à 1 2 3 Soleil ! Un jeune homme les regarde en souriant, il vient d’arriver avec sa grosse valise.

Avec mes souvenis de Juliette Bourgoin et Laurence Kirsch

Et si on posait les mêmes questions aux femmes et aux hommes ?
de Benjamin Gauthier, Jonas Parienté et Allison Chassagne

3’06 – 2021 – Malmö Productions – pour Sista & Mirova Forward

Afin de mettre en lumière les biais dans le traitement des femmes dirigeantes et entrepreneuses par les médias, Allison Chassagne interroge des dirigeants dont Xavier Niel (Iliad-Free), Nicolas Hiéronimus (L’Oréal) et François Pinault (Kering) sur leurs doutes, leur équilibre vie privée/vie professionnelle ou encore leurs difficultés à reprendre le travail.

Et si on posait les mêmes questions aux femmes et aux hommes ? de Benjamin Gauthier, Jonas Parienté et Allison Chassagne
Et si on posait les mêmes questions aux femmes et aux hommes ? de Benjamin Gauthier, Jonas Parienté et Allison Chassagne

Moi aussi j’aime la politique
de Marie Voignier

58’04 – 2022 – Thankyouforcoming – pour Les Nouveaux commanditaires

(extrait projeté : 5’50)

Un groupe de citoyens qui mènent des actions d’accueil auprès de personnes exilées passant la frontière franco-italienne dans la Vallée de la Roya, initie une commande aux Nouveaux commanditaires. Ils et elles invitent la cinéaste Marie Voignier à penser un film qui se saisisse d’une expérience humaine vécue collectivement et évoquant plus généralement, par le prisme de l’Histoire et des histoires singulières, les notions d’accueil, d’hospitalité et de solidarité.

Moi aussi j'aime la politique de Marie Voignier

Cancérogenèse
de Pénélope de Bozzi

7’55 – 2022 – Autoproduction – pour la Cité des sciences et de l’industrie

(extrait projeté : 4’44)

Ce film explique les processus biologiques de cancérisation. Il est conçu pour être accessible à un public néophyte, malgré la complexité de certains processus cellulaires. Le film est réalisé en laine cardé – et en stop motion traditionnel – la laine se prêtant bien à la représentation des tissus et matières organiques. Il a été produit pour la Cité des Sciences et de l’Industrie dans le cadre de l’exposition « Cancer(s) ».

Cancérogénèse de Pénéloppe de Bozzi

Constellations
de Stéphanie Fortunato

61’10 – 2022 – Luna Blue Film – pour le Club Antonin Artaud ASBL

(extrait projeté : 5’26)

Filmé au cœur du Club Antonin Artaud, centre de jour pionnier dans la thérapie par l’art, Constellations nous fait entrer dans un monde de création. Ici, il n’y a aucune distinction entre « patients » et équipe encadrante. C’est un espace de liberté où chacun peut à la fois être en lien avec les autres et essayer d’être soi. Une immersion dans un lieu où créer est synonyme de réinvention.

Constellations de Stéphanie Fortunato

Tap Virtuoso
de Julien Mascheroni et Aurélien Lehmann

10’50 – 2021 – Aurélien Lehmann – pour Tap Dance Paris

(extrait projeté : 3’24)

Basé sur une idée originale et un spectacle d’Aurélien Lehmann enregistré au Théâtre du Châtelet, Aurélien Lehmann, claquettiste virtuose, et François-René Duchâble, pianiste de renommée internationale, traversent 3 siècles de musique classique, de Bach à Gershwin, dans une performance visuelle et musicale inédite, où le piano et les claquettes rivalisent de maestria.

Tap Virtuoso de Julien Mascheroni et Aurélien Lehmann
Tap Virtuoso de Julien Mascheroni et Aurélien Lehmann crédit Cloé Harent

Douze documentaires sortent en salles en mai 2023. Parmi eux un film lauréat Brouillon d’un rêve documentaire : Petit samedi de Paloma Sermon-Daï.
2023 est l’année du documentaire alors raison de plus d’aller voir en nombre ces films dès les premiers jours pour leur donner une chance de rester à l’affiche la semaine suivante !

Les Âmes perdues
de Stéphane Malterre et Garance Le Caisne

France, Allemagne – 2022 – 104′ – Les Films d’Ici, Katuh Studio

En 2014, un mystérieux déserteur, portant le nom de code César, divulgue des dizaines de milliers de photos des victimes du régime syrien, morts sous la torture. Alors que les suppliciés sombrent dans l’oubli et que des milliers de civils disparaissent, leurs familles, leurs avocats et un petit groupe d’activistes tentent de déposer des plaintes dans des tribunaux européens. Ce film raconte les rebondissements d’enquêtes et de procédures qui conduiront à l’émission de mandats d’arrêts contre les plus hauts responsables de l’administration de Bachar al Assad, pour crimes contre I’humanité.

Sortie en salles le 3 mai 2023.

