Romancière et dramaturge, Marie NDiaye a été récompensée unanimement et avec enthousiasme pour l »ensemble de son œuvre, composante indispensable de la littérature française, par le jury du prix Marguerite Yourcenar 2020. Elle nous livre ici un texte magnifique paru dans la lettre Astérisque n°66.

Mon enfant me regarde et me dit
je ne sais rien de toi qui es-tu
il me regarde puis ses yeux se détournent
car il est assez jeune encore pour oser poser des questions
mais plus assez pour ne pas en éprouver parfois de
[l’embarras
et de la crainte devant sa propre audace
je ne sais rien de toi dit mon enfant
sinon que tu m’aimes est-ce suffisant
ma curiosité est infinie et cependant j’hésite
qui es-tu et qui suis-je moi
pour interroger ainsi
et qu’ai-je à faire de la réponse à une telle question
et ne voudrais-je pas maintenant
se demande mon enfant
retirer ce que je viens de dire
je ne sais rien de toi qui es-tu
ai-je vraiment envie se demande mon enfant
que tu me répondes avec exactitude
ne préférerais-je pas un tout petit peu de contrevérité
je ne sais rien de toi sinon que tu m’aimes et c’est
[peut-être suffisant
mais encore mais un peu seulement
je voudrais connaître un peu de l’enfant que tu étais
Il me regarde et me dit
toi ma mère qui es-tu
fillette aux courtes nattes et à l’œil brun toujours cerné
je lui dis je ne sais pas j’étais enfant et le temps a passé
je ne sais pas je lui dis
il ne reste rien de cette fille au regard triste un peu
n’est-ce pas mieux ainsi
car elle allait ses jours dans l’incertitude pénible
et toujours une crainte vague
et la vague conscience d’avoir mal agi
et ce que pouvait être cette faute et de quelle nature
elle l’ignorait elle l’ignorait
la faute était là et terrible inexpiable
Mais nulle vague conscience d’une faute inconnue
n’assombrit le front pâle des enfants qui s’ébattent
dans le spielplatz de la Zillestrasse
Car mon enfant m’a regardée et m’a dit
allons nous asseoir sur un banc du spielplatz de la
[Zillestrasse
et suivons des yeux les petits aux cheveux pâles
dont nulle faute terrible inexpiable ne leste le crâne léger
n’assombrit le front clair
et nous sommes sortis de notre maison jaune
comme le grand soleil allemand éclaboussait la rue
cette après-midi du six août deux mille huit
et nos pieds ont glissé sur les trois pavés de cuivre
[Stolpersteine
nos pieds ingénus chaussés de sandalettes
ont lissé poli les noms de Julius Wellenstein et d’Anna
[Wellenstein et de Franz Wellenstein
qui avaient quitté cette même maison jaune
dans l’éblouissement semblable du grand soleil allemand
une après-midi d’août mille neuf cent quarante-trois
nos pieds innocents font briller chaque jour les trois pavés
[de cuivre des Wellenstein
qu’on emmena peut-être directement
de leur maison jaune jusqu’au quai dix-sept de
[Grunewaldbahnhof
une après-midi brûlante étouffante d’un mois d’août dilaté
[par le grand soleil de Prusse
Stolpersteine Stolpersteine
Chez qui habitons-nous m’a demandé mon enfant
est-ce dans l’appartement des Wellenstein que tournent les
[wagons et la locomotive de mon petit train de bois
et faisaient-ils glisser leurs pieds nus sur les lattes tièdes
[et lisses du plancher que le grand soleil d’août
[berlinois chauffe à travers les vitres
Chez qui habitons-nous
et quel enfant dont la taille a été pointée sur la porte de sa
[chambre
la marque se voit encore une incision dans le bois
quel cet enfant qui a son nom sur le pavé de cuivre
mais plus son nom sur le tableau de l’entrée portier
[silencieux
quel est-il et est-ce moi qu’il protège
se demande peut-être mon enfant
ou bien me voue-t-il une haine amère et froide
en entendant de là où erre sa petite âme inapaisée
en entendant rouler sur le plancher de sa chambre tiède
les wagons et la locomotive de mon train de bois
Stolpersteine Stolpersteine
Chez qui dormons-nous chez qui nous réjouissons-nous
ces matins d’août incandescent
du grand soleil constant qui ramollit
le goudron inégal défoncé de Berlin la rude
et le chuintement des roues de vélo sur l’asphalte fondu
et le gémissement des freins d’une bicyclette de femme
chez qui rions-nous oh nous gémissons parfois aussi
mais enfin chez qui sommes-nous et de quels regrets de
quelles tristesses
amères et froides
sommes-nous comptables ?

