Thierry Garrel, ancien responsable des programmes documentaires à l’INA puis à ARTE revient sur la disparition de notre confrère Alain Jaubert

photo Aurelia Jaubert
photo Aurelia Jaubert .

C’est dans le chagrin et la peine que j’ai appris il y a huit jours le décès d’Alain Jaubert avec qui j’ai travaillé pendant près de trente ans, après notre première rencontre en 1981 à l’INA, où j’étais responsable des documentaires indépendants et d’archives. Alain, qui était journaliste, s’était mis en rapport avec nous alors que nous mettions au point, avec Louisette Neil et Philippe Grandrieux, les premiers numéros du magazine Juste une image.

Au terme de plusieurs années de recherche dans les archives, il avait réuni des centaines de documents photographiques que les services de propagande des pays totalitaires – de droite comme de gauche – avaient truqués avant de les diffuser au monde entier. Il nous proposa d’évoquer ce travail de censure et de propagande par l’image, en s’appuyant sur cette riche collection de photos russes, chinoises, allemandes et françaises, tant dans leur version originale que “retouchée”.  Le résultat fut à la fois stupéfiant, hilarant et effrayant : une séquence d’à peine dix minutes, introduite par le texte de George Orwell sur le fameux Commissariat aux Archives de son roman 1984, avec pour tout commentaire pour accompagner la démonstration du travail de falsification, des bruitages de flipper, de caisse enregistreuse et de machine à sous, judicieusement montés. Coup d’essai, coup de maître! (Alain sera quelque temps plus tard le curateur au MAM d’une exposition de ces photos politiques truquées et d’une édition d’un fort livre illustré devenu un ouvrage de référence).

En 1983, c’est l’édition par Serge Klarsfeld de l’Album d’Auschwitz, qui suscite le nouveau projet qu’Alain nous apporte, autour de ces seules photographies connues du camp en fonctionnement, prise en juillet 1944 sur la rampe d’accès par des SS au moment de l’arrivée du train des juifs hongrois, à la veille de leur extermination accélérée. Son film explore ces photographies au banc-titre dans leurs moindres détails, et ce sont cette fois quatre déportées survivantes qui les commentent. (En 1985, Claude Lanzmann sortira son film monumental Shoah, ouvrant en France et dans le monde un intérêt renouvelé pour une mémoire largement oubliée).

Sa rencontre au Louvre avec Madeleine Hours, conservatrice et Directrice du laboratoire de Recherche des Musées de France, déterminera un nouveau projet d’Alain auquel je me trouve de nouveau associé, alors que je suis sur le point de quitter l’INA pour prendre la Direction de l’Unité Documentaire de La Sept. Il s’agit de constituer un film monographique approfondi sur un seul tableau, Le Repas chez Levi de Véronèse, en utilisant toutes les techniques d’analyse scientifique mises au point, radiographie, infrarouge et spectrométrie, associées aux techniques de l’animation vidéo, pour révéler les secrets de la toile, tout en analysant de manière détaillée sa genèse, sa composition, sa signification et sa postérité. Le tableau est à Venise et Alain fait exécuter des photographies à la chambre qui permettent des agrandissements de qualité, sur lesquels la caméra peut se déplacer et qu’elle peut explorer minutieusement grâce à l’invention d’un banc-titre vidéo par son ami Romano Prada, directeur photo.

De nombreuses versions du montage aboutiront à un film de 26mn, composé d’une douzaine de modules (associés selon une structure “en facettes”, comme nous l’appelions, plutôt que lisse et continue), sans autre protagoniste que le son d’une voix proche ayant fait le miel de tous les multiples savoirs réunis. Le choix du comédien Marcel Cuvelier comme narrateur sera déterminant. Sa voix chaude, au timbre et au débit chaleureux, incarne tout ce que l’on peut rêver du “bon maître”, celui qui est capable de susciter et entretenir la curiosité, de faire de son récit une aventure, d’entraîner sans pédanterie aucune tant le néophyte que le lettré cultivé, et de révéler ainsi l’auditeur à sa propre humanité.

Ce prototype deviendra le pilote d’une collection au long cours qu’Alain développera pendant presque vingt ans pour Arte dans notre Unité, au travers de la société commune Palettes Production, constituée avec la complicité du regretté Paul Saadoun, producteur installé à Marseille.

Au rythme de deux ou trois films par an, cinquante films seront produits qui couvrent, de Lascaux à Yves Klein, l’ensemble de l’histoire de la peinture, et au-delà l’histoire des techniques, des mentalités et des imaginaires occidentaux. Michel Laclotte du Musée du Louvre et Henri Loyrette du Musée d ‘Orsay, puis le Centre Pompidou, entraînés dans l’aventure, viennent assurer à la fois des nouveaux financements, l’accès à des spécialistes et des conservateurs de talent, et l’ouverture à de nouveaux publics.

Je me souviens, pour chacun de ces films, des séances de travail passionnées avec Alain, travailleur infatigable et minutieusement exigeant pour consulter les travaux érudits, utiliser judicieusement au tournage la palette graphique, affiner le montage, inventer à chaque fois une dramaturgie particulière tout en préservant le mystère de l’œuvre.

