Lauréat du Grand Prix documentaire international et du Prix Mitrani au FIPADOC 2025, « Black Box Diaries » retrace le combat de la journaliste Shiori Itō contre l’omerta au Japon. Nommé aux Oscars 2025, ce documentaire exceptionnel sera projeté à Paris pour une séance unique.
Japon – 2024 – 102 minutes – Hanashi Films, Cineric Creative, Stars Sands Production, Akay Films
Depuis 2015, Shiori Itō défie les archaïsmes de la société japonaise. Elle dénonce son agression par un homme puissant, proche du Premier ministre. Seule contre tous, confrontée aux failles du système médiatique et judiciaire, la journaliste mène sa propre enquête, prête à tout pour briser l’omerta et faire éclater la vérité.
Le jury Albert Londres remercie chaleureusement le Centre Pompidou et la BPI qui ont accueilli la cérémonie de remise des Prix 2024 qui devait initialement se tenir à Beyrouth dans le cadre du centenaire de L’Orient-Le Jour.
Le jury félicite les journalistes d’une présélection riche, particulièrement en presse écrite, qui reflète les lourdes réalités de notre monde.
Le jury salue la haute couture de l’écriture de Lorraine de Foucher. Elle s’attaque à des sujets trop longtemps tus dans notre société : violences faites aux femmes, jeunes en déshérence… Elle les traite avec curiosité, style et respect.
Lorraine de Foucher (38 ans) est journaliste au journal Le Monde depuis 2014, d’abord pigiste puis au service société depuis 2019. Diplômée du CFJ en 2011 et de Sciences po Lille en 2009, elle est aussi réalisatrice de documentaires, de podcasts et autrice de livres.
Une narration à la manière d’Albert Londres, une maîtrise de l’image rare qui marque les mémoires, dramatiquement poétique, émouvant mais sans misérabilisme… le travail des enfants, ici dans les réserves d’or des Philippines, toujours tristement d’actualité au XXIe siècle.
Antoine Védeilhé (34 ans), diplômé de l’ESJ Lille, réalisateur et chef opérateur free-lance et Germain Baslé (27 ans) diplômé de l’IPJ, JRI et chef opérateur sont aujourd’hui installés en Inde où ils travaillent pour Arte, France TV, la BBC, la RTS…
Ce livre annonce tout simplement les enjeux des conflits présents et à venir à partir de l’histoire récente des cyber-attaques. Sur un sujet complexe et ardu, une enquête vivante, limpide et originale.
Journaliste au Monde, depuis dix ans, Martin Untersinger (34 ans – diplômé de l’IEP de Paris), consacre son travail d’enquête et de reportages aux mutations numériques de notre monde.
Le jury 2024, présidé par Hervé Brusini, était composé de : Lise Blanchet, Annick Cojean, Catherine Jentile, François Hauter, Christian Hoche, Jean-Xavier de Lestrade, Manon Loizeau, Sylvain Louvet, Alain Louyot, Jean-Baptiste Malet, Jean-Paul Mari, Delphine Minoui, Alfred de Montesquiou, Michel Moutot, Anne Poiret, Patrick de Saint-Exupéry, Frédéric Tonolli, Olivier Weber, ainsi que des lauréats 2023 : Wilson Fache, Hélène Lam Trong, Nicolas Legendre.
Contact > Stéphane Joseph : 06 82 90 01 93 stephane.joseph@scam.fr
La Scam présente et met en avant les œuvres qu’elle prime et qu’elle soutient dans le répertoire des Écritures et Formes Émergentes. Venez découvrir un panorama des nouvelles écritures documentaires : réalité virtuelle ou augmentée, œuvres expérimentales, vidéos du web…
Des autrices et des auteurs explorent des formes narratives inédites en utilisant les nouvelles technologies pour raconter le réel.
Rémi Lainé président de la Scam, Pascal Goblot et Patrick Bousquet salueront l’artiste français, auteur d’une œuvre ludique et détonante, pionnier de l’utilisation de l’art vidéo sur scène et ancien membre de la commission des Écritures et formes émergentes de la Scam (qui nous as quittés en décembre 2023).
