Pour la première à fois, la Nuit de la Radio Scam/Ina fait escale à Brest. Dix ans déjà! et au programme, un voyage au coeur de la censure.

Dix ans déjà ! La Nuit de la Radio propose, depuis 2000, de redécouvrir les voix et les événements qui font notre histoire. Réalisée en partenariat avec l’Ina et avec le soutien de Radio France, elle est présentée à Paris en juin, à Lussas en août (dans le cadre des Etats Généraux du film documentaire), à Bruxelles en octobre et, pour la première fois, à Brest.
Archives oubliées et émissions radiophoniques contemporaines se répondent et s’enrichissent mutuellement grâce à une thématique proposée chaque année par les auteurs des commissions sonores de la Scam France et Belgique… La création européenne, l’Afrique, les écrivains, la palette du noir, l’Ailleurs… sont quelques-uns des territoires abordés depuis 2001.

Les Oreilles ont des murs, le cru 2010, propose un voyage au cœur de la censure.
Le fonds sonore de l’Ina et les bobineaux conservés par les radios belges francophones ont pu garder la trace des expressions politiques et artistiques bâillonnées au fil du temps. Par leur témoignage ou prise de position, artistes et créateurs, hommes de lettres et de pouvoir dessinent les contours mouvants du visage du Censeur.

En juin 2010, Pierre Bouteiller présentait ainsi les choses…
[…] Certes, quand on voit d’où on vient, on ne peut que le constater : il y a du progrès ! Elle semble loin l’époque où Maurice Clavel pouvait « quitter le plateau » (déjà !) en lançant : « Messieurs les censeurs, bonsoir ! » ; la même époque où une speakerine (Noëlle Noblecourt) était licenciée pour avoir « montré ses genoux » à la télévision.
[…] En 2010, on peut parler de tout, en toute liberté, à condition de ne pas aborder le sujet des « communautés », comme celle des homos, des hétéros, des Auvergnats, des Bretons, des juifs, des catholiques, des protestants, des islamiques, des pauvres, des riches, des femmes, des hommes…Certes on est plus grossier dans l’audiovisuel qu’il y a un demi-siècle, mais ce qu’on appelait, naguère, les « gros mots » servent d’alibi à cet asservissement au « politiquement correct », lequel, en radio, n’est rien d’autre qu’une sorte de « burqa phonique » empêchant de traiter de tous les tabous.
En définitive, une fois de plus, il faut le rappeler :
« La liberté ne s’use que si l’on ne s’en sert pas ! »

Un programme proposé par Janine Marc-Pezet, membre de la commission sonore de la Scam. Avec le concours d’Irène Omélianenko (productrice à France Culture et membre de la commission sonore) et de Gregor Beck (président de la commission sonore de la Scam Belgique.)