En écrivain, Alain a su redonner ses lettres de noblesse au commentaire, dont se méfiaient les documentaristes qui le tenaient en piètre estime du fait de son abus dans le journalisme. Car cet homme d’image était aussi, au-delà de son immense culture et de sa curiosité, un homme de plume d’une grande finesse (on pourra en juger en découvrant les essais mais aussi les romans qu’Alain a publiés jusqu’à la fin de sa vie, qui décrivent aussi bien Marseille, Pompéi ou Valparaiso, que les états d’âme et les paysages mentaux de ses personnages). La réécriture et le polissage de ses textes pour Palettes, où “seule la jouissance des mots traduit celle des images”, monopolisaient une part importante de son énergie (je le soupçonne de les avoir passés chaque fois au “gueuloir” flaubertien). Il savait comme personne développer des énumérations vertigineuses pour décrire les toiles, trouver le mot juste avec une grande richesse de vocabulaire et de formules.

Je me souviens du bonheur d’Alain (un bonheur que partageaient tous les membres de mon Unité) mais aussi de son humilité souriante, à l’occasion des nombreuses avant-premières dans le Grand Auditorium du Louvre, toujours bondé, et des applaudissements nourris qui les accompagnaient.

Cette aventure de Palettes a prouvé avec éclat qu’il ne saurait y avoir “de fatalité au divorce entre télévision et intelligence”. Elle a été un des fers de lance de la politique documentaire de La Sept devenue Arte, une chaîne faisant proprement table rase pour inventer une nouvelle télévision, qui se voulait respectueuse du spectateur, tout en lui offrant des découvertes passionnantes du patrimoine commun de l’humanité et de ses réalisations artistiques les plus éclatantes.

Le succès de la collection a été immédiat, massif, et sa qualité a été récompensée de nombreux Prix dans le monde entier. Palettes a fait ainsi litière des accusations d’élitisme qui accompagnent trop souvent les projets ambitieux des auteurs engagés, portés par la télévision publique. “Le public devient le grand public quand on le fait grandir”, disait en substance Yves Jaigu.

Cette collection a été de fait pour Arte le modèle, la “mère”, d’autres collections documentaires d’art et de culture (Architectures, Design, Arts du Mythe) mais aussi de géographie et d’histoire (Paysages et Mystères d’Archives). Toutes, dans un format de 26mn et basées sur un concept similaire : se concentrer sur un seul objet plutôt qu’un vaste champ, “réduire en extension pour gagner en compréhension” – une pédagogie à la fois joyeuse et spectaculaire qui a fait époque à la télévision. Toutes, développées en association avec les grandes institutions publiques, pour mieux financer et exploiter des œuvres audiovisuelles durables et de qualité qui deviennent partie intégrante du patrimoine.

Après Rembrandt, Ingres, Picasso ou Piero della Francesca et cinquante films, il restait bien sûr d’autres peintres essentiels qui eussent mérité un film. Mais, dès les premières années 2000, le format 1,33 était lentement remplacé par le 1,66, l’image numérique menaçait de supplanter totalement le support analogique pour l’ensemble de la production télévisuelle… et la voix-même de Marcel Cuvelier commençait à trahir quelque fatigue (pour lui redonner un peu de tonus, Alain accéléra ici ou là son récitant, qu’il surnommait affectueusement “Pepe”). En 2005, décision fut prise de cesser la collection. Alain s’en trouva comme un peu orphelin, mais l’édition en 2007 du coffret de l’intégrale DVD (en cinq langues!) et sa distribution massive couronnèrent sa carrière.

La peinture, comme notait Alain, reste “l’étalon-or” dans un monde tout entier envahi et emporté dans la tempête des images dévaluées et “d’une immense grossièreté”. Faire entrer le spectateur dans l’intimité d’un peintre, révéler dans les toiles des maîtres les richesses d’une sensibilité, d’une pensée et d’un imaginaire, a été pour lui un acte puissant de résistance en même temps que de connivence avec ses contemporains.

Alain est devenu ainsi – sans jamais apparaître à l’image, et au travers d’une voix prêtée ! –  un de ces légendaires médiateurs culturels de l’histoire de la télévision française, après Max Pol Fouchet, Jean-Marie Drot ou Pierre Dumayet. Il est à cet égard lamentable qu’Arte n’ait pas su ces dernières années accueillir ses nouveaux projets, ses nouveaux films ou même rediffuser quelques unes de ses si précieuses Palettes. Son nom restera cependant attaché au succès durable d’Arte et le symbole d’une télévision d’auteurs qui fait partie intégrante, sinon centrale, de l’espace public qui subsiste dans nos sociétés livrées à la jungle du marché généralisé.

J’ai mesuré au fil des années le privilège qu’a constitué pour moi que nos routes se soient croisées. Quant à notre complicité de travail autour des valeurs communes qui nous portaient, à ce qui était la chair-même de notre amitié profonde dont je porte aujourd’hui le deuil, je ne saurais en discourir sans y être infidèle. Je m’arrête donc, car “ce dont on ne peut parler, il faut le taire”.

 

Thierry Garrel
Vancouver, le 27 mars 2025

crédit photo : Aurélia Jaubert

« Je ne veux pas me décider à entendre quelque chose comme l’éternité, je n’entends rien du tout à part le ruissellement du sable à chaque pas » fait-il dire à son Homo Faber, son film le plus important à ses yeux.

Il nous laisse orphelins. Ni fleurs, ni couronnes. Il n’aimerait pas. J’ai eu la chance de le rencontrer. Je souhaitais monter ses films après avoir découvert Une saison au paradis, magnifique documentaire consacré au poète  sud-africain Breyten Breitenbach. Le portrait d’un homme qui résiste du fond de sa prison, avec les mots. Richard Dindo résiste avec les mots et les images que les mots appellent. Jamais l’un ou l’autre ne se font de l’ombre. Il filme des rebelles. Il est l’un d’eux.