Les enfants au front rose du spielplatz de la Zillestrasse
[ne gémissent
ni ne crient à l’aide ni ne nourrissent à l’égard de mon
[enfant
sagement assis sur un banc de pierre taggé
et qui les regarde
nulle espèce de rancune
pas plus qu’ils ne veilleront sur lui depuis des limbes
amères intranquilles
car leur joie candide ne veillera sur personne
Va jouer avec eux dis-je à mon enfant
Pourquoi ne vas-tu pas jouer avec eux
dis-je à mon enfant d’une voix douce
pour ne pas effaroucher l’autre qui en lui se souvient
du quai dix-sept de Grunewaldbahnhof
et de sa vaste chambre jolie qui donnait sur la cour de la
[maison jaune
Spielhagenstrasse 18
puisque c’est ainsi
une maison
qu’on appelle un immeuble dans notre langue d’adoption
Haus
à moi et à mon enfant
inflexible et douce dans notre bouche où tournent aussi
[les mots encombrants
comme des bouts de viande trop gros durs à mâcher et
[qu’on ne pourra pas avaler
Stolpersteine
et l’autre qui vit en lui
qui entoure son cœur de ses bras fins et blancs
l’autre qui se meurt en lui
se souvient de la cour grise étroite et du jeune platane
aujourd’hui si gros que l’extrémité de ses branches frappe
quand il vente quand il pleut
la fenêtre de la chambre charmante qui était la sienne
le petit Wellenstein qui a trouvé refuge dans le cœur de
[mon enfant
qu’il entoure de ses bras fins
qu’il enserre de ses jambes fines
et sèches poussiéreuses
N’est-ce pas là qu’il habite maintenant puisque sa
[chambre est occupée
et que nul dans la maison jaune
Haus un immeuble dans notre nouvelle langue
n’a plus de chambre à lui prêter
plus de lit où l’étendre
et que son ww nom n’est pas sur le tableau de l’entrée
[portier silencieux
Va donc jouer avec eux dis-je de ma voix prudente
[un peu fausse alentie par la chaleur
et je voudrais dire encore Il sera content de jouer aussi
le vieux petit ami qui a trouvé refuge dans ton cœur
et chez qui nous habitons et rions et gémissons parfois
Il sera content de jouer dans le spielplatz de la Zillestrasse
et ne te sens nulle obligation mon enfant de veiller sur
[les membres
si fins si blancs
de ce garçon sec poussiéreux
ne te sens nulle obligation
de protéger la petite âme menue et contrariante et verte
[et difficile
que n’abrite pas ton seul cœur valeureux
ton cœur chagrin coupable
mais aussi bien
du gros platane de la cour
chaque feuille en forme de main
sèche poussiéreuse
qui vient caresser ta fenêtre parfois
car elle gît là aussi l’âme intranquille du garçon
dans les feuilles curieuses et attentives qui se frottent
[aux vitres
et constatent amères peut-être que nous rions
fredonnons gémissons oublieux de laisser au jeune mort
à l’enfant épouvanté assassiné
et qui se tint debout sur le quai dix-sept de
[Grunewaldbahnhof
jambes nues et bras découverts
desséchés hâlés par l’ardent soleil du Brandebourg
qui se tint là debout oh dans quel effroi
et nous oublieux de lui laisser dans l’appartement qui fut
[le sien
une place où revenir une petite chaise où s’asseoir
épaule poitrine accueillantes
et l’assiette toujours remplie Schnitzel aux pommes de
[terre
saucisses de Nuremberg bœuf bouilli au raifort
et dans la maison qui fut la sienne
Haus dans sa langue qui n’était pas d’adoption
nul ne se rappelle malgré le frôlement
des feuilles aux carreaux leur plainte légère dans le vent
nul ne se souvient car tout le monde est mort
et personne ne sait
à l’exception de mon enfant
qui voit chaque jour la fine entaille dans le bois de la porte
mesurait-il toujours un mètre quarante-deux
quand il sortit de sa maison jaune pour n’y plus revenir