Prix Nouvelles Écritures 2024
Œuvre de réalité virtuelle sur casque VR – 40’ – 2023 – Atlas V, Reynard Films, France Télévisions (France.tv Storylab)
Expérience interactive et narrative nous invitant à voyager au cœur d’un cerveau : celui d’un père devenu aphasique, tel que se l’imagine sa fille, avec qui il ne peut plus dialoguer. Dans un rendu monochrome inspiré par l’animation traditionnelle, cette histoire intime est envisagée sous l’angle d’un périple aux accents surréalistes, qui propose d’explorer l’aphasie comme un pays lointain. Une expérience poétique de la perte d’une faculté, du temps qui passe, et du lien qui, malgré tout, subsiste.
Le Prix Nouvelles Écritures a été remis aux deux lauréats, lors de cette soirée.
Prix de l’œuvre expérimentale 2024
21’06 – La Fémis – 2023
Un internaute pénètre l’espace mental d’une intelligence artificielle à la recherche de Francine Descartes, la fille de René Descartes. Cette intelligence produit une quantité infinie d’images à partir d’une suite de mots commandés par l’Homme, jusqu’à fonctionner par elle-même, sans intervention humaine. Un monde alternatif et décharné, qui renferme toute la mémoire du monde, devient possible.
Projet lauréat de la bourse Brouillon d’un rêve Impact 2024
Pitch vidéo – 4’39
Que se passe-t-il dans le viseur d’un photographe ? Jetez un œil dans celui de mon appareil photo pour le découvrir ! Je m’appelle Thomas Dévényi et je suis photographe. J’aime figer le temps. Déclencher au bon moment, avec la bonne composition. Patienter quelques jours et découvrir les photos sur la pellicule. Garder une trace physique de ces instants suspendus et les transformer en objets finis sur des tirages d’art encadrés. Avec Rollfilms, je vous emmène avec moi sur le terrain. Grâce à deux caméras fixées sur mon appareil, je vous laisse regarder dans mon viseur et découvrir les instants qui précèdent mes photos.
Prix Émergences 2023
28’58 – (Extrait vidéo 10’11) – La Fémis – 2021
Quentin a découvert un disque dur appartenant à un adolescent qu’il ne connaît pas. Les discussions MSN et les photos qu’il contient vont l’amener à réfléchir sur la mémoire numérique et les traces que nous laissons.
Projet lauréat de la bourse Brouillon d’un rêve Écritures et formes émergentes 2024
Extrait du pitch vidéo
Not for Sale est un court film documentaire expérimental qui s’intéresse aux différentes couches qu’implique un héritage de terres en Afrique de l’Ouest au travers de la voix d’une jeune femme issue de la diaspora africaine qui souhaite comprendre pourquoi il y a tant de constructions et de terrains abandonnés pour ainsi questionner le rapport à la terre au pays de ses ancêtres qu’elle connaissait peu ou pas du tout.
Une soirée organisée par la commission des Écritures et Formes Émergentes de la Scam, animée par Pascal Goblot son président, Marianne Rigaux sa vice-présidente, Benjamin Hoguet, Virgile Novarina, Xavier Marquis, Ludovic Bassal et Gwenola Wagon membres de la commission.
Au sein des espaces Agnès Varda, la Scam continue d’enrichir les services destinés aux auteurs et autrices. Elle a ainsi créé deux nouveaux studios professionnels, gratuits pour les membres, dédiés à la production audiovisuelle et sonore.
Ces studios vous offrent l’opportunité unique d’enrichir vos projets créatifs et de bénéficier d’une infrastructure de haut niveau. Que vous soyez en cours de création d’un podcast, d’un enregistrement, d’un documentaire ou d’une série d’interviews, d’une vidéo pour le net ou d’un tournage plus élaboré, nous vous invitons à les investir pour donner vie à vos idées.
Il est spécifiquement conçu pour les projets liés au son et aux enregistrements audiovisuels pour réaliser des podcasts, des prises de son ou des prises de vue. Il peut accueillir jusqu’à 4 personnes.
Equipement
2 Caméras Panasonic AW-UE40
3 Micros Shure SM7B
Console son : Yamaha QL1
Il est destiné à vos projets de production audiovisuelle, pour les interviews, tournages et projets créatifs nécessitant un dispositif élaboré. Il peut accueillir jusqu’à 6 personnes.
Equipement
Caméras
Objectifs
Éclairage
Micros
Console son : Yamaha QL1
Sur réservation uniquement à studios@scam.fr.
L’accès aux studios est gratuit et réservé aux membres de la Scam ou à celles et ceux qui ont reçu une Bourse Brouillon d’un rêve de la Scam.