Depuis Dani, Mitchi, Renato et Max où il mène une enquête sur les violences policières qui ont provoqué le décès de quatre jeunes gens en passant par Enquête et mort à Winterthur, réalisé en 2002, qui relate le sort tragique de membres de mouvements alternatifs zurichois dans les années 1980. Jusqu’à Ni olvido ni perdón en 2003 où il fait la lumière sur l’histoire longtemps occultée de l’écrasement, sur ordre gouvernemental, du mouvement de protestation étudiant à Mexico en 1968.

Avec Ernesto Che Guevara, journal de Bolivie, il voit la mort du Che « comme une métaphore de la défaite de la lutte révolutionnaire, comme une métaphore de la mort de l’utopie ».  Ses films sur l’art sont aussi des films de résistance.  Quand il présente son dernier film Le Voyage de Bashô à la Cinémathèque suisse, il a ces mots «  Je suis de plus en plus rebelle pas seulement dans la forme, je reste un  homme libre. Bientôt, le système ne saura pas ce que ça veut dire un homme libre. »

Il m’a découragée de travailler au montage avec lui. «  Je suis invivable, je ne travaille qu’avec ceux qui peuvent me supporter, toujours les mêmes ».  Plus tard, en 2013, j’ai organisé une Master Class à la Faculté Michel de Montaigne à Bordeaux. Nous avons élaboré avec soin le  programme. Il veillait à tout très précisément, soucieux des conditions de projection, du partage de la parole. Un seul détail semblait lui échapper : Pour le programme, il nous avait envoyé une photo de lui a trente ans.

Eternel jeune homme, vibrant, provocateur, il a su nouer un dialogue intense avec les étudiants, enfants du numérique, sonder leur désir de cinéma et les inviter à se battre irréductiblement pour faire émerger les images justes sans céder à la facilité, aux pressions diverses, aux compromis.

Une phrase continue de résonner, elle doit nous porter : « Les images sont dans le désert où il nous faut aller les chercher. »

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Richard Dindo - photo Droits réservés

A l’occasion du Sommet de Paris 2025 pour l’action sur l’intelligence artificielle, 38 organisations européennes et mondiales de défense de la création, au sein desquelles la Scam est représentée, appellent à soutenir le développement d’une IA éthique et respectueuse des droits de la propriété intellectuelle autour de trois grands principes :  transparence, autorisation, rémunération.

 

Vu la recommandation du Conseil sur l’intelligence artificielle de l’OCDE, en date du 3 mai 2024 et en particulier ses principes d’une approche responsable en appui d’une IA digne de confiance, notamment 1.2 sur le Respect de l’Etat de droit, 1.3 sur la Transparence et explicabilité et 1.5 sur la Responsabilité ;

Vu la Déclaration de l’Assemblée générale de l’ONU en date du 11 mars 2024, sur le développement de systèmes d’intelligence artificielle sûrs, sécurisés et dignes de confiance, notamment en encourageant, selon qu’il sera opportun et utile, l’application de garanties appropriées du respect des droits de propriété intellectuelle, y compris les contenus protégés par des droits d’auteur, tout en promouvant l’innovation ;

Vu le processus du G7 dit « d’Hiroshima »,

  • Vu l’accord du 30 octobre 2023 sur des principes directeurs et un code de conduite volontaire, notamment le onzième principe Mettre en œuvre des mesures appropriées de saisie des données et de protection des données à caractère personnel et de la propriété intellectuelle», se traduisant aux termes du Code de Conduite par l’encouragement des modèles d’IA à  mettre en œuvre des mesures de protection appropriées pour respecter les droits liés à la vie privée et à la propriété intellectuelle, y compris les contenus protégés par des droits d’auteur.;
  • Vu la Déclaration des Ministres de l’Industrie, de la Technologie et du Numérique du G7 du 14 mars 2024 réaffirmant leur engagement, avec le soutien de l’OCDE, de l’UNESCO et d’autres organisations internationales, à faire progresser leurs discussions sur les politiques, les outils et les mécanismes (…) sur les résultats du processus d’Hiroshima sur l’IA ;
  • Vu la Déclaration des Ministres de la Culture du G7 du 30 septembre 2024, réaffirmant que les organisations qui développent des systèmes d’IA avancés doivent se conformer aux cadres juridiques applicables et sont fortement encouragées à mettre en œuvre des garanties appropriées, à respecter les droits liés à la vie privée et à la propriété intellectuelle, y compris les contenus protégés par le droit d’auteur, et à prendre des mesures appropriées pour gérer la qualité des données, ce qui pourrait inclure la transparence.
  • Vu l’annonce par la Présidence italienne du G7 le 23 décembre dernier de la conclusion des discussions et de la finalisationd’un mécanisme de reporting permettant de vérifier le niveau de conformité au Code de Conduite par les organisations développant des systèmes d’intelligence artificielle avancés qui s’engageraient volontairement à le respecter.

Les signataires réaffirment les principes suivants :

  1. Le respect des droits fondamentaux par les modèles d’IA, dont le droit d’auteur et les droits voisins, notamment par la recherche diligente et le respect de la volonté expresse des titulaires de droits.
  2. La transparence effective et complète vis-à-vis des titulaires de droit sur les œuvres et contenus protégés utilisés pour assurer l’entraînement des modèles d’IA
  3. L’encouragement des modèles d’IA à conclure des licences dans le cadre d’autorisations dûment négociées avec les titulaires de droits.
  4. Une rémunération juste et appropriée pour l’utilisation des œuvres et des contenus protégés par la propriété intellectuelle.
  5. Des sanctions efficaces en cas de non-respect de ces principes.