et le sachant le sachant certainement
comme mon enfant sait et est seul à savoir
que les membres menus les jambes cendreuses les bras
[graciles
du garçon insatisfait
cherchent pour s’y agripper
un cœur compatissant
une poitrine chagrine et coupable
Mon enfant le sait et est seul à le savoir et je n’en dirai rien
je ne lui dirai pas que sa poitrine est trop étroite et trop
[hospitalière
et trop ouvert à la faute son cœur compatissant
à l’excès
je ne lui dirai pas Chasse-le donc ce garçon encombrant
ce fâcheux aux membres verts et grêles
qu’il aille ailleurs trouver son repos
et ne t’empêche pas de rejoindre pour t’ébattre avec eux
les enfants au beau front du spielplatz de la Zillestrasse
crois-tu que je ne voie pas comme tu protèges
assis sur le banc taggé
à demi assoupi dans la touffeur d’une Allemagne chauffée
[à blanc
ce triste et vieux ami
que n’amusent plus les cages à écureuils
les parcs aux cochons
le grand train de bois du spielplatz de la Zillestrasse
et tu es pareil mon petit blotti dans ta torpeur
recroquevillé sur le garçon acide et sur le banc taggé
à ces messieurs très croulants et très bien mis
très solitaires très hébétés
qui fixent longuement
d’un œil morne et stupéfait le lac profond de Grunewald
pareil à eux car c’est ainsi que tu regardes
indolent et sidéré
d’un œil si vieux les enfants de ton âge
qui poussent leur front pâle entre les barreaux métalliques
de la cage à écureuils
du parc aux cochons
et crient et gémissent et hurlent parfois
veillés par les mères hautes comme des tours
graves et belles et roses à peine dans Berlin caniculaire
elles ont des bras de marbre et des fronts de calcaire et
[l’œil pointilleux
Alors j’ai dit à mon enfant Allons manger si tu ne joues pas
De ma voix enjouée je n’ai pas dit Et l’autre l’intrus
[mange-t-il au moins de tout
aime-t-il de Nuremberg
les petites saucisses grillées
aime-t-il la saucisse blanche de Munich et les raviolis de
[Souabe
et de Berlin l’aimable les beignets doux fourrés de crème
aime-t-il les petites saucisses de Nuremberg
n’ai-je pas dit à mon enfant
n’ai-je pas dit à tous ceux aimables doux et crémeux
du spielplatz de la Zillestrasse
dont la poitrine joyeuse ne donne asile
à nul fantôme plaintif
Les mères ont sorti leur sein les enfants tètent
front lisse marbre discret tours sereines
et hautes dans l’été embrasé de Charlottenburg
elles ont sorti leur sein blanc et souri à mon enfant
oh non plus de lait pour lui
plus de lait pour toi mon enfant-aqueux et suave et
[ruisselant
sur le coton léger des robes fleuries
sans fin le lait coule
mais plus pour toi ni pour ton ami sombre et vieux
le lait s’épanche et mouille la robe d’été
quand l’enfant d’un mouvement sec lâche le sein blanc
[de sa mère
qui est une tour de pierre lisse et tendre
vêtue d’un coton que le lait répandu a durci
fini pour vous sombres et vieux le lait de vos mères
le sourire penché de vos pères sur le lit de bois blanc
et sur quelle couche dormons-nous
et rions et gémissons
mais notre lit n’était pas celui des Wellenstein
et le lit de mon enfant n’est pas celui de l’autre aux
membres longs et fins
mais les creux dans le plancher
formés par les pieds de quel lit intimidant
mais la marque dans le bois de la porte
gravée
quand ils ont mesuré l’enfant quand ils ont dit
Comme tu es grand
et tes mains sont les feuilles du platane qui taperont
[à la vitre
ils ont dit
et tes bras et tes jambes emprisonneront
le cœur charitable et doux d’un jeune étranger
ils ont dit à l’enfant que la mère ne consolait plus
de son sein jailli d’une robe d’été
