Alors que la plupart des éditeurs de télévision s’apprêtent à renouveler leurs contrats de diffusion TNT pour les cinq prochaines années, la Filière Audiovisuelle (LaFA) s’inquiète d’une possible hausse importante des prix de diffusion imposés par l’opérateur TDF. Cette hausse présentée dans son offre de référence rendue publique en juin dernier pourrait fortement fragiliser la santé économique des éditeurs de télévision et donc leurs investissements dans leurs programmes, la création audiovisuelle et cinématographique, et leur développement numérique.
La Filière Audiovisuelle (LaFA) fait part de sa vive inquiétude quant au risque de forte hausse à venir des coûts de diffusion TNT pour les chaînes de télévision, dans un contexte budgétaire déjà très contraint. En effet, le projet de loi de finances pour 2026 prévoit notamment, dans sa version déposée à l’Assemblée nationale, une baisse importante des dotations allouées aux sociétés de l’audiovisuel public (-70,9 M€ par rapport à 2025) ainsi qu’une prorogation en 2026 de la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises, qui affectera les groupes audiovisuels.
Dans ce contexte déjà sous tension, les chaînes publiques et privées pourraient faire face à une hausse importante de leurs coûts de diffusion TNT. En effet, dans son offre de référence publiée en juin dernier, la société TDF prévoit une forte hausse de ses tarifs si le multiplex R3 (précédemment occupé par les chaînes payantes de Canal+) n’était pas occupé à court terme par de nouvelles chaînes. L’Arcom a décidé le 19 septembre dernier de reporter le lancement de la procédure relative à l’attribution de la ressource TNT disponible, compte tenu d’un marché publicitaire télévisé « atone » qui « devrait enregistrer une décroissance progressive, avec un recul moyen estimé à -1,7 % par an » entre 2025 et 2030. En conséquence, ces tarifs pourraient donc s’appliquer dès 2026 à l’occasion du renouvellement des contrats de diffusion TNT des différents éditeurs.
La Filière Audiovisuelle (LaFA) appelle à une réaction des pouvoirs publics et des différentes autorités indépendantes concernées dans les plus brefs délais pour trouver une solution qui ne pénalise pas les éditeurs de télévision et leurs investissements dans la création.

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La Scam – presse@scam.fr – 01 56 69 64 34
Politzek, les voix qui défient le Kremlin, de Manon Loizeau (Prix Albert Londres 2006) est disponible sur france.tv
En Russie, critiquer la guerre en Ukraine ou le régime de Vladimir Poutine est devenu un crime.
Des milliers de citoyens ordinaires sont arrêtés, jugés, emprisonnés. On les appelle les “Politzek” : les prisonniers politiques.
Tourné clandestinement pendant près d’un an, Politzek, les voix qui défient le Kremlin donne la parole à celles et ceux qui, malgré la peur, refusent et dénoncent la Russie répressive de Vladimir Poutine.
À travers les histoires croisées d’un adolescent condamné à cinq ans de prison pour avoir critiqué le pouvoir sur les réseaux sociaux, d’une jeune artiste emprisonnée pour avoir collé des étiquettes contre la guerre, d’un militant des droits humains et d’une metteuse en scène de théâtre subissant des procès kafkaïens, le film décrypte la machine répressive de l’État russe.
Des images rares, des voix brisées mais debout, et un récit sur la résistance étouffée.
Écriture : Manon Loizeau et Sacha Koulaeva
Réalisation : Manon Loizeau, Ekaterina Mamontova
2025 – 90 minutes
Production : Babel Doc, Clin d’Œil Films, Wildbird Films, France Télévisions
Distribution : Mediawan Rights
L’Irak sous emprise d’Anne Poiret est disponible sur la plateforme arte.tv
En 2014, pour stopper l’assaut de Daech et protéger Bagdad, l’Irak mobilise sa jeunesse, à l’appel de l’ayatollah Al-Sistani, en créant des unités de mobilisation populaire, en majorité chiites. Rassemblées au sein de l’organisation des Hachd al-Chaabi, elles n’ont jamais été désarmées depuis. Peu à peu, ces factions, constellation de forces occultes rivales aux alliances et loyautés fluctuantes, se sont institutionnalisées en système parallèle à l’État, étendant leur emprise sur toutes les strates de la société irakienne.