Listes des 38 organisations signataires

CEATL (Conseil européen des associations de traducteurs littéraires) est une organisation internationale à but non lucratif créée en 1993 pour permettre aux associations de traducteurs littéraires de différents pays européens d’échanger des points de vue et des informations et d’unir leurs forces afin d’améliorer le statut et les conditions de travail des traducteurs. Elle est aujourd’hui la plus grande organisation de traducteurs littéraires en Europe, avec 36 associations membres de 28 pays, représentant quelque 10 000 traducteurs littéraires individuels.

CEPI (Association européenne de production audiovisuelle) représente les intérêts des producteurs indépendants de cinéma et de télévision en Europe.

CICAE, Confédération Internationale des Cinémas d’Art et d’Essai, est une association à but non lucratif regroupant plus de 2400 cinémas d’art et d’essai dans 46 pays du monde, grâce à la collaboration de 14 réseaux nationaux et régionaux de cinémas d’art et d’essai, ainsi que des cinémas individuels, non encore représentés par un réseau national, et des festivals à travers le monde.

CISAC, la confédération internationale des sociétés d’auteurs, qui comprend 227 sociétés d’auteurs dans 116 pays et représente cinq millions de créateurs de toutes les régions du monde et de tous les répertoires artistiques : musique, audiovisuel, arts du spectacle, littérature et arts visuels.

ECSA (European Composer and Songwriter Alliance) représente plus de 30 000 compositeurs et auteurs-compositeurs professionnels dans 29 pays européens. Avec 59 organisations membres dans toute l’Europe, l’Alliance défend les intérêts des créateurs de musique artistique et classique (contemporaine), de musique cinématographique et audiovisuelle, ainsi que de musique populaire.

FEJ (Fédération européenne des journalistes) est la plus grande organisation de journalistes en Europe, représentant plus de 320 000 journalistes dans 73 organisations de journalistes dans 45 pays. La FEJ est reconnue par l’Union européenne et le Conseil de l’Europe comme la voix représentative des journalistes en Europe. La FEJ est membre de la Confédération européenne des syndicats (CES).

EMMA, l’association européenne des médias magazine, est la représentation unique et complète des médias magazine européens, sur papier et en format numérique, couvrant l’automobile, les affaires, la finance, l’actualité, les enfants, les bandes dessinées, les adolescents, l’intérêt général, la maison, les titres masculins et féminins, les guides télévisés, les revues B2B et scientifiques.

ENPA, l’Association européenne des éditeurs de journaux, est le plus grand organe représentatif des éditeurs de journaux en Europe. Elle promeut la liberté de la presse et défend les intérêts de 14 associations nationales réparties dans 14 pays européens. Elle est le principal interlocuteur des institutions européennes et joue un rôle clé dans les débats sur la politique des médias.

EPC, le Conseil des éditeurs européens, est un groupe de haut niveau composé de présidents et de directeurs généraux des principaux groupes de médias européens, représentant des entreprises actives dans les domaines des médias d’information, de la télévision, de la radio, des marchés numériques, des revues universitaires, de l’apprentissage en ligne, des bases de données et des livres.

Eurocinema, Association des producteurs de cinéma et de télévision, a pour objectif de défendre et de promouvoir le rôle fondamental de l’industrie cinématographique et des cinéastes dans une Europe politiquement et économiquement intégrée.

EUROCOPYA, Association européenne des sociétés de gestion collective de la copie privée des producteurs audiovisuels et cinématographiques. Elle représente les intérêts des producteurs audiovisuels en Europe.

Europa Distribution est l’association internationale des éditeurs et distributeurs de films indépendants. Avec plus de 125 distributeurs de films indépendants représentant 32 pays d’Europe et d’ailleurs, elle agit comme un réseau et un groupe de réflexion, et sert de voix au secteur.

EVA, European Visual Artists, représente les intérêts des organisations de gestion collective d’auteurs pour les arts visuels. 31 sociétés sont réunies sous ce toit. Elles gèrent collectivement les droits d’auteur de près de 170 000 créateurs d’œuvres d’art, d’illustration, de photographie, de design, d’architecture et d’autres œuvres visuelles.

CEE (Conseil des écrivains européens) est la plus grande fédération mondiale représentant uniquement les auteurs du secteur du livre et constituée de 50 associations professionnelles nationales d’écrivains et de traducteurs littéraires de 32 pays. Les membres du CEE comptent plus de 220 000 auteurs professionnels qui écrivent et publient dans 35 langues.

FEE/FEP, la Fédération des éditeurs européens, représente 29 associations nationales d’éditeurs de livres et de revues savantes de l’Union européenne et de l’Espace économique européen.

FERA (Federation of European Screen Directors) représente les réalisateurs de cinéma et de télévision au niveau européen, avec 48 associations de réalisateurs membres dans 35 pays. Fondée en 1980, elle est le porte-parole de plus de 20 000 réalisateurs européens, dont elle défend les intérêts culturels, créatifs et économiques.

FIA (Fédération internationale des acteurs) est une fédération syndicale mondiale représentant des syndicats d’artistes-interprètes, des guildes et des associations professionnelles dans environ 70 pays. Dans un monde connecté de contenu et de divertissement, elle défend des droits sociaux, économiques et moraux équitables pour les artistes-interprètes de l’audiovisuel travaillant dans tous les médias enregistrés et le théâtre en direct.

