Autour de quatre films documentaires choisis parmi les œuvres soutenues dès l’écriture par l’aide à la création de la Scam, cette journée Brouillon d’un rêve vous invite à découvrir des documentaires parfois politique, parfois intime, souvent engagé… À voir et à revoir.
Séance de 10 h 15
Green Line de Sylvie Ballyot
(128’ – France – TS Productions, Films de Force Majeure, XBO Films)
Ce dont Fida a souffert enfant, ce n’était pas tant les bombes que les cadavres qu’elle devait enjamber pour aller à l’école au Liban pendant les années 80, que l’absence d’explication qui donne sens. Elle a grandi perplexe, trouvant dans le monde de la mort, avec lequel elle tisse un lien familier, un abris à ses questionnements face à la vie. « Dans mon pays on m’appelle le Chat, car je suis morte 7 fois et 7 fois je suis revenue à la vie ».
Séance de l’après-midi à 14h45
Un pasteur de Louis Hanquet
(74’ – France – Little Big Story)
Félix, jeune berger mélancolique et secret, mène une vie atemporelle, dans un monde minéral et inaccessible où rôde une menace invisible : le loup. La solitude nimbe ses journées dans la montagne faites de soins aux agneaux, de clôtures à poser et de poésie.
Devant, contre-champs de la rétention d’Annick Redolfi
(78’ – France – ISKRA)
Pauline, Norah, Kristina attendent pendant des heures, assises sous une cabane en bois perdue au fond du bois de Vincennes. Devant le Centre de rétention administrative (CRA) de Paris, toutes sont venues voir leur proche enfermé. Des vies suspendues à l’attente de leur expulsion ou de leur libération.
Sur cette scène, ces femmes se racontent, échangent entre elles, partagent avec les nouveaux visiteurs leur expérience, leur révolte, leurs rêves. Elles sont le miroir de la rétention, son contrechamp. Leurs mots dessinent le paysage d’une zone de non-droit en France, où la violence, l’arbitraire et l’injustice règnent en maîtres.
Séance de soirée à 21h15
La marseillaise des ivrognes de Pablo Gil Rituerto et Alba Lombardia
(94’ – France – Les Films de l’Œil Sauvage)
En 1961, le groupe Cantacronache voyage clandestinement en Espagne pour documenter des chansons populaires de la résistance antifranquiste. Guidés par leur journal de bord, une équipe de cinéastes reproduit le périple à la recherche des voix originales aujourd’hui. Les deux voyages se fondent et se confondent.
Mémoire orale et paysage. Traversée d’une géographie émotionnelle et politique. Que reste-t-il de ces chansons, de la mémoire de leurs luttes ?