de son lait douceâtre inépuisable
de son sein jailli d’une robe de coton durci
Allons maintenant nous régaler de petites saucisses de
[Nuremberg
allons mon enfant chez Engelbecken
et nous mangerons devant le lac noir
aux tables brûlantes les blanches petites saucisses
[et le pain de seigle
et nous boirons le jus de pomme limé
et le demi-litre de bière froide comme mars
Les cygnes ont chaud dans les ordures
vois les canards ils sont lents l’eau croupit sur la berge
Ich habe Hunger a dit mon enfant
voix tonnante dans notre langue d’adoption
le gras de la viande irise l’eau dormante
jeté aux cygnes aux canards aux poissons
oh du lait pour l’ami sévère de mon enfant
mais plus pour lui car le soleil sur sa peau
lui est une consolation suffisante
et le sein de sa mère le révolte comme il se doit
le sein gonflé suppliant de sa mère affadit son âme
ainsi que cela doit être
quand on est grand et audacieux
quand vous enrobe un six août la touffeur du Brandebourg
quand se desserre l’étreinte misérable sur votre cœur
[d’un ami inconnu
et que les saucisses de Nuremberg sont bien grillées
[sur le chou blanc
Mon enfant m’a regardée et j’ai vu son œil léger et ses
[lèvres entrouvertes
il m’a regardée et j’ai vu son œil de grande personne
oh la délicate fraîcheur du jus de pomme pétillant
car j’ai vu qu’il sera droit et considérable
comme la plus haute tour d’Allemagne
Allons nous installer au château de Neuschwanstein
les Wellenstein n’ont pas dit de telles sottises
à l’enfant qu’ils mesuraient devant la porte
Tu n’es pas le roi de Bavière
ils ont dit de leur voix grave et sombre
et le domaine dont tu seras le seigneur ne se visite ni ne
[se jalouse
puisque
chassé de la maison jaune et de ta jolie chambre aux
[murs sérieux
tu régneras sur le cœur honteux d’un petit exilé
ou d’une fille aux yeux battus
ou d’un jeune braque de Weimar
et tu pousseras tes feuilles contre les vitres de la cour
mais tu ne seras jamais ne l’oublie pas
un roi de Bavière en son château
tes doigts sont verts et ta peau sèche poussiéreuse
Comme tu as grandi mon amour
ont-ils dit de leur voix inquiète
Mon enfant m’a regardée et j’ai vu qu’il était rassasié
(j’étais une petite fille très convenable)
Ich bin satt un murmure de béatitude dans sa nouvelle
[langue
a-t-il oublié l’autre l’ancienne toute froissée
Tu es repu- je suis quoi comprends pas ich bin satt
j’étais une petite fille très assoiffée et vite épouvantée
mais ce n’est pas la terreur sur le quai dix-sept de
[Grunewaldbahnhof
qui faisait trembler mes jambes grêles
oh te voilà grand maintenant
ils ont dit la gorge serrée
et leur chagrin est le mien
et leur douleur est la mienne
et j’ai regardé mon enfant et je lui ai dit
ses yeux mi-clos son ventre rond
je lui ai dit Il ira où si tu le déloges
garde-lui une place dans ta poitrine
et laisse-le reposer là
avec ses membres fins et blancs
près du cœur débonnaire d’un jeune étranger
Laisse-le reposer là et profiter
avec toi du soleil d’août à profusion sur Berlin en paix
car il ira où si tu le renvoies
et sur quel trône incertain
il ne verra ni la Bavière ni Ratisbonne ni les falaises de
[craie
laisse-le reposer là maître du royaume obscur
de ta petite âme expatriée
Mon enfant m’a regardée et m’a dit
Gehen wir nach Haus
ne sait-il plus rentrer à la maison dans notre langue
[d’autrefois
oh j’étais une petite fille très influençable et vaguement
[chimérique
et je reconnais encore aujourd’hui
le grand chien noir et blanc qui m’épiait
chargé de me surveiller et non
de me garder de la vie dangereuse