Deux créneaux de réservation sont disponibles et cumulables : de 10h à 13h et de 14h à 18h.
Le studio est fermé entre 13h et 14h.
Vous pouvez réserver jusqu’à 6 créneaux par mois (soit trois jours pleins).
Les auteurs et autrices de documentaires de la Scam adressent leurs plus chaleureuses félicitations à leur consœur Mati Diop, sacrée du trophée de l’Ours d’or à la 74e Berlinale. Son Dahomey, coproduit par Les Films du Bal, Fanta Sy et ARTE France Cinéma, rappelle que plusieurs décennies après la fin du colonialisme, certaines blessures restent ouvertes et il reste des comptes à solder.
Après Nicolas Philibert distingué de l’Ours d’or pour Sur l’Adamant il y a un an, c’est la deuxième année consécutive qu’un documentaire brille au firmament du cinéma et témoigne de la force du réel.
Cristina Campodonico et Stéphane Joseph – communication@scam.fr
La soirée sera animée par Marianne Rigaux (vice-présidente de la commission des Écritures et formes émergentes de la Scam). Le jury remettra le Prix Émergences 2024, à l’issue de la soirée, à la lauréate ou au lauréat parmi les cinq finalistes en lice. Chacun d’eux pitchera son projet de résidence devant le jury et le public, et présentera un extrait de son film de fin d’études. Venez soutenir les finalistes !
Cette installation est un espace d’écrans de verre suspendus dans l’obscurité, sur lesquels sont projetées des scènes dessinées numériquement, copiées comme des dessins au trait à partir d’images documentaires d’une femme dans sa chambre, dont la seule connexion à l’extérieur se fait par un écran. S’imbriquant et se croisant, les lignes dessinées s’échappent du verre dans l’espace, créant une dimension abstraite qui fusionne le temps, le corps et la matière. Les animations, réalisées avec l’intelligence artificielle, génèrent une collision et un bruit entre le mouvement humain et le bruit numérique de leur interprétation. Entre dessins statiques et animations, une interrogation se déploie sur notre existence à l’ère des dimensions fusionnées, entre le physique et le virtuel, le documentaire et l’imaginaire, à une époque où la relation entre la réalité et ses représentations est distordue.
20’35 – 2024 – Le Fresnoy (extrait de 8’30)
Basée sur des scènes documentaires, cette installation présente un film de dessins numériques projetés sur un écran de verre suspendu dans l’obscurité, accompagné d’un son tridimensionnel. Le dessin au trait allongé, animé d’un mouvement de gauche à droite, représente une femme dont le seul lien avec le monde extérieur est virtuel. Le récit dérive vers des réalités imaginaires, évoquant les besoins primaires du corps, tout en reflétant les routines quotidiennes et les interactions avec les appareils numériques. Par un phénomène optique, les dessins se reflètent sur les surfaces et, dans l’obscurité, semblent flotter, renforcées par des animations générées par l’IA qui créent un bruit numérique à partir du corps en mouvement.
Dans un verger, une équipe de travailleurs de différentes nationalités s’active à la récolte des pommes, prisonniers d’une monotonie de gestes répétitifs rythmés par le bruit mécanique des machines qui les entourent. La marchandise récoltée suit son cours, de la cagette, au camion, au marché de Rungis, à l’étale du marché, traversant frontières et espaces socioculturels. Mais derrière cette routine se cache un mystère : chaque pomme cueillie semble receler une force mystérieuse. Peu à peu, une magie s’insinue dans l’air. Les frontières entre les espaces qui séparent les travailleurs se dissolvent et ils entrent peu à peu en dialogue, créant un monde parallèle aux valeurs sociétales inversées. Inspiré par le philosophe utopiste Charles Fourier, La Quatrième Pomme mêle documentaire et fiction, explorant la lutte des classes et la question de l’utopie collective.
