À l’occasion de l’Année du documentaire 2023, la Scam organise la projection de deux films documentaires primés au 45e Cinéma du Réel : le Prix International de la Scam décerné à Luke Fowler et le Prix de l’Institut Français – Louis Marcorelles remis à Catalina Villar.
2022 / Royaume-Uni / 60 minutes / Langues : anglais, orkney
Version originale sous-titrée français
En exploitant une multitude de documents d’archive inédits, le film esquisse un portrait personnel et complexe de l’une des réalisatrices indépendantes les plus énigmatiques d’Écosse. Le point de vue est celui d’un artiste sensible au potentiel poétique que Margaret Tait décelait dans le cinéma.
2023 / France, Colombie / 93 minutes / Langue : espagnol
Version originale sous-titrée français
Pourquoi ma grand-mère a-t-elle subi une lobotomie ? En tirant les fils de ce drame, j’explore les liens de la psychiatrie avec la société de son temps et la place très particulière des femmes dans cette histoire…
Ce prix récompense une étudiante ou un étudiant pour son film de fin d’étude et pour un projet de création numérique. Un partenariat Scam, CentQuatre-Paris et le fonds de dotation EDIS pour l’art numérique, avec le soutien de l’ANdÉA.
La Scam, en partenariat avec le CentQuatre-Paris et le fonds de dotation EDIS pour l’art numérique, avec le soutien de l’ANdÉA -Association nationale des écoles supérieures d’art- propose aux jeunes étudiants et étudiantes sortant des écoles d’art, d’audiovisuel et des établissements d’enseignement supérieur, de primer leur film de fin d’études -réalisé dans le cadre de leur année diplômante- et un projet de résidence afin de réaliser une future œuvre en devenir, à caractère innovant et aux techniques d’écriture émergentes. Une attention particulière sera portée sur la qualité de ce projet, de sa conceptualisation à sa description formelle.
D’une part le Prix Émergences sélectionne un film documentaire expérimental linéaire, de non-fiction, terminé, dont les dates de production et de réalisation sont incluses dans l’année universitaire en cours ou dans les deux précédentes, et concourant pour la première fois, telle que :
D’autre part le Prix Émergences propose à ses candidats et candidates une résidence pour un projet d’œuvre numérique, documentaire et expérimentale, linéaire ou non-linéaire, de non-fiction, conceptualisée dès son inscription au Prix, telle que :
L’accent sera mis sur la créativité, l’inventivité de l’auteur et de l’autrice, dans le caractère innovant de son œuvre déjà réalisée comme de son projet à réaliser, qui doivent témoigner d’une écriture contemporaine et innovante.
Le Prix Émergences se déroule en deux phases :
Les conditions d’attribution et le choix dans l’ordre des lieux de résidence, entre Le CentQuatre-Paris et EDIS pour l’œuvre en devenir, sont à définir avec l’auteur ou l’autrice selon le calendrier des différentes étapes de production et de réalisation de son projet.
Les lieux de résidence mettent à disposition des auteurs et autrices, selon leurs besoins :
La remise du Prix, incluant la projection de l’œuvre linéaire primée et des œuvres remarquées par le jury aura lieu mi-décembre.
Les candidatures se font gratuitement en ligne, via un formulaire accessible sur le site de la Scam, du 18 septembre au 10 octobre 2023 à minuit.
Tous les éléments nécessaires à l’inscription en ligne sont listés en première page du formulaire de candidature. Le dossier de candidature rédigé en français doit comporter obligatoirement les éléments suivants :
Le CentQuatre-Paris est un établissement artistique de la Ville de Paris qui accueille des artistes en résidence tout au long de l’année et collabore avec différentes structures, et notamment la Scam.
EDIS, fonds de dotation français dédié à l’art des nouveaux médias, a pour objet de soutenir, promouvoir et organiser toute action d’intérêt général à caractère culturel, artistique, dans le domaine de l’art des nouveaux médias.
L’ANdÉA -Association nationale des écoles supérieures d’art- créée en 1995, association qui fédère les 45 écoles supérieures d’art sous tutelle du ministère de la Culture. Ces établissements d’enseignement supérieur et de recherche délivrant des diplômes nationaux sont représentés au sein de l’ANdÉA par plus de 200 membres issus de toutes les catégories d’acteurs : professeurs, étudiants, directeurs, administrateurs, chefs de services.
Attribué par l’Association Pierre & Alexandra Boulat ce prix est destiné à encourager le travail des photojournalistes qui se heurtent aux difficultés économiques de leur métier.
Depuis 2015 il est doté de 8000 € par la Scam, afin de permettre à un ou une photojournaliste de réaliser un reportage inédit.