Distribution : Dulac Distribution

Petit samedi
de Paloma Sermon-Daï

Belgique – 2020 – 75′ – Singularis Films

Brouillon d’un rêve documentaire 2018

Damien Samedi a 43 ans. Quand il était enfant, dans son village wallon en bord de Meuse, on l’appelait le “Petit Samedi”. Pour sa mère Ysma, Damien est toujours son gamin, celui qu’elle n’a jamais abandonné lorsqu’il est tombé dans la drogue. Un fils qui a, malgré tout, cherché à protéger sa mère. Un homme qui tente de se libérer de ses addictions et qui fait face à son histoire pour s’en sortir.

Sortie en salles le 3 mai 2023.

Distribution : Singularis Films

The Wild One
de Tessa Louise-Salomé

France – 2022 – 94′ – Petite Maison Production

Petit garçon des Carpates rescapé de la Shoah, metteur en scène à succès, poumon de l’Actors Studio, protégé d’Hollywood mais aussi exilé, conspué, oublié, Jack Garfein a vécu plusieurs vies. « The Wild One » nous fait découvrir la vision d’un homme dont la vie entière fut tournée vers l’idée que la création artistique est un acte de survie.

Sortie en salles le 10 mai 2023.

Voir la page officielle : http://www.jackgarfeinthewildone.com

Distribution : New Story

Retrouver le chemin
de Laurent Granier

France – 2022 – 95′ – Matsylie Productions

Et si on avait tous une bonne raison de partir marcher sur le Chemin de Compostelle ? 11 mai 2020 –Le Puy-En-Velay. Fin du premier confinement lié à l’épidémie de COVID 19. Comme pour beaucoup, le confinement a bouleversé la vie de Laurent. Son couple n’a pas survécu. Il a perdu son travail. Il a attrapé le Covid. Il prend la décision de repartir seul sur le chemin de Compostelle, après l’avoir fait deux ans plutôt avec sa femme et ses enfants. Sans but bien précis, avec seulement toute la confiance qu’il lui accorde, Laurent s’en remet au chemin.

Sortie en salles le 10 mai 2023.

Distribution : Matsylie Productions

La Révole nature, de la vigne au verre
de Aline Geller

France – 2022 – 93′ – Urban Distribution

Hier anecdotique car cantonné à une poignée de vignerons et réservé à une caste de consommateurs initiés, le marché du vin nature se démocratise. Il est dorénavant perçu comme un mode de production et de consommation respectueux de la nature et des hommes. Il suscite de nouvelles vocations et réenchante un monde agricole souvent déconsidéré. Des stars aux pionniers, en passant par les néo-vignerons, La Révole Nature part à la découverte de celles et ceux qui font le vin nature d’aujourd’hui.

Sortie en salles le 10 mai 2023.

Distribution : Urban distribution

Loup y es-tu ?
de Clara Bouffartigue

France – 2020 – 95′ – Morgane production

Des jeunes, des enfants et leurs parents viennent consulter, souffrance en bandoulière, sous le manteau ou sous la peau, c’est selon. Au centre médico-psycho-pédagogique, les soignants sont là pour les accompagner en thérapie. Par le jeu, le dialogue, le silence, en famille, en groupe ou individuellement, ils cheminent pour les aider à grandir. La nuit, dans les couloirs et la salle d’attente, entre rêve et cauchemar, un drôle de petit bonhomme s’anime et libère ses émotions. Il était une fois, derrière le symptôme, tapis dans l’ombre, des enfants, des adolescents et des parents qui avaient peur du loup… Loup y es-tu ?

Sortie en salles le 10 mai 2023.

Distribution : Véo distribution

On a eu la journée, bonsoir
de Narimane Mari

France – 2022 – 61′ – Centrale Électrique

Mourir est une aventure, la dernière, et nous l’avons vécue. Mais ce qui est formidable, c’est que nous y avons ajouté ce projet de film comme un futur. Michel s’y est impliqué jusqu’au bout… et je l’entends me dire « il n’y a pas de bout ». C’est là que se joue la musique du vivant, dont nous sommes tous, à notre endroit de présence, une note inventée.

Sortie en salles le 10 mai 2023.

Distribution : La Traverse

Tokyo Stories
de David Bickerstaff

Grande-Bretagne – 2023 – 90′ – Seventh Art Productions

Basé sur une grande exposition du musée Ashmolean d’Oxford, Histoires de Tokyo raconte l’évolution sur 400 ans d’un art incroyablement dynamique, depuis les délicates impressions sur bois d’Hokusai et Hiroshige, en passant par les affiches pop art, la photographie contemporaine, le manga, le cinéma, jusqu’aux dernières œuvres créées dans la rue. Le film nous transporte de la galerie jusqu’à Tokyo pour mieux connaître l’art et les artistes de la ville.

Sortie en salles le 23 mai 2023.