46’27 – 2024 – Elias Querejeta Zine Eskola (extrait de 8’16)
Selegna Sol est un film de non-fiction en 16 mm couleur, finalisé en 2024. L’idée de réaliser Selegna Sol est née un soir d’été, à bord de la voiture de Gibran avec Claudia et Joel, trois amis d’origine mexicains de Los Angeles. Ce soir-là, Gibran m’avait invité à la “vue”, le dernier lopin de terre en friche au sommet de leur quartier : Glassell Park. C’est depuis cet espace familier, à travers le pare-brise qui devenait un écran, qu’ils avaient pris l’habitude de contempler le monde occidental poussé à son extrême. La voiture devenait un espace de projection de leurs rêves vers cet infini plein de promesses et un refuge pour discuter de leurs vies respectives. Cependant, en raison de son histoire familiale et migratoire, les choix que Gibran devait faire pour réaliser une vie simple étaient complexes. Le film s’est structuré autour de sa question centrale : « What makes a place a home ? »
Le Panoramythique est une installation vidéo multidisciplinaire qui réinvente la campagne de Napoléon en Égypte, en explorant la construction et la transmission des récits historiques. Inspirée d’un diorama au musée de l’Armée à Paris, l’œuvre interroge la représentation contrastée de Napoléon et des monuments égyptiens, notamment la légende du nez manquant du Sphinx. Le projet combine vidéo, peinture et automates pour animer cette scène historique, tout en remettant en question les discours coloniaux de l’époque.
14’22 – 2024 – Le Fresnoy (extrait de 8’12)
Un groupe de figurines du musée de L’Armée à Paris rejoint Napoléon lors de son expédition en Égypte. Le film explore des questions politiques liées au militarisme et à la colonisation, remettant en question les récits historiques traditionnels.
L’étude des fichiers HTML et des textes contenus dans la clé USB (partiellement illustrés dans mon film La Prophétie des Fleurs) m’a notamment permis de collecter des objets réalisés par sa potentielle détentrice. Cette résidence aurait pour vocation d’implémenter à ces fichiers un jeu-vidéo point and click (exclusivement codé en html/css/javascript afin de respecter la ligne directive des fichiers existants) qui sera une réinterprétation interactive des textes. Ce travail serait mis en espace dans le cadre d’une installation où seraient présentées les œuvres (broderies, peintures, dessins) réalisées par l’éventuelle auteure des textes initiaux. Ces objets seraient alliés à des installations électroniques (Arduino), permettant au visiteur d’interagir avec le site en visitant l’exposition. Cette installation serait l’occasion de faire émerger de nouvelles possibilités de récits digitaux par le hardware en faisant ainsi valoir la manière dont les interactions dans le monde tangible peuvent affecter le numérique.
23’25 – 2024 – École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (extrait de 8’08)
Je me suis rendue chez Jariot un jour pluvieux d’octobre. La famille Jariot vide les maisons inhabitées de leurs objets. Ce jour-là, j’avais besoin d’une clé USB. Cependant, la clé que j’ai achetée n’était pas vide. Elle contenait un dossier nommé La Prophétie des Fleurs. Il s’agissait du squelette d’un site internet n’ayant jamais été mis en ligne. Je n’avais à ce moment-là aucune idée de ce sur quoi mon diplôme à l’ENSAD allait porter, mais cet objet dérangeant s’est imposé à moi comme sujet de recherche, de par la fascination perverse à laquelle il m’a soumise au fil des pages HTML. Après avoir travaillé presque un an à décoder le sens de ce texte anonyme, je demeure sans aucun signe confirmant la véracité des faits relatés dans cet étrange recueil. Ce Desktop Movie résume mes recherches afin d’élucider le mystère de La Prophétie des Fleurs.
29’59 – 2024 – Le Fresnoy (extrait de 8’11)
La Juventud es una isla (La Jeunesse est une île) suit Yasse, un jeune YouTuber cubain en quête d’identité dans un Cuba marqué par l’isolement géopolitique et les ruines d’une utopie déchue. Connecté à ses abonnés via les réseaux sociaux, il se retrouve pourtant de plus en plus seul, luttant contre une “prison mentale” alimentée par la technologie. Le film explore l’impact de la mondialisation et de la connectivité numérique sur l’identité individuelle, tout en capturant l’esprit contemporain de la jeunesse cubaine. Mêlant fiction et documentaire, le récit se termine sur une métaphore visuelle de son désir d’évasion.
El bosque de cristal est une œuvre documentaire expérimentale et immersive qui explore les tensions entre tradition et modernité chez les jeunes Shipibo-Conibo en Amazonie péruvienne. Face à la mondialisation numérique et à la réduction de leur territoire, ces jeunes naviguent entre un riche héritage spirituel et une connectivité globale. Le projet s’inscrit dans la continuité de mon film La Isla de la Juventud à Cuba sur Yasse, un YouTubeur hyperconnecté mais géopolitiquement isolé. Ce projet continue d’explorer les conflits identitaires qui surgissent lorsque la technologie connecte, mais aussi enferme. L’œuvre interroge la transformation des rituels et la dilution des savoirs ancestraux dans un monde en mutation.