Le jury se réunira à Paris en juin et le prix, doté de 8 000 €, sera remis à Visa pour l’image, au Campo Santo de Perpignan, lors de la soirée du jeudi 7 septembre.
Pour toute demande d’information : annie@pierrealexandraboulat.com
Lauréats précédents : Jean Chung (2008), Margaret Crow (2009), Lizzie Sadin (2010), Maciek Nabrdalik (2012), Arnau Bach (2013), Kosuke Okahara (2014), Alfonso Moral (2015), Ferhat Bouda (2016), Romain Laurendeau (2017), Jérôme Sessini (2018), Axelle de Russé (2019), Jérôme Gence (2020), Mary F. Calvert (2021). Laura Morton (2022).
La Sacem, la Scam, et la Maison du film s’associent pour vous présenter six jeunes compositeurs et compositrices qui aiment mettre des images en musique.
Contrairement aux idées reçues, une musique originale pour votre film coûte, bien des fois, moins cher que d’acheter les droits d’une musique préexistante.
Venez vivre l’expérience d’un film projeté avec ou sans musique.
Venez découvrir les créations de Clémentine Charuel, Clémence Ducreux, Philippe Deschamps, Jeanne Péri Foucault, Sylvia Filus et Maximilien Becq Giraudon.
Venez trouver peut-être la compositrice ou le compositeur de votre prochain film.
Onze documentaires sortent en salles en avril 2023. Parmi eux un film lauréat Brouillon d’un rêve documentaire : Relaxe d’Audrey Ginestet, et le Prix Charles Brabant pour l’ensemble de l’œuvre à Alain Cavalier.
2023 est l’année du documentaire alors raison de plus d’aller voir en nombre ces films dès les premiers jours pour leur donner une chance de rester à l’affiche la semaine suivante !
France – 2022 – 92′ – Deuxième ligne
Brouillon d’un rêve documentaire 2019
Cela fait dix ans que Manon est inculpée dans «l’affaire Tarnac», accusée avec huit autres personnes d’avoir participé à une entreprise terroriste pour des sabotages sur des lignes TGV. À l’approche du procès, je prends ma caméra et rejoins le groupe de femmes qui aide Manon à préparer sa défense.
Sortie en salles le 5 avril 2023.
Distribution : Norte Distribution
Allemagne – 2022 – 87′ – Volksfilm, BR, ARTE
Au 1981, l’Australien Tony Rinaudo, jeune agronome, arrive au Niger pour lutter contre l’extension croissante du désert et la misère de la population. Il remarque alors sous ce sol considéré comme mort, un immense réseau de racines. Un découverte qui sera à l’origine d’une politique de reverdissement sans précédent, redonnant espoir à toute une population.
Sortie en salles le 5 avril 2023.
Distribution : Tamasa Distribution
France – 2023
Pour la première fois au cinéma, une enquête sur 3 énigmes restées scientifiquement inexpliquées. Ce film documentaire nous entraîne sur les traces de la relique la plus analysée au monde, le suaire de Turin, sur une image toujours inexpliquée d’une femme enceinte qui s’est imprimée sur une tunique en fibre végétale du XVI siècle ainsi que sur des écrits uniques dans l’histoire de l’humanité et qui défient tous les records de la littérature mondiale.
Sortie en salles le 10 avril 2023.
Voir la page officielle : https://miracles-lefilm.com/
Distribution : TProd Distribution
Allemagne, Sénégal – 2021 – 112′ – Fontäne film
Iphigénie en Tauride / Le Sacre du Printemps. Au Semperoper en Allemagne et à l’École des Sables près de Dakar, de jeunes danseurs, guidés par d’anciens membres du Tanztheater de Pina Bausch, revisitent ses chorégraphies légendaires. Pour ces artistes, issus de la danse contemporaine, du hip hop ou du ballet classique, danser Pina, c’est questionner ses limites, ses désirs, et métamorphoser une œuvre tout en se laissant soi-même métamorphoser par elle.
Sortie en salles le 12 avril 2023.
Distribution : Dulac Distribution
France – 2020 – 120′
À la Poursuite de mes Rêves, c’est l’histoire de 4 jeunes adultes qui ne sont presque jamais allés à l’école traditionnelle. Ils ont grandi dans des «écoles démocratiques» où les cours ne sont pas obligatoires et où l’on apprend uniquement ce que l’on a envie d’apprendre, de ses 4 ans à ses 18 ans. Nous les accompagnons dans la quête du job de leurs rêves : en Argentine, en Espagne, en Angleterre et en France, tandis qu’ils nous racontent de quelle façon leur éducation a impacté leur manière de voir le monde.
Les écoles démocratiques semblent faire des enfants heureux… Mais feront-elles des adultes heureux ?