FIAD, la Fédération internationale des associations de distributeurs et d’éditeurs de films, représente et promeut les intérêts des associations nationales de distributeurs et d’éditeurs de films. Les sociétés membres de ces associations investissent dans des films de tous styles et de tous genres et les diffusent. Les membres de la FIAD sont présents dans 15 pays d’Europe où ils couvrent 90 à 100 % du marché des salles de cinéma.

FIAPF (Fédération internationale des associations des producteurs de films) / Film producers worldwide regroupe 36 associations de producteurs de 29 pays sur tous les continents.

FIM (Fédération internationale des musiciens) est le seul organisme représentant les musiciens professionnels et leurs syndicats au niveau mondial, avec des membres dans environ 65 pays couvrant toutes les régions du monde. Fondée en 1948, la FIM est reconnue en tant qu’ONG par diverses autorités internationales telles que l’OIT, l’OMPI, l’UNESCO, la Commission européenne, le Parlement européen ou le Conseil de l’Europe.

FSE (Fédération des scénaristes en Europe) est un réseau d’associations nationales et régionales, de guildes et de syndicats de scénaristes en Europe, créé en juin 2001. Elle regroupe 25 organisations de 19 pays, représentant plus de 7 000 scénaristes en Europe.

GESAC, le Groupement européen des sociétés d’auteurs, qui représente 32 sociétés d’auteurs en Europe et plus d’un million de créateurs de tous les répertoires artistiques.

IAF, la Fédération internationale des auteurs, représente plus de 700 000 auteurs dans le monde et milite pour leurs intérêts dans tous les pays. La Fédération est une plateforme internationale permanente qui veille à ce que la voix des auteurs soit entendue parmi les autres personnes ayant des droits et des intérêts dans les œuvres des créateurs.

ICMP est l’association professionnelle mondiale de l’industrie de l’édition musicale. Elle représente environ 90 % de la musique commercialisée dans le monde et compte parmi ses membres 76 associations nationales différentes, réparties sur les six continents, ainsi que les principales sociétés d’édition musicale et les sociétés indépendantes.

IFPI est la voix de l’industrie du disque dans le monde entier et représente plus de 8 000 maisons de disques membres dans le monde entier.

IFRRO, la Fédération internationale des organismes de droits de reproduction, est une association indépendante à but non lucratif. Elle facilite, sur une base internationale, la gestion collective des droits de reproduction et autres droits sur les œuvres textuelles et iconographiques grâce à la coopération de ses organisations membres de droits de reproduction (RRO). L’IFRRO compte plus de 158 membres, originaires de quelque 90 pays du monde entier. Nos membres représentent plusieurs millions d’auteurs, d’artistes visuels et d’éditeurs de livres, de revues, de journaux, de magazines et de musique imprimée.

IMPALA est l’association européenne des entreprises musicales indépendantes, qui représente plus de 6 000 entreprise du secteur de la musique. Sa mission est de développer durablement le secteur de la musique indépendante, d’accroître la valeur ajoutée pour les artistes, de promouvoir la diversité et l’esprit d’entreprise, d’améliorer l’accès à la politique, d’inspirer le changement et d’accroître l’accès au financement.

IMPF est l’organisme mondial de commerce et de défense des éditeurs de musique indépendants. Il contribue à créer un environnement commercial et entrepreneurial plus favorable en promouvant la diversité artistique, culturelle et commerciale pour les éditeurs de musique indépendants et les auteurs et compositeurs qu’ils représentent.

IPA, l’Association internationale des éditeurs, basée à Genève, en Suisse, est la plus grande fédération mondiale d’associations d’éditeurs nationales, régionales et spécialisées. Elle compte 101 associations membres dans 81 pays. Par l’intermédiaire de ses membres, l’IPA représente des milliers d’éditeurs individuels dans le monde entier qui servent les intérêts de leurs clients.

IVF, la Fédération internationale de la vidéo, représente des entreprises individuelles et des associations représentant des entreprises actives dans la production et la distribution de films et de contenus audiovisuels, avec un accent particulier sur la publication de ces contenus via toutes les formes de canaux légaux de distribution en ligne (modèles transactionnels pour un accès permanent ou limité dans le temps (TVOD), par abonnement (SVOD), financés par la publicité (AVOD et FAST)) ainsi que sur des supports physiques tels que le DVD et le Blu-ray.

News Media Europe (NME) est la voix de l’industrie progressiste des médias d’information en Europe, représentant plus de 2 700 marques de presse écrite, en ligne, radio et télévision, par l’intermédiaire d’associations nationales dans seize pays. Ensemble, nous défendons des principes clés qui sont essentiels pour nous : protéger la liberté de la presse, défendre l’avenir numérique de notre industrie et veiller à ce que la valeur du contenu soit correctement protégée.

SAA (Society of Audiovisual Authors) est l’association faîtière des organismes européens de gestion collective représentant les auteurs audiovisuels. Ses 33 membres répartis dans 25 pays gèrent les droits de plus de 167 000 scénaristes et réalisateurs européens de films, de programmes télévisés et d’œuvres multimédias.

SCAPR, le Conseil des sociétés de gestion collective des droits des artistes-interprètes, est une organisation à but non lucratif basée à Bruxelles, en Belgique. Fonctionnant comme une plateforme internationale pour le développement de la coopération pratique entre les organisations de gestion collective des artistes-interprètes (CMO), le SCAPR s’efforce d’améliorer l’efficacité de la gestion collective des droits des artistes-interprètes.