Il est composé de Ludovic B. (vidéaste, commission des Écritures et formes émergentes de la Scam), Mélanie Courtinat (créatrice de mondes numériques immersifs), Julie Sanerot (directrice de la production, adjointe à la programmation du CENTQUATRE-PARIS), Quentin Sombsthay (lauréat 2023 pour Mémoire morte et Image latente) et Gwenola Wagon (réalisatrice, commission Écritures et formes émergentes de la Scam).
Quentin Sombsthay (2023)
Jean Gégout (2022)
Nicolas Gourault (2021)
Gabrielle Stemmer (2020)
Marin Martinie (2019)
Ismaël Joffroy Chandoutis (2018)
Ugo Arsac et Hannah Hummel (2017)
Le Prix Émergences est doté de 6 000 € : 3 000 € par la Scam en récompense d’un film d’école, et 3 000 € par le fonds de dotation EDIS pour une résidence (au CentQuatre-Paris et/ou à l’Ardenome d’Avignon). Le prix est soutenu par l’AndÉa. Il a pour but de stimuler et de soutenir la nouvelle création. Le Prix Émergences propose aux jeunes auteurs et autrices étudiants·es en fin d’études, sortant des écoles d’art, d’audiovisuel et des établissements d’enseignement supérieur, de présenter un film personnel à caractère expérimental, réalisé dans le cadre de leur année diplômante, ainsi qu’un projet d’œuvre numérique en devenir, à réaliser lors de leur résidence.
En partenariat avec le CentQuatre-Paris et le fonds de dotation EDIS, soutenu par l’ANdÉA.
Caroline Chatriot – prixemergences@scam.fr
À vos agendas ! La remise du Prix Émergences se tiendra mercredi 20 décembre 2023 à 19h au CentQuatre-Paris, Salon de L’Incubateur. La soirée sera animée par Pascal Goblot (président de la commission des Écritures et formes émergentes de la Scam).
28’58 – 2021 – LA FÉMIS
Quentin a découvert un disque dur appartenant à un adolescent qu’il ne connaît pas. Les discussions MSN et les photos qu’il contient vont l’amener à réfléchir sur la mémoire numérique et les traces que nous laissons.
Au Kenya, une entreprise américaine exploite des centaines de travailleurs pour améliorer les IA. Payés 2 $ de l’heure, ils lisent des extraits de textes contenant des descriptions allant de la torture à l’inceste afin de construire la barrière morale de ChatGPT. Le film traite des visions récurrentes dont ils souffrent depuis la lecture de ces textes.
22’56 – 2023 – LE FRESNOY
Le Colloque des Chiens est une adaptation cinématographique d’une nouvelle éponyme écrite par Cervantès en 1613. Ainsi, deux chiens sont touchés par le pouvoir de la parole, une nuit, aux abords d’un hôpital. Ensemble, ils philosophent sur leur condition canine et s’aventurent sur le récit d’un souvenir – et d’une métaphore politique – pastoral : de celui d’un loup menaçant le troupeau de brebis. Tournés en prises de vues réelles, les enjeux du film étaient de parvenir à donner une intériorité concrète aux chiens, en faisant résonner leur voix dans le contemporain. Par le montage de la voix, d’images documentaires liées à leur propos, et d’images d’archives jouant du souvenir berger, un espace fictionnel prend corps dans la rumeur du loup. Irréel jusqu’au bout du conte, il est animé en 3D et composé à même les images, traversant le film comme un fantôme revenant hanter notre monde.
Il est 21h sur le col de Chalufy, la lumière décline. Le berger envoie ses chiens réunir le troupeau. Ils courent sur le flanc de la montagne. Les brebis forment une masse blanche qui sonne et se meut sous les nuages roses orangés du crépuscule. La lune les regarde, isolée dans l’horizon à perte de vue. Le troupeau passe proche, le son des cloches s’intensifie avant de laisser place au langage des grillons. Un patou m’aperçoit, vient à ma rencontre en aboyant. Passant sur une crête, son corps se dessine en contre-jour du ciel. Il me sent, s’apaise, et me guide à la suite du troupeau pour nous ramener tous à la cabane. Dans cette balade entre chien et loup, sa forme blanche devient le repère de la marche. Plus la nuit s’installe et plus son corps devient abstrait, comme un nuage, un fantôme ou une pâle lumière dans l’obscurité. Il devient abstrait au milieu des grillons et des étoiles.