Sortie en salles le 12 avril 2023.
Voir la page officielle : https://www.alapoursuitedemesreves.com/
Distributeur : Cinéma Saint-André des Arts
France – 2022 – 75′
Le dernier grand voyage de Claude Lanzmann, le célèbre auteur de « Shoah », en Corée du Nord. Il y parle de la vie et de la mort, du communisme, de Simone de Beauvoir et de Jean-Paul Sartre, de « Shoah », …et de lui-même. Un dialogue sans filtre avec le réalisateur. un portrait d’un homme exceptionnel, et d’un pays d’exception.
Sortie en salles le 12 avril 2023.
Distribution : Bon voyage films Productions
France, Belgique – 2022 – 78′ – Société Pivonka
Soutenu par l’ACID
C’est une colline au cœur du Kirghizistan, avec ses oiseaux noirs, ses fumées âcres et, de jour comme de nuit, des femmes, des hommes et quelques enfants. Une déchetterie. Il y a Alexandre, ancien sniper traumatisé et sa femme Lena qui vivent au milieu de ce chaos ; Tajikhan, le corps marqué par le travail et le cœur brisé par la mort de ses enfants ; Keyrat, son fils qui grimpe sur la colline de nuit et Djazira, lumineuse adolescente. Chacune, chacun, interroge sa vie.
Sortie en salles le 12 avril 2023.
Distribution : Les Films d’ici
France, italie, Suisse – 2021 – 86′ – Wendigo Films
Jorge, jeune chauffeur de moto-taxi, quitte la banlieue de Lima et sa famille pour poursuivre ses rêves d’or et de fortune en rejoignant la mine de la Rinconada sur le toit de la cordillère des Andes. Là-bas, on raconte que la mine appartient au diable et qu’il ne cède ses pépites qu’en échange d’un sacrifice …
Sortie en salles le 19 avril 2023.
Distribution : Juste Doc
France, Japon – 2022 – 119′ – TS Productions, France 3 cinéma, Longride
L’Adamant est un Centre de Jour unique en son genre : c’est un bâtiment flottant. Édifié sur la Seine, en plein cœur de Paris, il accueille des adultes souffrant de troubles psychiques, leur offrant un cadre de soins qui les structure dans le temps et l’espace, les aide à renouer avec le monde, à retrouver un peu d’élan. L’équipe qui l’anime est de celles qui tentent de résister autant qu’elles peuvent au délabrement et à la déshumanisation de la psychiatrie. Ce film nous invite à monter à son bord pour aller à la rencontre des patients et soignants qui en inventent jour après jour le quotidien.
Sortie en salles le 19 avril 2023.
Distribution : Les Films du losange
France – 2022 – 85′ – Jour2fête production, Dao production, Le Lokal production
Manon et François vous propulsent au cœur de leur voyage inspirant aux quatre coins du monde. Ils vous proposent leur vision de la belle ville de demain, à travers la rencontre de personnes ordinaires, aux initiatives révolutionnaires, qui reconnectent Hommes, Villes et Nature.
Sortie en salles le 26 avril 2023.
Distribution : Jour2fête
France – 2023 – 124′ – Camera One
Prix Charles Brabant 1996 pour l’ensemble de l’œuvre
“J’ai intensément partagé le travail cinématographique avec certains, jusqu’à une amitié toujours vive. Filmer aujourd’hui ce lien sentimental est un plaisir sans nostalgie. Nos vies croisées nous permettent cette simplicité rapide de ceux qui ne se racontent pas d’histoires, qui savent être devant ou derrière la caméra, dans un ensemble de dons et d’abandon au film.” Alain Cavalier
Sortie en salles le 26 avril 2023.
Distribution : Tamasa Disitribution
La Scam met à l’honneur Elene Usdin pour son album René·e aux bois dormants.
Elene Usdin nous conte l’appel de la forêt et la revendication du droit à la différence, contre la suprématie de la culture blanche américaine et du consumérisme. Son récit, nourri par ses rêves, a la puissance d’une histoire personnelle que le talent rend universelle. Une grande histoire, de celles qui fabriquent des mythes durables, de celles qui sont nécessaires et que nous voulons transmettre.
Échange avec Elene Usdin en présence de Frédéric Lavabre (directeur éditorial des éditions Sarbacane), d’Isabelle Jarry (écrivaine, présidente de la commission de l’Écrit de la Scam) et Pierre Cornilleau (illustrateur, membre du jury 2022 et de la commission des Images fixes de la Scam).
René n’est à sa place nulle part. Ni dans l’appartement qu’il partage seul avec sa mère, femme absente, aux manières froides ; ni avec les autres enfants de son école ; ni dans cette ville canadienne trop grande. Hypersensible, sauvage, il est sujet aux évanouissements durant lesquels il voyage dans des mondes fantasmagoriques. Au cours de l’un d’eux, il part à la recherche de son lapin qui s’est enfui.