STM, l’Association internationale des éditeurs scientifiques, techniques et médicaux, est la principale association commerciale mondiale des éditeurs universitaires et professionnels. Elle compte environ 150 membres du monde entier qui, chaque année, publient collectivement près de 60 % de tous les articles de revues en langue anglaise et des dizaines de milliers de monographies et d’ouvrages de référence. Les membres de STM sont des sociétés savantes, des presses universitaires, des entreprises privées, des nouveaux venus et des acteurs établis – des organisations de toutes tailles et de tous les coins du monde.

UNIC (Union internationale des cinémas) est une association internationale représentant les exploitants de salles de cinéma et leurs associations nationales dans 39 territoires européens.

UNI MEI – UNI – Media, Entertainment and Arts réunit plus de 140 syndicats et guildes pour améliorer les normes et faire respecter les droits de plus de 500 000 créateurs, techniciens et travailleurs auxiliaires. Ensemble, nos membres œuvrent en faveur d’un secteur mondial du divertissement équitable, inclusif, égalitaire et durable et d’une transformation juste.

UVA (United Voice Artists) est une coalition mondiale de guildes, d’associations et de syndicats d’acteurs vocaux qui se sont unis pour poursuivre leurs objectifs communs de protection et de préservation de l’acte de création, en particulier par le biais de la voix humaine. Cette collaboration rassemble des associations et des syndicats de premier plan de l’Union européenne, notamment de France, d’Espagne, d’Italie, d’Allemagne, d’Autriche, de Belgique et de Pologne, ainsi que des organisations de Suisse, de Turquie, des États-Unis d’Amérique, du Royaume-Uni et du Canada.

Alors que s’ouvre le 3ème Sommet mondial pour l’action sur l’Intelligence Artificielle, les 10 et 11 février à Paris, la Scam et l’ADAGP, l’ADAMI, la SACEM, la SGDL et la SPEDIDAM portent la voix des créatrices et créateurs.

Plus de 34 000 signataires de cette tribune parue dans Le Parisien, appellent à la tenue d’un débat sur le droit d’auteur et les droits voisins, pour que la culture ne soit pas absente des réflexions sur l’IA générative.

La France accueillera les 10 et 11 février prochain le 3ème Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA). Des centaines de chefs d’Etat et de gouvernement, d’universitaires, de dirigeants d’entreprises et de représentants de la société civile se rassembleront à Paris pour débattre car l’intelligence artificielle questionne les fondements de la pensée et suscite autant d’intérêt que d’appréhension.

En tant qu’auteurs, artistes-auteurs et artistes-interprètes, nous accueillons avec satisfaction l’initiative de ce Sommet et souhaitons qu’il se penche sur la question centrale du droit d’auteur et des droits voisins. En effet, dans la longue histoire du rapport entre art et technologie, de l’imprimerie au streaming, jamais une innovation n’avait eu la capacité de remettre en cause le principe même de la création humaine.

Notre démarche ne s’inscrit pas dans une opposition inévitablement stérile entre les acteurs de l’intelligence artificielle et ceux de la culture, mais dans l’exigence d’un débat respectueux des intérêts et des droits de tous. C’est au prix d’une reconnaissance mutuelle des avancées que représente l’IA et du bien-fondé des droits de propriété intellectuelle que pourra se mettre en place un modèle vertueux sur le plan à la fois éthique et économique.

Dans cette perspective, nous tenons à rappeler un principe simple : 

L’utilisation sans notre consentement de notre talent et de notre travail pour l’entrainement de l’IA générative représente une atteinte inacceptable au respect de nos œuvres et de notre travail artistique.

Pourtant force est de constater que nos œuvres et nos interprétations sont aujourd’hui utilisées par les systèmes d’IA pour s’entraîner sans notre autorisation et sans aucune contrepartie financière. Par ailleurs, le risque de substitution, induit par les contenus générés par l’IA, est de plus en plus prégnant. 

Puisque la question de la propriété intellectuelle sera abordée durant ce Sommet, nous en appelons solennellement à la responsabilité de tous ses participants. Nous nourrissons en effet l’espoir que notre appel contribue à inspirer des réflexions lucides, équilibrées et concrètes, propices à l’élaboration de solutions justes et pérennes.

Un appel commun lancé par les organisations d’artistes et d’auteurs : ADAGP, Adami, Sacem, la Scam, SGDL, Spedidam.

Parmi les premiers signataires :

Julie Bertuccelli, Yves Jeuland, Ovidie, Gilles Perret, Jérôme Prieur, Claire Simon, Rafael Angster, Sophie Bollich, Damien Bonnard, Bernard Campan, José Garcia, Julie Gayet, Agnès Jaoui, Aïssa Maïga, François Morel, Anna Mouglalis, Hélène Mourot, Niels Schneider, Laurent Stocker, Odile Vuillemin, Hervé Le Tellier, Nancy Huston, Valérie Zenatti, Philippe Forest, Marie-Aude Murail, Arno Bertina, Pierre Bayard, Luc Lang, Daniel Buren, Ernest Pignon-Ernest, Robert Combas, C215, Marion Montaigne, Françoise Pétrovitch, Laurent Grasso, Petite Poissone, Thibaut Soulcié, Odile Decq…

La Scam salue le signal de continuité donné par le nouveau gouvernement en reconduisant Rachida Dati au ministère de la Culture. Elle appelle toutefois la ministre, le gouvernement et le Premier ministre Sébastien Lecornu à veiller avec vigilance à la liberté de création et à la liberté de l’information, essentielles à la vitalité démocratique.