Souvent perçues comme un bloc chiite pro-iranien bien que traversées de tensions, ces milices, à la fois financées par de l’argent public, une économie de l’ombre et Téhéran, contribuent à la corruption généralisée du pays – elles ont participé en 2019 à la violente répression du mouvement Tichrine de la société civile, qui entendait la dénoncer. Plus difficiles encore à contrôler depuis l’assassinat par les Américains, en 2020, de leur parrain iranien, le général Soleimani, et de son lieutenant irakien, Abou Mehdi al-Mouhandis, devenu une icône, elles nourrissent la culture du martyre. Renouvelant leurs attaques sur des bases américaines et en Israël après le 7 octobre 2023 et le conflit à Gaza, les milices n’ont toutefois pas réagi après la guerre israélo-iranienne en juin, se recentrant sur un projet nationaliste par crainte d’être détruites.
Tout à la fois militaire, politique et économique, ce pouvoir occulte mine aujourd’hui la souveraineté irakienne et la stabilisation du pays, mettant celui-ci sous la menace constante d’un nouveau conflit, dont pourtant personne ne veut depuis la fin des combats en 2017.
Entre guerre et paix
Pour son troisième documentaire sur l’Irak post-Daech, Anne Poiret, journaliste, documentariste et Prix Albert Londres 2007, enquête au cœur de ce système opaque, grâce à des accès rares aux porte-parole, commandants et figures influentes de plusieurs de ces milices. Son film met au jour les enjeux d’une société irakienne aujourd’hui prise en étau entre guerre et paix, aspirations citoyennes et loi du plus fort, exaltant le sang et les larmes. Un éclairage passionnant sur une face cachée de l’actuelle crise au Moyen-Orient et ses ramifications complexes, qui pose l’une des questions centrales des après-guerres : comment désarmer les vainqueurs ?
2025 – 58 minutes
Réalisation : Anne Poiret
Image et son : Julien Mauranne
Montage : Soline Braun
Conseillère : Loulouwa Al Rachid
Musique originale : Olivier Adelen
Fixer : Mustafa Salim & Jaafar Thamer
Production : ARTE France, Squawk, After War
Distribution : Cinétévé Sales
Avec la participation du CNC et le soutien de la PROCIREP
Stups, le film documentaire réalisé par Alice Odiot (Prix Albert Londres 2012) et Jean-Robert Viallet (Prix Albert Londres 2009) est à découvrir dans les salles de cinéma à partir du 1er octobre. Il a notamment été présenté en première mondiale au FIPADOC – Festival International du Documentaire en janvier 2025.
Une grande porte en métal qui coulisse pour laisser entrer les fourgons de la Police. Des hommes en sortent, avec leurs histoires. Des murs, des geôles, des escaliers en pierre, des salles d’audience, des coulisses, des larmes, des cris, des regards. Le tribunal de Marseille est débordé par les affaires de stupéfiants. Ceux qui sont jugés là sont les gérants d’une économie du chaos. Ce sont aussi les petits travailleurs du shit, des enfants qui ont grandi seuls. En contrebas, le port, au loin, les quartiers périphériques, la ville bouillante, remplie de ses blessures. De ses beautés aussi.
France – 2024 – 86′
Réalisation : Alice Odiot et Jean-Robert Viallet
Image : Antoine Héberlé et Jean-Robert Viallet
Montage : Catherine Catella
Son : Jean-Michel Tresallet
Production : Unité
Distribution : JHR Films
Le film documentaire d’Hélène Lam Trong, Inside Gaza, retrace le quotidien des journalistes du bureau de l’Agence France-Presse à Gaza dans les premiers mois ayant suivi l’attaque du 7 octobre 2023. Il sera à l’honneur cet automne dans plusieurs festivals et à la télévision en Belgique, Suisse, France, Allemagne et Italie.