René bascule alors dans un monde peuplé de créatures aussi terrifiantes que bienveillantes.
Sorcière sensuelle et cannibale en souffrance, ogre mangeur de lumière, créatures sans mémoire ou géant au cœur simple côtoient René, qui lui-même se métamorphose au gré des rencontres.
Il devient Renée, fleur, chatte, arbre… Et revisite les mythes fondateurs des Premières Nations, peuples autochtones canadiens.
Mais, où s’arrête le rêve ? Et qui rêve véritablement ? René, petit garçon à la recherche de son lapin ? René, homme au crépuscule de sa vie, à la recherche de ses blessures enfouies ? Ou encore Judith, sa fille, à qui René révélera la terrible histoire de son enfance volée et de sa véritable identité par l’intermédiaire du rêve ?
Elene Usdin est une artiste française née à Paris en 1971. Diplômée des Arts Décoratifs de Paris en 1998, elle débute comme peintre pour le cinéma, puis devient photographe. Elle est lauréate du Prix Picto de la photographie de mode en 2006. Elle est désormais autrice de bande dessinée. Cette multidisciplinarité se traduit par une grande liberté dans sa pratique du dessin. Elle séjourne régulièrement en Amérique du Nord, en témoigne notamment son premier roman graphique s’inspirant de la rafle des années 1960 dont ont été victimes les peuples autochtones du Canada, René·e aux bois dormants, ou encore son prochain roman graphique, Detroit Roma, qui sera publié fin 2024 aux Éditions Sarbacane.
Le jury était composé de Pierre Cornilleau (illustrateur, membre de la commission des Images fixes de la Scam), Simonetta Greggio (écrivaine, membre de la commission de l’Écrit de la Scam), Pascal Ory (historien, écrivain, membre de la commission de l’Écrit de la Scam) Lucie Quéméner (lauréate du Prix en 2021 avec Baume du Tigre), Téhem (mention du Prix en 2021 avec Piments zoizos).
à la Galerie de la Scam – 5 avenue Vélasquez 75008 Paris (métro Villiers / Monceau).
du lundi au vendredi de 9h30 à 17h30 – Entrée libre sur présentation à l’accueil.
Le Prix du récit dessiné met à l’honneur des ouvrages exclusivement écrits et illustrés par une même plume.
Information, images libres de droit : Caroline Chatriot – 01 56 69 58 44 – caroline.chatriot@scam.fr
Contact presse : Astrid Lockhart – 01 56 69 64 05 – astrid.lockhart@scam.fr
Venez découvrir un panorama des nouvelles écritures documentaires : réalité virtuelle ou augmentée, œuvres expérimentales, vidéos du web…
Des autrices et des auteurs explorent des formes narratives inédites en utilisant les nouvelles technologies pour raconter le réel : exploitations minières, drame des albinos, mondes virtuels, anthropocène, violences policières, migrations…
Une soirée organisée par la commission des écritures et formes émergentes de la Scam, animée par Pascal Goblot, Benjamin Hoguet, Claudia Marschal et Marianne Rigaux.
Prix Nouvelle Écritures 2023
œuvre de réalité virtuelle sur casque VR – 24’ – 2022 – HelloHello productions – Canada, Québec
Premier épisode de la série 21-22
Nous vivons à l’époque de l’Anthropocène marquée par l’expansion de l’Humain sur la planète. Dans le cadre de la série 21-22, ce film exclusivement en 360 VR offre un voyage méditatif immersif qui fait découvrir une Chine où l’urbanisation rapide, le développement industriel majeur et les changements massifs transforment sa topographie.
Prix Nouvelles Écritures 2022
Expérience de réalité augmentée pour mobile – 22’ – Lucid Realities – 2021 – France, UK, USA
Avez-vous déjà eu envie de voir comment fonctionnait votre téléphone ? L’avez-vous déjà ouvert et vous êtes-vous extasié devant ce trésor de technologie qui tient dans le cœur de votre main, dort sous votre oreiller, et que vous regardez plus de 2600 fois par jour ? Vous êtes-vous déjà demandé comment il était fabriqué et quelles ressources étaient nécessaires ? Seven Grams est une expérience en réalité augmentée qui propose de découvrir le lien entre votre smartphone et les conditions souvent dramatiques dans lesquelles sont extraits les minerais rares nécessaires à sa fabrication.
