Chaque année, la Scam organise, au FID de Marseille, un hommage au lauréat du prix Scam de l’ensemble de l’œuvre



La Scam à Marseille – Hommage à Peter Watkins

La Scam rassemble 21 500 auteurs de documentaires dans les domaines de la télévision, la radio, la littérature, la photographie, le multimédia… Elle gère leurs droits d’auteur et les représente auprès du législateur et des pouvoirs publics.
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Peter Watkins
« Auteur et critique des médias », ainsi se définit Peter Watkins. Auteur d’une œuvre originale, très engagée, à contre courant des modes, il a été longtemps boudé par la presse (et par les politiques). Pour exemple, La Bombe, film de fiction (mais Oscar du meilleur documentaire en 1966 !), a été interdit d’antenne par la BBC pendant plus de vingt ans ! Contraint à quitter l’Angleterre, Peter Watkins s’est acharné. Son courage, une absolue liberté cinématographique, un refus de se plier aux idées reçues audiovisuelles (on pense à Orson Welles), ont peut-être aujourd’hui, enfin, raison de la censure et du silence des médias.
Entretenant savamment la confusion entre documentaire et fiction, Peter Watkins remet en cause la notion d’objectivité, de « réalité » assénée par les mass-médias dont il cherche constamment à contrer l’impact dévastateur (on pense aussi à Noam Chomsky). Peter Watkins est un grand auteur rebelle, sans aucun doute.

Une sélection de sa filmographie en témoigne : Journal d’un soldat inconnu / The Diary of an unknown Soldier (1959) ; Visages oubliés / The Forgotten Faces (1961) ; La Bataille de Culloden / Culloden (1964) ; La Bombe / The War Game (1966) ; Gladiateurs / The Gladiators (1969) ; Punishment Park (1971) ; Edvard Munch (1973) ; Le Voyage / The Journey (1987), Le Libre penseur / The Freethinker (1994) ; La Commune (2000).
Certains de ces films sont distribués, en France, par Co-errances (Paris 18ème).

* Edvard Munch, la danse de la vie
Réalisé en 1973 par Peter Watkins, Edvard Munch est une biographie très subjective des jeunes années du peintre expressionniste norvégien, aux prises avec les conventions de la société puritaine de son temps. Un film considéré par beaucoup comme la meilleure œuvre jamais consacrée à l’acte créatif et à la peinture (« un travail de génie » selon Ingmar Bergman). A travers un montage audacieux qui revisite les techniques documentaires et narratives, Edvard Munch est un « cri » personnel autant qu’un portrait de l’artiste et de son milieu.

Dans ce film, Watkins applique à l’histoire de l’art sa méthode pseudo documentaire. Nous entrons, par de faux témoignages filmés, dans l’intimité du peintre et d’une époque. La fausseté du procédé confère a contrario sa qualité à l’œuvre. Ce film, qui invente une forme nouvelle pour enregistrer le mouvement de la création artistique sous ses différents aspects, et sous les angles possibles, est à lui un seul genre unique, mais sans descendance : sans doute le premier et le seul film d’art contemporain. (Jordi Vidal)

Edvard Munch
1974 – 2h54 – couleur
Scénario et réalisation > Peter Watkins
Image > Odd Geir Saether
Montage > Peter Watkins
Décors > Grethe Hejer
Son > Bjorn Hansen, Kenneth Storm-Hansen
Production > Norvegian Broadcasting, Sveridges Radio Service
Interprétation > Geir Westby, Gro Fraas, Kjersti Allum

Après la projection, la Scam et le FID vous convient à un débat autour du film et du livre récemment publié de Peter Watkins Media Crisis (Crise des médias*, éditions Homnisphères).

Avec Kathleen Evin, journaliste (France Inter), Georges Heck, animateur de la Maison de l’image (Strasbourg), Jean-Marie Drot, auteur-réalisateur, écrivain, administrateur de la Scam, en présence d’auteurs, artistes plasticiens, écrivains de Marseille et d’ailleurs.

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« Par Crise des médias, j’entends l’irresponsabilité croissante des masses médias audiovisuelles et leur impact dévastateur sur l’homme, la société et l’environnement ». P.W.

Information > Eve-Marie Cloquet au 01 56 69 58 80