La guerre qui ravage la bande de Gaza a placé les journalistes de l’AFP dans une situation complexe : piégés dans une zone où le reste de la presse internationale s’est vu refuser le libre accès, ils étaient eux-mêmes devenus une cible. De nombreuses images nous sont parvenues de Gaza depuis le début de la guerre mais les conditions dans lesquelles elles ont été réalisées sont pour la plupart inconnues.
En s’appuyant sur les centaines d’heures de rushes, de photos, d’articles qu’ils ont produits pendant leur enfermement à Gaza, Mai Yaghi, Adel El-Zaanoun, Mohammed Abed et Mahmud Hams racontent l’incrédulité face à l’escalade, l’omniprésence des morts et des blessés, la fuite, la survie, le sentiment d’impuissance.
C’est le récit d’un métier autrefois protégé et respecté, qui est désormais attaqué par la propagande et les fausses informations de tous les côtés, remettant en question l’essence-même du journalisme de guerre.
76′ – 2025
Réalisation : Hélène Lam Trong
Production : FACTSTORY, ARTE France
Cette coproduction franco-belge associe Arte France, la RTBF et FACTSTORY, avec la participation de l’AFP , le soutien de la RTS et en partenariat avec Reporters sans Frontières (RSF). Le film a également bénéficié de l’aide du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), du Centre du cinéma et de l’audiovisuel de la fédération Wallonie-Bruxelles, de la législation belge relative au tax Shelter, de la Procirep – société des producteurs et de l’Angoa et du fonds de dotation Proarti.
Soirée spéciale Joseph Kessel avec la diffusion du documentaire « Joseph Kessel, La Mallette de l’ogre » de Patrick de Saint-Exupéry (Prix Albert Londres en 1991), le 28 novembre à 23h20 sur France 5.
Si le XXe siècle était un homme, Joseph Kessel aurait été son nom. Lui, conteur de toutes ses aventures, témoin de tous ses maux. Jef le Russe juif, Jef « le roi des princes du reportage », Jef le combattant, Jef le romancier, Jef de l’Académie française. […] Mille vies en une. Reporter, romancier, exilé, résistant, scénariste, aventurier, joueur, poète, alcoolique, amateur de cabarets, séducteur, bourlingueur invétéré. Un ogre, tout en tendresse et en empathie. Qui embrasse son époque et s’en fait le scribe.
Écrit et réalisé par Patrick de Saint-Exupéry
2024 – 62 minutes
Production : 13 Prods – Gilles Perez
Image : Denis Gaubert
Montage : Tania Goldenberg
Avec la participation de France Télévisions et du Centre National du Cinéma et de l’Image Animée
Avec le soutien de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, en partenariat avec le CNC, La PROCIREP – Société des Producteurs et de l’ANGOA et de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah
Reporter dans la presse régionale puis à France Soir dès 1983, Patrick de Saint-Exupéry, né en 1962 à Boulogne-Billancourt, est le premier à parler des « nouveaux pauvres ». En 1987, il rejoint le service étranger et couvre l’Afghanistan. Un an plus tard, il devient reporter freelance et écrit sur l’Afrique, le Cambodge, le Canada… En 1989, il entre au service étranger du Figaro et travaille sur le Liberia, l’Afrique du Sud, la guerre du Golfe, l’Argentine, l’Iran, la Libye.
Lauréat du Prix Albert Londres en 1991 pour sa couverture de la guerre du Liberia et la fin de l’apartheid, il cofonde en 2007 le magazine XXI, un trimestriel de 250 pages, sans publicité, vendu en librairie, faisant la part belle au reportage. En 2004, il publie L’Inavouable (Les Arènes), consacré au Rwanda, pays sur lequel il n’aura de cesse d’écrire. Ce livre est suivi par Complices de l’inavouable (Les Arènes, 2009), La Fantaisie des dieux, avec l’illustrateur Hippolyte (Les Arènes, 2014), La Traversée, une odyssée au cœur de l’Afrique (Les Arènes, 2021). Le documentaire Sous la loi des talibans (2022), réalisé avec Pedro Brito Da Fonseca, a reçu le prix spécial du jury du Figra (2023).
