Il sera à l’honneur au cours de la soirée littéraire qui lui sera consacrée lundi 7 décembre à 19h30 au Théâtre du Vieux Colombier à Paris.



« On connaît très mal un écrivain par un seul de ses livres : les harmoniques de l'œuvre nous échappent. »  Marguerite Yourcenar, En pèlerin et en étranger.

C’est donc pour mieux approcher un auteur, appréhender son univers, (re)découvrir son talent que, chaque année, en décembre, le Prix Marguerite Yourcenar mettra en lumière un auteur pour l’ensemble de son œuvre.

Présidé par Pascal Ory et composé de Pascal Boille, Catherine Clément, Colette Fellous, Michèle Kahn, Hervé Le Tellier, Benoît Peeters, Antoine Perraud et Olivier Weber, membres de la commission de l’écrit de la Scam, ce prix, doté de 8.000 euros, couronne un auteur pour l’ensemble de son œuvre.

Pour sa première édition, le Prix Marguerite Yourcenar a été attribué à Pierre Michon.

Pierre Michon est entré dans la vie littéraire à trente-neuf ans avec la publication des Vies minuscules, prix France Culture 1984. Il déclarera plus tard que ce livre l’a « sauvé » : soit il devenait écrivain, soit il devenait clochard. À ce livre ont succédé Rimbaud le fils, ensemble de textes courts sur la destinée d’Arthur Rimbaud, analysant le poète qui a déjà fait couler beaucoup d’encre sous un angle nouveau, celui des personnes qui l’ont côtoyé dans son enfance et ceux qui l’ont guidé sur le chemin de la poésie. Puis, dans une veine romanesque, La Grande Beune et Abbés. Dans Vie de Joseph Roulin, il relate l’histoire du facteur six fois pris en modèle par Van Gogh et mesure ainsi l’écart entre la misère, l’agonie du peintre d’Auvers-sur-Oise, et l’avenir inimaginable de ses tableaux après sa mort.

La lecture des œuvres de Pierre Michon peut se faire à voix haute, tant la musicalité et l’oralité y sont sensibles et prégnantes. Sa poésie en prose pourrait incarner une version moderne des chansons transmises jadis par les troubadours. À travers ses mots se lit l’impérieuse nécessité de faire renaître les êtres inconnus, ceux que l’histoire a oubliés mais qui peuplent nos existences. Comme si la littérature rendait justice à la vie.

Bibliographie (extraits) :
Vies minuscules (Gallimard │ 1984),
Vie de Joseph Roulin (Verdier │ 1988),
L’Empereur d’Occident (Fata Morgana │ 1989),
Maîtres et serviteurs (Verdier │ 1990),
Rimbaud le fils (Gallimard │ 1991),
La Grande Beune, Le Roi du bois (Verdier │ 1996)
Mythologies d’hiver, Trois auteurs (Verdier │ 1997),
Corps du roi, Abbés (Verdier │ 2002), Prix Décembre,
Le Roi vient quand il veut : propos sur la littérature (Albin Michel │ 2007),
Les Onze (Verdier │ 2009), Grand Prix du Roman de l’Académie française,
Vermillon, avec Anne-Lise Broyer (Verdier │ 2012). 

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