14’31 – 2021 – ERG
Play me I’m yours est un court-métrage documentaire expérimental réalisé à l’École de recherche graphique à Bruxelles durant mon master de Narration Spéculative en 2021. Alliance d’images d’archives, de papiers scannés et de notes crachées sur des Post-it, il fait discuter plusieurs générations, questionnant la porosité des relations amoureuses, familiales et amicales. «Autour d’un repas bruyant, dans un lit où on partageait un paquet de gâteaux, la discussion pendant que tu te lavais, je préparais à manger et ma mère venait d’acheter un bouquet de fleurs à mettre sur le piano du salon. Tu n’aurais jamais dû baiser avec lui, elle a si bien fait de coucher avec elle. Je t’appelle demain pour qu’on en discute, je dois téléphoner à ma grand- mère avant. L’amitié, l’amour, la famille, les relations, les interactions, la mort, les femmes, les hommes, la nourriture, ça regroupe, ça divise et c’est poreux.»
Looking mean is not cool anymore est un court-métrage documentaire expérimental, une expérience sociale. Son décors joue un rôle narratif crucial nécessitant un terrain d’expérimentation propre, un lieu de tests, en parallèle de l’écriture formelle. Une résidence me donnerait accès à cet espace de réflexion, de tentative, loin de mon appartement-atelier solitaire. Elle me permettrait de fusionner les mots aux objets, aux audios, aux dialogues, à l’esthétique générale du film. Et ce, dans l’optique de parfaire et dessiner la complémentarité et la résonance du visuel et de la narration. Il s’agit de trouver de nouvelles manières de faire cohabiter le propos du film et son esthétique, les rendant interdépendants. Ce sera l’objet de cette résidence. Trouver son équilibre esthétique, en trouvant les éléments justes, du simple document scanné à l’intégration 3D.
26’31 – 2021 – ENSBA Paris
Plein air met en scène des individus en réinsertion. Sortis du milieu carcéral, ils se retrouvent aujourd’hui dans une liberté différente de celle qu’ils ont connue avant leur détention. Transformés par l’expérience de la captivité, ils portent un regard nouveau sur ce monde retrouvé. J’ai invité cinq anciens détenus à prendre la parole sur un fond vert ; ce dispositif permet de présenter leurs témoignages tout en les décontextualisant de la réalité, au moyen d’espaces imaginaires. De l’univers mythopoétique de Falkreath The Elder Scrolls à celui de GTA V, ces décors de synthèse tirés de jeux vidéo ont été choisis d’après leurs réponses à la question : « où aimerais-tu être maintenant ? ». Au milieu de ces espaces machinima, ils témoignent du décalage et de l’impossible retour à la réalité qu’ils éprouvent.
Mothers a pour sujet la ballroom scene. A contre-pied des rares documentaires qui ont vu le jour sur cette culture, je souhaite m’intéresser aux personnes qui sont au cœur de la ballroom scene sans jamais filmer un ball (compétition de voguing célébrant toutes les identités). Au lieu de montrer le lieu du ball et les performances qui s’y déroulent, je montrerai l’avant et l’après de cet événement pour évoquer ce qui ne doit pas être montré. Tout ici est question d’espace : espace de cinéma, espace de parole, espace de sécurité et espace de légitimité. Je veux donner aux protagonistes de cette histoire la possibilité de se mettre en scène, non pas à la manière d’un ball mais avec les outils du cinéma, pour questionner ensemble cet univers qui leur appartient. Je souhaite faire une œuvre sur la ballroom scene avec les personnes qui la font exister et que cette œuvre soit collective.
40’17 – 2021 – ENS (École normale supérieure)
Après avoir vu le film Watching the Detectives de Chris Kennedy, une chercheuse retrace la chasse à l’homme menée sur le forum reddit.com après les attentats terroristes de 2013 à Boston. Examinant des extraits de journaux de l’époque ainsi que des réinterprétations fictionnelles des événements, elle compare les manières dont agents du FBI, journalistes et internautes ont analysé la masse d’images amateurs qui ont mené à l’identification des terroristes. A mesure qu’elle se laisse fasciner par le spectacle de l’affrontement entre leurs différentes formes d’expertise et d’autorité, elle-même perd progressivement de vue l’écart entre ce que les images montrent véritablement, et ce qu’elle veut voir en elles.
