Le Prix Jean-Marie Drot honore celles et ceux qui, par leur engagement, œuvrent en faveur du droit d’auteur et de la création. Il récompense cette année l »engagement de Guy Seligmann pour la défense du droit d »auteur.

Ce jour-là, au sein du conseil d’administration, nous avons senti qu’il se passait quelque chose de juste. Lors d’un vote à l’unanimité, nous avons décerné le prix Jean-Marie Drot à Guy Seligmann. Ce prix récompense une personnalité qui a œuvré pour la défense des autrices et des auteurs. Et en cette année où nous fêtons les 40 ans de la Scam, donner ce prix à Guy, un de ses fondateurs et ex-président, s’est imposé.

Guy Seligmann, c’est un engagement sans faille pour les autrices et les auteurs, tous répertoires confondus. Grand lecteur, érudit, passionné de peinture et d’art en général, de cinéma depuis son adolescence, sa maison est un dédale de livres, de films et de tableaux, une profusion à l’image de sa carrière riche et éclectique. Homme de télévision, il n’a eu de cesse d’explorer des genres et des formes différentes, de la réalisation d’émissions-cultes comme Dim-Dam-Dom ou L’Invité du dimanche, à celle des premiers docu-fictions avec Mazamet, une ville rayée de la carte. Touche-à-tout doué et sensible, il est aussi à l’aise dans l’école expérimentale de Maud Mannoni (Vivre à Bonneuil -1974), qu’avec le prix Nobel Georges Charpak (Les Particules Élémentaires -1989).

En 1974, avec une poignée d’amis réalisateurs dont Charles Brabant et Jean-Marie Drot, tous trois membres de la CGT, il entreprend de « trouver des moyens pour défendre [leurs] droits ». Face au refus de la Sacd de traiter les réalisateurs de documentaire à égalité avec ceux de fiction, l’avocat Georges Kiejmann les convainc de créer une société d’auteurs. C’est ainsi qu’en mai 1981, la Scam nait grâce à la volonté de dix francs-tireurs, dont deux femmes. 40 ans plus tard, nous sommes 49.000 autrices et auteurs. Pour tout cela et plus encore, merci Guy !

Laëtitia Moreau , autrice, présidente de la Scam de 2019 à 2021