L’Afrique noire en miroir



11h Séance présentée par Janine Euvrard, critique de cinéma
COME BACK AFRICA de Lionel Rogosin AFRIQUE DU SUD
Etats-Unis, 1959, 16mm, N&B, 81’
Tourné clandestinement sur place en 1958 par l’Américain Lionel Rogosin, Come back Africa a été historiquement le premier long métrage à révéler la réalité quotidienne de l’apartheid. On y apercevait une jeune chanteuse alors inconnue : Myriam Makeba.
“ Come back Africa qui semble dire “Afrique redeviens toi-même”, n’est pas un pamphlet, ni une thèse politique. C’est le constat d’une situation, d’une mentalité, d’une atmosphère. Les blancs n’y sont pas caricaturés. Les noirs n’y sont pas idéalisés. (…) Au-delà de l’anecdote, il faut voir toute la réalité qui est évoquée dans ce film : l’absurdité d’une condition imposée à des milliers d’êtres au nom d’un intérêt de classe ou de race. On reproche assez souvent au cinéma de ne pas aborder les véritables problèmes du moment pour ne pas saluer le courage de ce documentaire qui vient à son heure. ” Dominique Genee – Téléciné N°89 – juin 1960

14h
LETTRE A AHMAT de Caroline Chomienne
TCHAD
France, 2001, 35mm, couleur, 40’
Cette lettre est un double cheminement : tandis que j’avance à travers les paysages de brousse et de sable, tandis que la route défile sous mes pieds, que je m’enfonce progressivement dans le désert pour me rapprocher chaque jour un peu plus d’Ahmat, ma parole trace la ligne fragile d’un cheminement intérieur, au gré duquel mon questionnement sur l’Afrique, sur la guerre qui déchire aujourd’hui le Tchad, et l’évocation du lien qui m’attache à Ahmat, s’entrecroisent, s’éclairent l’un l’autre, et parfois se confondent.

suivi de

CONTES CRUELS DE LA GUERRE de Ibéa Atondi & Karim Miské
CONGO-BRAZZAVILLE
France, 2002, Beta SP, couleur, 51’
Au travers du récit d’un retour au Congo-Brazzaville, son pays natal, la narratrice tente de rendre sensibles des situations vécues au temps des guerres “ ethniques ” de l’Afrique contemporaine. Derrière les froides analyses géo-stratégiques et économiques, comment survit-on au pays de la guerre ? Et qui sont ces gens que nous ne faisons qu’apercevoir sur nos écrans, souvent érigés en symboles de la misère et de la fatalité ? N’ont-ils pas une histoire ? La caméra, jouant le rôle de passeurs recueille les témoignages des victimes et aussi des bourreaux, s’essayant à restituer la complexité du rapport au crime et à la mort. Afin de nous placer en situation d’observateurs actifs et conscients, c’est-à-dire de témoins.

18h
Séance suivie d’un débat en présence de Zackie Achmat, avec la participation
du producteur Laurent Bocahut (Dominant 7) et de Philippe Rivière,
journaliste au Monde Diplomatique

MA VIE EN PLUS de Brian Tilley
AFRIQUE DU SUD
France / Afrique du Sud, 2001, Beta SP, couleur, 75’
La lutte contre le sida prend une nouvelle tournure en Afrique du Sud : la population s’organise au sein de mouvements militants. Parmi elle, Zackie Achmat. Alors qu’il serait en mesure de se faire soigner, il refuse les anti rétroviraux tant qu’ils ne seront pas disponibles pour tous. Il incarne aujourd’hui la lutte des séropositifs en Afrique du Sud. Une lutte à la fois contre les laboratoires pharmaceutiques du Nord et contre le refus des sociétés et gouvernements du Sud de faire face à la plus grande hécatombe jamais connue au sein du continent noir. Ma vie en plus raconte cette lutte “ publique ” qui oblige à regarder en face les réalités du monde, et à s’interroger sur nos choix, nos priorités en matière de société et d’économie.

20h30
Séance suivie d’un débat en présence de Pascal Letellier
et Katy Lena Ndiaye, avec la participation de Francis Kpatindé, rédacteur en chef de Jeune Afrique

L’ESPRIT DE MOPTI de Moussa Ouane & Pascal Letellier
MALI
France / Mali, 1999, Beta SP, couleur, 54’
Prix du meilleur film documentaire au FESPACO 2001
A la rencontre du désert et des savanes, à l’Est du Mali, Mopti est une grande ville musulmane et un carrefour commercial sur le fleuve Niger. Chaque jeudi, des commerçants représentant diverses ethnies s’y donnent rendez-vous pour le marché. C’est cet “ esprit de Mopti ” fait de tolérance, d’humour, de respect de l’autre, d’échange et de commerce que ce film décrit à travers cinq personnages représentatifs : un Dogon, un Bozo, un berger Peul, un éleveur Tamasheq qui se retrouvent à Mopti pour le négoce et toutes les aventures d’un jour de foire, et un intermédiaire, Bella, fils de la ville et charretier. Conçu par un auteur français et réalisé par un cinéaste malien natif de la région, ce documentaire sur “ l’économie de l’échange ” résulte lui-même de cet esprit de partage et d’attention à l’autre qui est l’enseignement majeur de “ l’esprit de Mopti ”.

suivi de
INEDIT
TRACES, EMPREINTES DE FEMMES de Katy Lena Ndiaye
SENEGAL
Burkina-Faso / Belgique, 2003, 52’
Ce film part à la découverte de trois grands-mères kassenas (Burkina Faso), de leur fille et de l’art, exclusivement féminin, des peintures murales de cette région.
Naviguant entre les portraits croisés de femmes et un art traditionnel,  » Traces  » est un tableau qui aborde au gré des œuvres d’art la question de la transmission, de l’éducation et de la mémoire dans le contexte d’un monde en mutation.

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