Dans un contexte culturel marqué par les tensions budgétaires, les pressions idéologiques et les mutations technologiques, la Scam rappelle plusieurs enjeux prioritaires :

  • Audiovisuel public : la Scam exprime son inquiétude face aux projets de fusion et aux coupes budgétaires prévues pour 2026 (70 M€ sur la dotation de fonctionnement et 60 M€ sur les crédits de création à France Télévisions). Réduire l’investissement dans la production aura des effets délétères et fragilisera l’ensemble de la création. Elle appelle à renoncer à toute fusion et à garantir un financement stable, afin de protéger le pluralisme et la production de programmes originaux.
  • Presse et information : la mise en œuvre des droits voisins et le suivi du projet de loi sur les États généraux de l’information doivent garantir liberté d’informer et juste rémunération des journalistes. La Scam appelle à l’application de ces textes.
  • Intelligence artificielle : la Scam demande un cadre clair et protecteur pour les autrices et les auteurs, fondé sur la transparence, la rémunération équitable et le respect des droits.

La Scam restera attentive à ce que ces priorités se traduisent en actions concrètes, afin que la création, l’information et la diversité culturelle demeurent au cœur des politiques publiques.

 

Contact presse : presse@scam.fr – 01 56 69 64 34

Le jury a attribué le Prix Mentor 2024 à Émeline Sauser, coup de cœur du jury et du public de la session #1 au Festival Itinéraires des Photographes Voyageurs.

« Ce miracle quotidien me rappelle que, si dégradé que soit le monde,
si corrompue ou avilie que soit censée être l’humanité, le monde
ne cesse pas d’être beau. Il ne peut pas s’en empêcher. »

Nick Cave, Foi, espérance et carnage

Photo Émeline Sauser; Lauréate du Prix Mentor 2024

Photo Émeline Sauser; Lauréate du Prix Mentor 2024

Photo Émeline Sauser; Lauréate du Prix Mentor 2024

Photo Émeline Sauser; Lauréate du Prix Mentor 2024

Refuges

Refuges est un travail documentaire qui se décline en plusieurs chapitres, autour d’histoires de reconstruction. Ce que je veux raconter ici, c’est l’après-tempête, le moment où il faut réunir ses forces pour ne pas sombrer. Comment se reconstruit-on ?

Chacune de ces histoires est d’abord le fruit d’une rencontre. Je fais des rencontres en faisant du stop en France, et en errant dans les villes.  Je demande aux gens au hasard des rues s’ils veulent bien me raconter leurs histoires. Parfois, cela devient donc un travail au long-cours, ponctué de visites régulières chez les gens pendant plusieurs mois.

Ce qui unit toutes les histoires individuelles de Refuges, c’est cette énergie qui pousse tous les protagonistes à sortir de leurs histoires violentes pour aller vers la lumière et l’apaisement. Ce travail est une ode à l’espoir.

Très souvent le refuge c’est les autres, l’amour, les liens.  L’amour tantôt romantique, tantôt familial. Parfois, un regain d’amour-propre.

Émeline Sauser

Émeline Sauser a 26 ans. Après une hypokhâgne et khâgne à Lyon, elle obtient une licence d’histoire à Santiago du Chili.

Elle passe ensuite plusieurs années à voyager. En 2023, elle sort diplômée de la formation Photojournalisme et photographie documentaire de l’ÉMI-CFD à Paris.

La photographie lui permet de traiter certaines de ses obsessions comme l’errance, les rêves, la mort, les liens entre les humains et les non-humains, le besoin de consolation et de trouver refuge. (suite…)

Pour la première fois, France Culture révèle les résultats de sa grande étude annuelle sur le documentaire, réalisée par BVA Xsight. Présenté en partenariat avec la Scam, cet événement a aussi été l’occasion d’annoncer le lancement de deux bourses La Scam/France Culture, dotées chacune de 5000 €, pour la création de documentaires audios sur le thème « Raconter nos régions aujourd’hui »

Les principaux enseignements de l’étude “ Le Temps du documentaire : État des lieux de la consommation du genre documentaire”

– Un genre qui fédère un large public : 99 % des Français regardent ou écoutent des documentaires au moins une fois par mois.
97% regardent des documentaires, 63% au moins une fois par semaine
97% écoutent des documentaires, 26% au moins une fois par semaine

– À l’heure de la défiance, le documentaire bénéficie d’une très forte confiance :  89% des Français déclarent avoir totalement confiance dans les programmes documentaires et plus de 90% des Français déclarent que les documentaires sont essentiels pour comprendre le monde.

– Le genre documentaire, vecteur de lien social : 92% des Français déclarent que le documentaire génère des discussions avec leur entourage.

– Les moins de 35 ans, grands consommateurs de documentaires, sont
particulièrement convaincus par la qualité de l’offre : 73% des jeunes regardent ou écoutent un documentaire au moins une fois par semaine. Ils sont 58 % à juger que la qualité de l’offre a progressé ces dernières années.

Pour consulter l’étude : https://www.radiofrance.fr/franceculture/le-temps-du-documentaire-5730907

Cette étude est très riche et nous dit beaucoup, tant à propos du genre documentaire que de la façon dont il résonne avec notre époque. Un élément en particulier m’interpelle : la capacité du documentaire à générer des discussions (pour 92% des personnes qui en consomment) et des recommandations (pour 82%). En d’autres termes, le documentaire est perçu comme un véritable vecteur de lien social, qui répond à une aspiration profonde des Français de se reconnecter les uns aux autres à une époque où l’on déplore la « fracturation » de notre société.