En 1928, Albert Londres voulait filmer les conditions de travail terribles des ouvriers du chemin de fer Congo-Océan en Afrique. Son rédacteur en chef ayant refusé de lui fournir une caméra, il a tout de même rapporté plus de 200 photographies. Hervé Brusini et Stanislas de Livonnière ont reconstitué ce film jamais réalisé dans « En terre d’ébène avec Albert Londres », en animant ces clichés grâce à l’intelligence artificielle. À la fois récit de grand reportage et document pédagogique sur l’IA, ce film interroge notre rapport à la vérité et au journalisme, au sérieux de l’auteur et à l’authenticité de l’image, statique ou animée.
Ce documentaire est un outil pédagogique à destination du corps enseignants et de leurs élèves. Dans la tradition du Prix Albert Londres, qui célèbre l’excellence du journalisme francophone, nous pensons qu’éduquer à l’information, c’est éduquer à la liberté et lutter contre la désinformation.
« Pas un jour sans alerter sur les dangers que fait courir l’IA pour l’humanité (rien moins) et singulièrement pour l’information. Les crises géopolitiques, économiques, climatiques… n’y suffisent pas. Cette fois, c’est le réel qui est en péril. Comme pris dans une guerre qui ne dit pas son nom. Car une technologie peut générer l’illusion de mots, de discours et d’images qui n’ont jamais existé. Et le journalisme de voir alors un concurrent « inédit » se dresser face à lui. Mensonges, contrefaçon, désinformation, retournement de sens où l’agresseur devient l’agressé, l’IA peut devenir une arme de destruction massive de la vérité. Cela vaut bien qu’on en parle, explique, débatte. Y compris eu utilisant la figure de l’exemple même du grand reportage : Albert Londres. Et l’on verra que sous conditions éthiques et déontologiques, l’IA n’est peut-être pas le cauchemar qu’on nous promet… »
« Albert Londres fut un incroyable grand reporter. Il a sillonné le monde dans les années 1920/1930. Ne croyez pas que cela soit si vieux. En fait, le métier de journaliste n’a pas vraiment changé. En tout cas sur ces points fondamentaux : Il faut toujours aller là où les événements ont lieu, il faut toujours voir et écouter, il faut toujours multiplier les rencontres pour vérifier, recouper les informations…
Il faut donc toujours raconter, enquêter, témoigner. Et c’est bien ce qu’a toujours fait Albert Londres. Grâce à ses voyages et ses reportages, il a obtenu la fermeture du Bagne de Guyane (terrible prison à ciel ouvert où les prisonniers étaient condamnés à ne jamais revenir). Il a aussi remis en question le traitement des malade mentaux (qui subissaient alors les pires violences). Mais surtout, il a dénoncé la construction en Afrique d’une voie ferrée qui a causé la mort de 17 000 travailleurs (oui, 17 000) noirs qui creusaient presque à mains nues dans les montagnes du Congo. Bref Albert Londres dénonçait les injustices, les horreurs que personne ne voulait voir. Et justement, Albert (on l’appellera comme ça) a fait des photos quand il était en Afrique. Pour prouver qu’il n’inventait pas. Ces photos on les a animées avec l’IA. Et c’est devenu le film que vous allez voir. Mais cette « animation » pose plein de questions. Peut-on vraiment toucher à ces documents ? Peut-on inventer une réalité qui n’a peut-être « jamais » existé comme le montrent les images ? Après cette vidéo, vous verrez une discussion sur tous ces points entre le Responsable du prix Albert Londres (moi qui vous parle) et celui qui a réalisé le film. Attachez vos ceintures, on part en Afrique avec un super grand reporter. En fait, prenez vos gilets de sauvetage, car on part en bateau… »
Un film signé Hervé Brusini
Réalisé par Stanislas de Livonnière
D’après « Terre d’ébène » 1929, Albert Londres
Photographies Albert Londres
Dessins Georges Rouquayrol
Captation Axel Poulet
Les structures membres des États généraux de la Photographie s’associent à la tribune publiée par le Cnap (Centre national des arts plastiques) suite aux conclusions du rapport de la Cour des comptes recommandant de supprimer celui-ci d’ici 2030 et de répartir ses missions actuelles au profit de la Direction générale de la création artistique du ministère de la Culture pour le soutien aux artistes, ainsi que, pour la gestion des collections d’œuvres, au profit du Centre Pompidou, des musées dépositaires et des Frac. Une recommandation qui fait fi de l’histoire comme de la place de cette institution dans le champ des arts plastiques en général, et de la photographie en particulier.