Teaser pour la Bourse Brouillon d’un rêve écritures et formes émergentes
2’
Suite à une enquête réalisée par l’association Index sur la mutilation d’un jeune homme par la police française, nous souhaitons réaliser un film dans lequel seront reconstitués en 3D la scène de l’incident et les mouvements de la victime juste avant sa mutilation. Le film ouvrira plus largement sur la question de la police en France, les armes du « maintien de l’ordre », la répression néocoloniale, la montée de l’extrême droite et enfin l’injustice et l’humiliation subies par la victime.
Prix de l’œuvre expérimentale 2021
14’ – Le Fresnoy – 2020 – France
75 000 $ accentue l’aspect biologique de l’albinisme qui est une anomalie génétique et héréditaire qui affecte non seulement la pigmentation, mais aussi et surtout les conditions physiques et morales des personnes atteintes d’albinisme. Ces personnes sont victimes de discrimination, de mutilations et de crimes rituels en Afrique.
Pitch video pour la Bourse Brouillon d’un rêve Impact
4’
Nous sommes correspondantes en Israël-Palestine. Nous vous présentons TAWLA, notre projet de série documentaire qui montre la diversité des cultures israélo-palestiniennes… autour d’une partie de backgammon.
Teaser pour la Bourse Brouillon d’un rêve écritures et formes émergentes
6’
L’application de réalité augmentée, les posts qu’elle publie sur les réseaux sociaux, les arnaques à la webcam ou encore l’avatar de compagnie qui déambule dans son salon, dans ce film tout est vrai, sauf elle.
Prix de l’œuvre expérimentale 2020
19’ – Barney Production – Mont Fleuri Production – 2019 – France, Maroc
Bab Sebta est une suite de reconstitutions de situations observées à Ceuta, enclave espagnole sur le sol marocain. Ce lieu est le théâtre d’un trafic de biens manufacturés et vendus au rabais. Des milliers de personnes y travaillent.
Entre calcul d’audience sous algorithme, rédaction où le buzz s’écrit à la commande et une certaine part de l’intime, Philippe Pujol, prix Albert-Londres 2014, questionne notre époque discordante et son propre engagement à travers ces gamins des quartiers nord de Marseille qui désormais habitent son travail d’auteur.
J’ai longtemps eu la prétentieuse impression d’écrire pour ce genre de gamin, un cramé de cité, de ceux que je connais depuis qu’ils sont en âge de faire des conneries. Lui, vautré au fond d’une chambre crasseuse, pas encore 15 ans, a déjà deux ans de prison au compteur, quelques cicatrices de coups de couteau sur le flanc droit et une épaule tout récemment percée d’une balle qui ne lui était pas destinée. Je lui avais toujours connu des dents écartées, – des dents de la chance –, sauf que maintenant elles sont cassées en biseau comme pour faire un triangle noir au milieu de son sourire. La chance n’a jamais été son truc de toute façon.
Des sourires, il n’en fait plus. Il tire sur un gros joint de beuh, reste sans respirer quelques longues secondes le regard méchant pour enfin me souffler sa colère à la figure. « J’ai le démon, comme je te vois. » Confiant comme s’il braquait sur moi une Kalachnikov, le garçon enjambe un tas de fringues en me fixant de son strabisme. Ce que j’ai écrit sur lui, il s’en « bat les couilles ! », lui ce qu’il veut c’est « fumer tout le monde ». Et il re-tire sur son bambou avant de préciser en gardant le THC dans les bronches, « pas toi, c’est pas pareil toi ».
J’ai raconté son histoire, faite de morts de proches et d’embrouilles perpétuelles, d’amour maternel et de liens familiaux. J’ai écrit pour qu’on sache comment des familles en arrivent là, pour qu’on sache déjà simplement qu’elles en arrivent là ; des deuils en cascade et des rivières de problèmes. Je peux lui dire que j’ai écrit pour un public. Des lecteurs qui ne sont pas de son milieu, qu’il ne voit jamais, sinon quelques-uns à qui il peut vendre du shit.
Je peux lui expliquer que mon but est d’être un peu en avance sur les idées communes qui font toujours l’opinion publique, que j’espère à travers son histoire faire un saut dans ce que réserve le futur, celui d’une partie de la société, celle des plus vulnérables, qui décrochent et sombrent dans les rapides.
Mais ça, lui, ça l’indiffère dans un lapidaire « peuvent tous crever » en écrasant son mégot parmi des dizaines d’autres dans une assiette posée au pied de son lit superposé. « Sauf toi, toi t’es le sang. » Dans cette famille, je suis un tonton. Mais même si ça a aidé sa mère à qui j’ai trouvé du travail, pour lui, ça n’a servi à rien, pris qu’il est dans le courant du destin.