Adélaïde Zulfikarpasic, directrice générale BVA Xsight

Crédit : Radio France / Pierre Planchenault

Avec 10 heures de documentaire diffusées chaque semaine aux heures de grande écoute, France Culture est la radio du documentaire. Convaincus que ce genre est à la fois essentiel et fédérateur, nous avons lancé cette première édition du “Temps du documentaire”, grande étude que nous mènerons chaque année sur les pratiques des publics. Ces enseignements riches viennent confirmer notre intuition : dans l’océan de défiance envers les médias, le genre documentaire est un îlot de confiance ! L’authenticité et l’honnêteté des regards, à hauteur d’humains, rassemblent. Avec les équipes de France Culture et la diversité des métiers du documentaire, nous sommes sans cesse en mouvement pour innover et contribuer à la dynamique exceptionnelle autour de notre projet éditorial, pour tous les publics.

Emelie de Jong, directrice de France Culture

Contacts presse :
La Scam – presse@scam.fr – 01 56 69 64 34
France Culture – elodie.vazeix@radiofrance.com – 06 16 17 94 38

La Scam, engagée pour l’égalité entre les femmes et les hommes, a mené auprès de ses membres sa première étude sur les violences et harcèlements sexistes et sexuels, afin de mesurer l’ampleur des agissements et identifier les contextes où les violences se produisent. L’enquête en ligne a été réalisée du 18 juin au 15 juillet 2024 auprès de 18 700 auteurs et autrices. 1 462 personnes ont répondu au questionnaire dans sa totalité.

A la lumière des résultats, il apparait que les violences sont profondément enracinées dans le milieu culturel : plus de la moitié des femmes interrogées (58 %) rapportent avoir déjà été victimes d’agissements sexistes, un quart (26 %) de harcèlement sexuel et environ une sur sept (13 %) d’agression sexuelle.

L’enquête met en évidence le poids des inégalités professionnelles et de la précarité. Les abus proviennent majoritairement des collègues des victimes, mais aussi en grande partie de producteurs ou de rédacteurs en chef. La position de pouvoir de ces derniers vis-à-vis de femmes en situation de dépendance économique, souvent sous le statut fragile de l’intermittence, semble alimenter un sentiment d’impunité.

Ces violences sont très souvent passées sous silence. Entre 39 % et 41 % des victimes ou témoins n’en ont jamais parlé, le plus souvent par crainte des répercussions professionnelles, paradoxe de la double peine. De plus, comment dénoncer ce qui reste souvent sans conséquence : en cas de signalement, les interventions des employeurs sont rares : 17 % pour les agissements sexistes, 21% pour le harcèlement sexuel et 30 % pour les agressions sexuelles.

Face à cette situation, la Scam sera attentive aux conclusions et recommandations de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les VHSS, ainsi qu’au plan de lutte récemment annoncé par le ministère de la Culture. Elle appelle le secteur culturel à prendre la mesure de cette enquête. Il est urgent que des moyens soient déployés en termes de prévention, de sanction et d’accompagnement. Consciente que ces initiatives ne pourront avoir un réel impact sans une refonte profonde des mentalités et des rapports de pouvoir dans le secteur, la Scam poursuivra son action en documentant ces violences.

Les cinéastes de la Scam, de L’ARP, et de la SRF s’indignent vivement des graves violences physiques exercées ce lundi par des colons israéliens à l’encontre du cinéaste palestinien Hamdan Ballal, (coréalisateur de No Other Land, au sein d’un collectif de quatre militants israélo-palestiniens, Oscar du documentaire en 2025), à son domicile en Cisjordanie occupée, ainsi qu’à son entourage.

Nous dénonçons avec force l’arrestation arbitraire par l’armée israélienne qui s’est ensuivie, ayant eu lieu lors de son évacuation en ambulance vers un hôpital, qui s’apparente à un véritable enlèvement. Nous avons appris sa libération hier avec soulagement.

Nous joignons notre voix à toutes les personnalités et organisations internationales qui se sont exprimées en soutien à Hamdan Ballal, et réaffirmons notre admiration pour toutes celles et ceux qui, comme lui, documentent au risque de leur vie le conflit en cours en Palestine et en Israël.

Le film No Other Land est actuellement sur les écrans.

 

Contacts presse :
La Scam – presse@scam.fr – 01 56 69 64 34
L’ARP – clairevorger@gmail.com – 06 20 10 40 56
SRF – rbrun@la-srf.fr – 06 80 53 45 84

L’arrestation de Boualem Sansal le 16 novembre 2024 à son arrivée à Alger illustre une nouvelle fois la répression exercée sur les intellectuels par des régimes déterminés à étouffer toute forme de critique ou de dissidence.

Accusé d’ « atteinte à l’intégrité du territoire national » en Algérie, il risque une condamnation à la perpétuité, voire à la peine de mort.

À l’heure où les libertés fondamentales, en particulier la liberté d’expression, sont de plus en plus menacées à travers le monde, le soutien aux intellectuels persécutés doit dépasser toute considération diplomatique. Nous appelons le gouvernement français, les organisations de défense des droits de l’homme, ainsi que la communauté intellectuelle internationale à se mobiliser pour la libération de Boualem Sansal.

 

Contacts presse :

CPE : presse@scam.fr – 01 56 69 64 34
EWC : Maïa Bensimon – ladirection@snac.fr