En effet, le Cnap est aujourd’hui un acteur structurant pour le soutien à la création (via les acquisitions et les commandes), la diffusion photographique contemporaine, la conservation et il est aussi un centre d’informations et de ressources pour tout l’écosystème de la photographie. À travers les bourses de soutien à la photographie documentaire contemporaine, les commandes nationales régulières (Flux, une société en mouvement en 2018, Performance en 2022 ou Réinventer la photographie en 2024) ou encore l’association aux missions photographiques comme celle des Regards du Grands Paris (2016-2026), le Cnap permet de soutenir les photographes dans des créations au long cours qui ne pourraient pas voir le jour autrement. Le Cnap soutient également la diffusion de sa collection en France et à l’étranger en prêtant les œuvres à des musées, des administrations ou au réseau diplomatique français, remplissant ainsi sa mission de diffusion des œuvres d’art à un public large. Par delà les seuls photographes, c’est une ressource cruciale pour l’ensemble des acteurs et actrices de la scène française de la création photographique comme les galeries, les maisons d’éditions, les musées, les Frac, les centres d’art ou encore les festivals.
Dans une période où l’ensemble de ces filières professionnelles sont fragilisées économiquement, suite à la crise du Covid ou avec l’émergence de l’IA, la place d’une institution comme le Cnap apparaît comme plus essentielle que jamais. Pour reprendre ici les mots de la tribune à laquelle nous nous associons : « Dans le secteur fragile des arts visuels, il agit comme amortisseur, stabilisateur, boussole. Il permet l’émergence de pratiques singulières qui, sans lui, n’auraient parfois jamais vu le jour. ».
Mais aussi plus fondamentalement, c’est une conception républicaine de la création artistique libératrice et émancipatrice que nous souhaitons aujourd’hui soutenir. En dehors du prisme économique, le financement de la création par la puissance publique assure une indépendance nécessaire.
Nous demandons un arbitrage en faveur du Cnap, car comme annoncé dans la tribune, soutenir le Cnap « c’est défendre une certaine idée de la démocratie : une démocratie vivante, éclairée, partagée. »
Parmi les signataires :
ADAGP, Les agents associés, CLAP, Réseau Diagonal, Les Filles de la Photo, LUX, France PhotoBook, La SAIF, LaScam, UPP
Alors que s’ouvre le 3ème Sommet mondial pour l’action sur l’Intelligence Artificielle, les 10 et 11 février à Paris, la Scam et l’ADAGP, l’ADAMI, la SACEM, la SGDL et la SPEDIDAM portent la voix des créatrices et créateurs.
Plus de 34 000 signataires de cette tribune parue dans Le Parisien, appellent à la tenue d’un débat sur le droit d’auteur et les droits voisins, pour que la culture ne soit pas absente des réflexions sur l’IA générative.
La France accueillera les 10 et 11 février prochain le 3ème Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA). Des centaines de chefs d’Etat et de gouvernement, d’universitaires, de dirigeants d’entreprises et de représentants de la société civile se rassembleront à Paris pour débattre car l’intelligence artificielle questionne les fondements de la pensée et suscite autant d’intérêt que d’appréhension.
En tant qu’auteurs, artistes-auteurs et artistes-interprètes, nous accueillons avec satisfaction l’initiative de ce Sommet et souhaitons qu’il se penche sur la question centrale du droit d’auteur et des droits voisins. En effet, dans la longue histoire du rapport entre art et technologie, de l’imprimerie au streaming, jamais une innovation n’avait eu la capacité de remettre en cause le principe même de la création humaine.