Il était tout gamin, lorsque j’étais encore fait-diversier dans le quotidien La Marseillaise. Ses deux dents de devant étaient tombées sans qu’aucune souris ne s’y intéresse et son frère venait de se faire buter. La Marseillaise coulait tranquillement et chaque journaliste remplissait une fonction en plus de celle de sa rubrique. J’étais chargé de mettre en ligne certains papiers sur le site internet, ce qui m’a permis de me livrer à des expériences sur mes propres articles. Si, en cours de journée, je changeais un titre comme « Un homme de 21 ans tué dans un règlement de compte » par « Un homme de 21 ans haché à la Kalachnikov », l’audience était multipliée par cent et encore plus si je prenais la peine de bien renseigner les mots clés liés à l’article avec « Marseille », « Quartiers nord » et « Drogue ».
Ce biais de popularité qui considère le lecteur comme un consommateur plutôt que comme un individu à part entière est une fabrique à « putaclic », articles racoleurs et vulgaires générés par un journalisme pornographique.
Philippe Pujol
Si l’on écrit pour une audience, on écrit pour le référencement Google, on se met aux ordres d’un algorithme, de ce que la masse statistique impose. Et tant pis si le frère de mon minot aux dents cassées a été tué pour une histoire de gonzesse, le hashtag « Drogue » te met dans le top 5 de l’actualité Police-Justice, l’une des rubriques les plus consultées. Ce biais de popularité qui considère le lecteur comme un consommateur plutôt que comme un individu à part entière est une fabrique à « putaclic », articles racoleurs et vulgaires générés par un journalisme pornographique. Des titres comme « Ce chiot en train de se faire laver le pelage est probablement la chose la plus mignonne que vous verrez aujourd’hui » ou encore « 5 choses à savoir avant d’investir dans l’immobilier » ont été rédigés par des possesseurs de carte de presse.
La carte de presse, je ne l’ai plus depuis un bon moment, grosso modo après avoir reçu mon prix Albert-Londres quand mes livres d’enquête-reportage ont eu plus de succès financiers que mes piges de galérien, faisant de moi, statutairement, un auteur plutôt qu’un journaliste aux yeux de la largement obsolète Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels. Je continue donc « en amateur » à raconter des petits bouts du monde, notamment celui de cet ado abîmé qui roule un nouveau joint courbé dans l’alcôve de son lit superposé.
« Toi, t’es le seul livre que j’ai jamais lu de ma vie », me lance-t-il dans un mouvement en se cognant comme toujours la tête contre le lit du dessus. Son strabisme me scrute. Un compliment ne se donne pas à la légère pour ces gens-là. C’est une offrande dont il faut bien comprendre la sincérité. Un livre lui fait si peur, est si loin de son monde, qu’il préfère s’adresser à moi ; le livre, c’est moi, moi qui lui ai toujours été accessible. Il m’arrive assez souvent que des gens des quartiers populaires m’assurent que l’un de mes livres a été l’une des seules lectures de leur vie. Ça vaut un prix Albert-Londres.
Un texte, une fois publié, n’appartient plus à son auteur. Il s’interprète, se raconte, se complète, se tronque au gré des discussions et des confrontations ; il se heurte aux opinions et aux croyances sans les dévier grandement. Un peu parfois. Et c’est déjà ça.
Philippe Pujol
Écrire pour un engagement, celui de raconter comment se forment les ghettos modernes (plus pernicieux et complexes que simplement géographiques) trouve une réponse directe : « Je ne lis jamais, et ton livre, il explique nos quartiers. » Un texte, une fois publié, n’appartient plus à son auteur. Il s’interprète, se raconte, se complète, se tronque au gré des discussions et des confrontations ; il se heurte aux opinions et aux croyances sans les dévier grandement. Un peu parfois. Et c’est déjà ça…En renversant son cendrier d’un coup de pied maladroit, mon ado content de m’avoir fait plaisir s’allonge en crachant un peu sur les journalistes « ces crevards qui racontent leur merde ». Une ponctuation de fumée soufflée en l’air comme un point d’exclamation et il s’adoucit, « sauf toi… Toi ça va ».
Depuis longtemps, face à ce monde qui lui échappe, il a pris l’échappatoire du complotisme : la chloroquine guérie le Covid, les médias mentent et personne n’est jamais allé sur la Lune. Finalement, de tout cela, il n’en a « rien à foutre », ce ne sont que des pseudo-croyances qui lui permettent de revendiquer une marginalité. Il me le prouve avec les fils de ses réseaux sociaux, dont les algorithmes l’ont enfermé dans des ghettos de la pensée. Il n’est pas dans l’engagement, plus dans l’opinion mais pris dans des croyances, tout content de faire partie d’un groupe de gens de tous horizons, avec en commun une chose : l’élite nous ment, nous méprise. Et paradoxalement, il faut écrire pour eux, pour obtenir des « toi, c’est pas pareil » qui, s’ils sont nombreux, deviennent gagnants.