Distribution : Seventh Art Poductions

Invincible été
de Stéphanie Pillonca

France – 2023 – 105′ – Paiva Films

Imaginez une mauvaise nouvelle. Le genre de nouvelle qui remet tout en cause.
C’est ce qui est arrivé à Olivier Goy un matin de décembre 2020. En une phrase, le diagnostic tombe : il ne lui reste probablement plus que trois ans à vivre et aucun traitement. Mais Olivier a décidé d’ignorer ce compte à rebours. Il compte bien vivre à fond et profiter de chaque seconde.

Page officielle : https://www.invincible-ete.com/

Sortie en salles le 31 mai 2023.

Distribution : Apollo Films

Aux Masques Citoyennes
de Florent Lacaze

France – 2022 – 95′ – Daisy Day Films

Printemps 2020. la population est confinée. Libéro, un patron de PME, recrute à tour de bras 250 couturières pour fabriquer les masques qui libéreront sa région. Mais, il ne connait rien à la couture, le tissu n’arrive pas et la plupart de ces femmes n’ont jamais vu de machines.

Sortie en salles le 31 mai 2023.

Distribution : Daisy Day Films

De l’eau jaillit le feu
de Fabien Mazzocco

France – 2023 – 76′ – Mauvaises Graines, Mona Lisa Production

Dans le marais poitevin, des milliers de personnes sont aujourd’hui engagées dans une lutte contre un projet de méga-bassines.
Comment ce territoire à l’image si paisible est-il devenu l’épicentre d’une véritable guerre de l’eau ?
Sortie en salles le 31 mai 2023.
Distribution : Vraivrai films

Comme une vague
de Marie-Julie Dallaire

Canada – 2020 – 87′ – Les Films Seville, Seville International, GriffinPark Films, Crazyrose

Comme une vague rend hommage à la musique, cette séquence de sons abstraite, immatérielle et invisible qui provoque dans le cerveau la même réaction que le chocolat, le sexe ou la drogue.
Conçu comme une vague cinématographique, ce documentaire nous porte de Montréal à Crémone en passant par la Suède, le Mexique et la Côte Ouest américaine à la rencontre de scientifiques et d’artistes fascinants qui, depuis leurs divers horizons, illustrent le lien essentiel entre le rythme, la musique, notre planète, le cerveau, la vie quotidienne et notre humanité collective.

Sortie en salles le 31 mai 2023.

Distribution : La Nouvelle Dimension

Le jury de cette 31e édition a consacré Mário Macilau pour son portfolio Faith. Il rejoint ainsi le prestigieux palmarès du Prix Roger Pic décerné par la Scam.

Son travail sera exposé du 12 septembre au 21 octobre 2023 à la Galerie Fisheye. La remise du prix et le vernissage de l’exposition auront lieu le 12 septembre à 19h  (sur réservation).

Faith de Mário Macilau

Faith documente la pratique contemporaine de l’animisme au Mozambique. Les religions traditionnelles admettent l’existence d’esprits individuels se manifestant dans les objets et les phénomènes naturels. A ce titre, les esprits des ancêtres peuvent affecter les vivants. La préservation des cultures ancestrales mozambicaines induit la transmission d’un savoir : médecine traditionnelle, méthodes de guérison, rites de passage, règles de vie en communauté, etc. Ces pratiques religieuses reflètent une conception particulière de Dieu et du cosmos.

photo Mário Macilau
photo Mário Macilau
photo Mário Macilau

Mário Macilau

Il vit et travaille entre le Portugal, le Mozambique et l’Afrique du Sud. Artiste multidisciplinaire et activiste, connu pour son travail photographique, il est considéré comme l’une des figures de proue de la nouvelle génération d’artistes mozambicains. Ses photographies portent un éclairage sur l’identité, les questions politiques et les conditions environnementales. Il travaille avec des groupes socialement isolés pour sensibiliser son public aux nombreuses injustices et inégalités sociales. Avec le portrait pour point de départ, il ouvre le champ et invite à des scènes d’humanité, de fraternité et d’espoir. (suite…)

La Scam propose à ses membres un atelier spécial sur la déclaration des revenus artistiques. Quels sont ceux à déclarer et comment doivent-ils être déclarés ?

Les campagnes de déclaration sociale et fiscale des revenus artistiques 2022 vont s’ouvrir dans quelques jours. Droits d’auteur, bourses, rencontres publiques, indemnités jury… quels revenus doivent être déclarés et comment ?

Ce webinaire abordera tous les aspects fiscaux et sociaux de votre régime d’artiste-auteur (déclaration fiscale et sociale/Urssaf… ).

Il sera animé par Maître Pierre Pradié, avocat à la cour et Pascale Fabre, directrice des affaires sociales à la Scam.

Conditions de participation :

Etre membre de la Scam.

Vous pouvez également bénéficier gratuitement d’une consultation fiscale téléphonique auprès de Maître Pradié : consultez le calendrier des rendez-vous sur notre site.

Et pour vous accompagner suivez notre série « Soyons clairs », cinq vidéos et des fiches pratiques pour mieux comprendre la fiscalité et les droits d’auteur (Traitement et salaires, BNC, TVA sur le droit d’auteur, contributions sociales…).