Notre démarche ne s’inscrit pas dans une opposition inévitablement stérile entre les acteurs de l’intelligence artificielle et ceux de la culture, mais dans l’exigence d’un débat respectueux des intérêts et des droits de tous. C’est au prix d’une reconnaissance mutuelle des avancées que représente l’IA et du bien-fondé des droits de propriété intellectuelle que pourra se mettre en place un modèle vertueux sur le plan à la fois éthique et économique.
Dans cette perspective, nous tenons à rappeler un principe simple :
L’utilisation sans notre consentement de notre talent et de notre travail pour l’entrainement de l’IA générative représente une atteinte inacceptable au respect de nos œuvres et de notre travail artistique.
Pourtant force est de constater que nos œuvres et nos interprétations sont aujourd’hui utilisées par les systèmes d’IA pour s’entraîner sans notre autorisation et sans aucune contrepartie financière. Par ailleurs, le risque de substitution, induit par les contenus générés par l’IA, est de plus en plus prégnant.
Puisque la question de la propriété intellectuelle sera abordée durant ce Sommet, nous en appelons solennellement à la responsabilité de tous ses participants. Nous nourrissons en effet l’espoir que notre appel contribue à inspirer des réflexions lucides, équilibrées et concrètes, propices à l’élaboration de solutions justes et pérennes.
Un appel commun lancé par les organisations d’artistes et d’auteurs : ADAGP, Adami, Sacem, la Scam, SGDL, Spedidam.
Parmi les premiers signataires :
Julie Bertuccelli, Yves Jeuland, Ovidie, Gilles Perret, Jérôme Prieur, Claire Simon, Rafael Angster, Sophie Bollich, Damien Bonnard, Bernard Campan, José Garcia, Julie Gayet, Agnès Jaoui, Aïssa Maïga, François Morel, Anna Mouglalis, Hélène Mourot, Niels Schneider, Laurent Stocker, Odile Vuillemin, Hervé Le Tellier, Nancy Huston, Valérie Zenatti, Philippe Forest, Marie-Aude Murail, Arno Bertina, Pierre Bayard, Luc Lang, Daniel Buren, Ernest Pignon-Ernest, Robert Combas, C215, Marion Montaigne, Françoise Pétrovitch, Laurent Grasso, Petite Poissone, Thibaut Soulcié, Odile Decq…
Le jury a attribué le Prix Mentor 2025 à Paloma Laudet, coup de cœur du public de la session #5 au Festival Visa pour l’image, à Perpignan.
*signifie à la fois hier et demain en kinyarwanda
Le 7 avril 1994, le Rwanda, un petit pays au cœur des Grands Lacs africains, a sombré dans l’horreur absolue. Trente ans plus tard, une nouvelle génération s’efforce de se construire, tiraillée entre le poids du passé et la volonté inébranlable d’avancer. Entre mémoire et renouveau, ce projet explore comment les jeunes Rwandais se forgent une identité et un futur commun dans une région encore profondément marquée par l’héritage du génocide.
Dans une période où les outils de communications nous permettent de mesurer au quotidien la violences des conflits qui secouent différentes régions du monde, de l’Ukraine au moyen orient, il me semble intéressant, voir nécessaire de regarder avec acuité les conséquences de ces actions violentes sur les générations futures que l’on incite à envisager la haine comme seule réponse. A travers une approche documentaire, j’aspire à encourager ma génération (j’ai 26 ans) à bâtir un imaginaire collectif autre que la violence et la vengeance. Ce projet cherche à interroger sur une question universelle : Comment se construire en tant qu’individu au sein d’une société marquée par un traumatisme collectif ?
Au Rwanda, de nombreux génocidaires ont purgé leur peine de prison et sont retournés vivre dans leur communauté. De ce fait, des survivants croisent quotidiennement les assassins de leurs proches. Comment grandit-on lorsque son père, sa mère, son frère ou sa sœur a été la victime ou l’auteur d’indicibles atrocités ?