J’ai un temps fais ça pour des rédactions. Un journal a une ligne (la convention d’un engagement) et un public (parfois plutôt une audience). Il est composé principalement de journalistes « pas pareils » conscients de l’importance de leur profession. Certains ont le scoop comme moteur (l’info nouvelle bien mieux que le buzz, l’info poubelle), d’autres cherchent plutôt des histoires pour raconter notre temps. Parfois, un rédacteur en chef commande un sujet et le journaliste qui ne se défend pas peut tomber dans le biais de confirmation, chercher des faits qui confirment une intuition, une croyance. Le reportage pizza : le chef commande et le journaliste livre. À Marseille par exemple, une Kalash, un « réglo » sur fond de stups, la « Bonne Mère » sur fond de ciel bleu et des trafiquants tout puissants… Et avec la concentration des médias, la diversité des points de vue décline, comme la pluralité des sources. Ce qui génère une audience devient une réalité. Un paradigme qui peut être renforcé par des conflits d’intérêts sournois.
Des gamins compliqués comme mon fumeur énervé justifient pleinement des politiques publiques dont bénéficieront totalement certaines des holdings qui possèdent des journaux. Tout ce BTP gavé de rénovation urbaine subventionnée, ces bailleurs sociaux appartenant à des banques et si souvent aidés pour changer les boîtes aux lettres saccagées (photo classique sur le sujet). L’autre fume son herbe sur son lit jumeau, le bras en écharpe « en attendant d’aller jober », vendre son shit au quartier. Et sa tête de fatigué, les cheveux fous et son regard méchant entouré de petites cicatrices sont cette image d’Épinal qui soutient tout un système économique dont la misère (financière, psychologique, militante) est le principal combustible. Et plus le journaliste est précaire, plus il accepte de pratiquer ce journalisme pizza. Votre sauvageon est livré au milieu de pubs d’assurances et de solutions de sécurité pour s’en protéger.
Car un journaliste bien souvent écrit pour son banquier. Un pigiste s’épuise dans la recherche de clients, négocie comme il le peut des tarifs, souffre de moins de garantis et de protections et peut alors choisir la docilité au nom de sa survie. Il peut finir par livrer ce qu’on lui a commandé. S’il savait, mon fumeur de bambou, à quel point les journalistes aujourd’hui sont loin d’être les nantis qu’il imagine.
Dans mes années de pige, des magazines parisiens me proposaient pour des articles compliqués et fouillés moins que les frais que prennent des journalistes permanents de la publication pour venir rapidement caresser la surface marseillaise. Il est certain que rencontrer un trafiquant d’armes ou rentrer dans l’intimité de l’ado avec qui je me trouve ne se fait pas par Twitter.
Lui, j’étais présent le lendemain de la mort de son père, assassiné de trop de balles pour les compter. Je l’ai vu grandir de traviole après ça, nourri de tristesse et tordu par la haine. Un père, ça manque vite quand ça n’est plus là. Le rêve de gosse de mon père était d’être écrivain. Ce rêve, il l’a déposé en moi, discrètement. Quand il est tombé gravement malade, j’ai enchaîné les livres pour qu’il ait le temps de les lire, sept en cinq ans. Le dernier, il l’a lu deux fois. Je n’ai finalement fait ça que pour lui. Le prochain, je l’écrirai pour moi-même. J’ai désormais cette liberté de ne travailler pour personne.
Lorsque j’étais à La Marseillaise (qui a depuis deux fois changé de propriétaire), une cuisine interne m’a finalement libéré des intérêts divers des proprios, de la pub, du lecteur, des uns et des autres… Une entourloupette étonnante et pour moi libératoire. Comme tant de journaux, La Marseillaise avait mis en place de nombreuses stratégies pour gonfler ses chiffres de vente. La plus belle était la suivante : un accord malin avait été passé avec une entreprise de recyclage pour qu’elle rachète une grande partie des tirages. Le journal n’était même pas déplié qu’il partait dans des bains de récupération du papier et même de l’encre.
Les sujets se répètent, tout a été raconté, tout a été dénoncé et c’est justement parce que ça n’est pas terminé qu’il nous faut le raconter encore.
Philippe Pujol
Pulpeur, épurateur, cleaner formaient le cycle de mes articles qui redevenaient pâte à papier. Une leçon d’humilité. « C’est pour le recyclage », pouvais-je désormais répondre quand la secrétaire de rédaction dépitée me reprochait de nouvelles prouesses orthographiques dans la publication du jour. Cela m’ouvrait surtout le droit d’écrire l’ambiguïté, le complexe, sans me soucier de l’insatisfaction de chacun, puisque j’écrivais pour le recyclage. En effet, les sujets se répètent, tout a été raconté, tout a été dénoncé et c’est justement parce que ça n’est pas terminé qu’il nous faut le raconter encore.