à l’excès
le voilà près de nous je reconnais son œil fixe
c’est dans notre langue d’adoption que mon enfant
[maintenant
regagne la maison jaune
Stolpersteine Wellenstein Spielhagenstrasse 18
et les feuilles suppliantes du vieux platane de la cour
ne saura-t-il jamais plus rentrer à la maison dans la
[langue de nos mots tendres
où les syllabes ne sont pas dans notre bouche
des morceaux de viande longs à mastiquer
ou des glaçons brûlants collants au palais
je ne lui dirai pas Mein Liebling
ne saura-t-il plus entendre Mon amour
mais voilà que je reconnais l’œil fixe
du grand chien noir et blanc qui m’épiait
là sur le trottoir d’en face il me prend sans doute
pour une petite fille aux frayeurs faciles
Je savais bien qu’il dissimulait
sous sa peau de chien le père qui voulait m’enlever
car on tremble et on est fière d’avoir assez de prix
pour qu’un fantôme important veuille
vous prendre
Les jambes grêles se dérobent il faut courir
je reconnais encore l’œil fixe
du grand chien noir et blanc qui m’épiait
il faut comprendre une chose il le faut
suprême en sa demeure heureux de son cortège nul père
[ne songe à s’encombrer
d’une petite fille très manquée très incomplète
Le chien sautille sur le goudron
Mon enfant me regarde et me dit
entrons dans la cour fraîche
allons entendre ce qui se chuchote là-bas
et à ceux qui nous interpellent tâchons de répondre
dans la langue de leurs jeunes années
Car en ce mois d’août
jaune est la maison vert le platane
rien ne bouge dans le ciel de Berlin.

Y penser sans cesse a été publié en 2011 aux Éditions de l’Arbre Vengeur

Biographie de Marie NDiaye, lauréate du Prix Marguerite Yourcenar :

Marie NDiaye est née à Pithiviers le 4 juin 1967 d’un père d’origine sénégalaise et d’une mère française. Elle a commencé à écrire vers l’âge de treize ans et publie à dix-huit ans son premier roman Quant au riche avenir, aux éditions de Minuit. Elle obtient une bourse de l’Académie de France et sera pensionnaire durant un an à la Villa Médicis à Rome de 1989 à 1991. Elle écrit de nombreux romans, dont En Famille (1991), La Sorcière (1996), La Naufragée (1999) et en 2001, Rosie Carpe, publié aux éditions de Minuit, est couronné par le prix Femina. En 2009, Marie NDiaye obtient le prix Goncourt pour son roman Trois femmes puissantes, publié aux éditions Gallimard. En 2013, Ladivine qui conte le destin tourmenté de trois générations de femmes, est récompensé par le grand prix de l’héroïne Madame Figaro. Son prochain roman, La Vengeance m’appartient, paraîtra en janvier 2021 aux éditions Gallimard. Marie NDiaye a également écrit pour la jeunesse et pour le théâtre. Elle est l’une des deux seuls auteurs français vivants inscrits au répertoire de la Comédie-Française avec Papa doit manger. Avec Jean-Yves Cendrey, Marie NDiaye a écrit en 2007 un ensemble de trois pièces de théâtre intitulé Puzzle. Le théâtre du Rond-Point à Paris mettra en scène Les Serpents pour la saison 2020-2021. Elle a également coécrit en 2009 le scénario du film White Material de Claire Denis. Depuis trente ans, l’écriture singulière de Marie NDiaye ne cesse de se développer entre œuvre romanesque et théâtrale. Une œuvre qui creuse toujours plus avant le rapport des êtres au monde et questionne avec justesse la filiation, la responsabilité morale et ce que chaque humain se doit à lui-même. Une œuvre forte, composante indispensable de la littérature française que le jury du prix Marguerite Yourcenar 2020 honore unanimement avec enthousiasme.

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