Il y en a d’autres des fumeurs de bambou en colère et il y en aura toujours. Lui, il décline déjà, avant même la fin de sa puberté. Le lit de dessus est vide de son frère. Les vêtements en tas sont ceux de son père. Dans sa vie, il n’est plus que ça, le fils et le frère des deux mecs qui ont été fumés. Et au quartier, on lui a pété les dents pour bien le lui rappeler, on l’a piqué au couteau et plus tard tiré une balle dans l’épaule à bout portant.
J’espère être le deuxième livre qu’il lira dans sa vie.
Philippe Pujol est un journaliste et écrivain français, lauréat du prix Albert-Londres en 2014 pour sa série d’articles « Quartiers shit » sur les quartiers nord de Marseille.
La Scam propose à ses membres un atelier sur les droits à la formation professionnelle continue, en partenariat avec l’AFDAS.
Vous souhaitez suivre une formation professionnelle et vous ne savez pas comment la financer ? Plusieurs dispositifs sont possibles.
Avec notre atelier Scam-Afdas, vous saurez tout sur les conditions d’accès, les formalités, le financement et les différents types de formations.
Avec
Marie-Annick Ambroise, responsable du pôle particuliers Ile de France de l’Afdas,
Laurence Salva, autrice et présidente de la commission cinéma-audiovisuel du fonds Artistes-Auteurs de l’AFDAS,
Pascale Fabre, directrice des Affaires sociales de la Scam.
À l’issue de l’atelier, des rendez-vous personnalisés avec des conseillers experts de l’Afdas pourront être fixés.
Être membre de la Scam
En cette Année du documentaire inaugurée en janvier par la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, la Scam tient à adresser ses plus chaleureuses félicitations à quatre cinéastes de premier plan distingués ce week-end par la Berlinale et la Cérémonie des César.
Sur l’Adamant, le nouveau film de Nicolas Philibert reçoit l’Ours d’or à Berlin. Voici l’un de nos documentaristes les plus fins et sensibles consacré par l’un des plus grands festivals de cinéma pour sa nouvelle plongée dans le monde de nos semblables que l’on dit fous. Nicolas, cinéaste engagé au regard humaniste, filme depuis cinquante ans. Son œuvre est diffusée et étudiée partout dans le monde. Il est l’un des plus illustres ambassadeurs du cinéma français.
Jean-Gabriel Périot et son Retour à Reims (fragments), César du documentaire 2023. Son adaptation très personnelle du livre de Didier Éribon, film attaché à rendre grâce aux classes dominées, montre à quel point notre confrère excelle dans l’innovation des formes. Retour à Reims figurait déjà au palmarès 2022 des Étoiles de la Scam. Hommage à Arte qui a cru dans cette narration singulière qui montre combien le public et la profession sont attachés à des œuvres de facture originale.
Encline à défendre la reconnaissance du rôle des femmes dans le documentaire et le cinéma en général, Elisabeth Subrin, distinguée du César 2023 du court-métrage documentaire pour Maria Schneider 1983 nous offre un pamphlet cinématographique qui nourrit et illustre nos luttes en cours pour la parité et l’équité entre hommes et femmes de cinéma. À l’heure où la Scam s’apprête à publier une étude sur ces questions, le prix attribué à Elisabeth Subrin fait figure d’éclaireur.
Avec son film Saint-Omer, Alice Diop obtient le César 2023 du premier film… sa première fiction. Le puissant Saint-Omer était légitime à figurer dans la plupart des catégories des César, sa distinction n’en est que plus logique. La Scam qui connait le talent d’Alice depuis plusieurs années -elle a notamment reçu une Étoile de la Scam pour La Mort de Danton en 2012-, considère que cette reconnaissance du monde du cinéma va bien au-delà d’un premier film, un film est un film, fiction ou documentaire. Prix Jean Vigo 2022, élue personnalité de l’année par le Film Français, Alice Diop a déjà prouvé son talent dans ses documentaires maintes fois primés.
En distinguant quatre grandes et grands cinéastes à la parole forte, dont l’œuvre est marquée par un puissant engagement humaniste, politique et social, le palmarès de la Berlinale et des César montre combien le documentaire palpite et s’expose en première ligne de ce que le cinéma porte de plus progressiste, combattif, novateur.
La Scam et ses 50 000 membres sont extrêmement fiers de saluer leurs consœurs et confrères, Alice, Elisabeth, Jean-Gabriel et Nicolas.
Merci à vous quatre et vive l’Année du documentaire !
Stéphane Joseph : 0682900193