La Grande Vacance est un essai de recherche audiovisuel sur les images de l’épuisement, et sur l’épuisement par les images. Prenant pour point de départ une vidéo trouvée sur la plateforme de streaming en ligne Twitch, qui montre un internaute se filmant en train de dormir afin de monétiser son temps de repos, le film mène une enquête critique sur l’articulation contemporaine entre fatigue, (auto)exploitation, et pratiques des écrans connectés. Faisant le lien entre l’épuisement individuel et la surconsommation des ressources de la planète, la résidence sera spécifiquement consacrée au travail de mise en scène des archives audiovisuelles qui constituent la matière première du film – des archives remédiatisées, transférées, altérées, corrompues peut-être, invitant une réflexion sur les écologies numériques à venir et l’archivage d’internet.
Il est composé de Ludovic B. (vidéaste, membre commission des Écritures et formes émergentes de la Scam), Jean-Marc Chapoulie (réalisateur, membre commission des Écritures et formes émergentes de la Scam), Julie Sanerot (CentQuatre-Paris), Karim Ben Khelifa (lauréat Prix Nouvelles écritures 2022 pour Seven Grams), Jean Gégout (lauréat Prix Émergences 2022, pour Omi-Maiko Station)
Jean Gégout (2022)
Nicolas Gourault (2021)
Gabrielle Stemmer (2020)
Marin Martinie (2019)
Ismaël Joffroy Chandoutis (2018)
Ugo Arsac et Hannah Hummel (2017)
Le Prix Émergences est doté de 6 000 € : 3 000 € par la Scam en récompense d’un film d’école, et 3 000 € par le fonds de dotation EDIS pour une résidence (au CentQuatre-Paris et/ou à l’Ardenome d’Avignon). Le prix est soutenu par l’AndÉa. Il a pour but de stimuler et de soutenir la nouvelle création. Le Prix Émergences propose aux jeunes auteurs et autrices étudiants·es en fin d’études, sortant des écoles d’art, d’audiovisuel et des établissements d’enseignement supérieur, de présenter un film personnel à caractère expérimental, réalisé dans le cadre de leur année diplômante, ainsi qu’un projet d’œuvre numérique en devenir, à réaliser lors de leur résidence.
En partenariat avec le CentQuatre-Paris et le fonds de dotation EDIS, soutenu par l’ANdÉA.
Caroline Chatriot – prixemergences@scam.fr
Après 10 mois de détention en Afghanistan notre confrère Mortaza Behboudi est enfin libre.
Formidable soulagement pour ses proches et l’équipe qui a tant œuvré pour cette heureuse issue, RSF et plusieurs consœurs et confrères.
Formidable soulagement malgré … la folle actualité.
C’est une formidable nouvelle. Mais, entre joie et amertume. Le Prix Nobel de la Paix est attribué à l’iranienne Narges Mohammadi, journaliste, et militante pour les droits des femmes et les droits humains. Un combat qui lui vaut d’être actuellement en détention, condamnée à une longue peine. Une de plus, après de nombreux allers-retours dans les geôles du régime des mollahs. Le Prix Albert Londres salue avec admiration le courage et le couronnement d’un tel engagement pour la « Femme, la Vie, la Liberté ».
C’est donc la troisième journaliste à recevoir cette distinction. En 2021, le russe Dmitri Muratov, ancien rédacteur en chef du journal Novaïa Gazeta, a lui aussi reçu ce Prix en vertu de sa lutte pour la liberté de la presse face à la propagande du kremlin. De même que la philippine Maria Ressa pour ses enquêtes avec sa plateforme de journalisme d’investigation, Rappler.
Voir ainsi salués des professionnels de l’information, montre la période que nous vivons. L’actualité s’est embrasée. Et les enjeux pour un travail de vérité sont considérables, voire déterminants. Invasion de l’Ukraine, conflit du Haut-Karabagh, crises multiples en Afrique, main de fer des talibans en Afghanistan, jusqu’à l’attaque massive du Hamas contre Israël… Toutes ces tragédies s’accompagnent de guerre de l’information.
Face à la perte de confiance que nous vivons, établir les faits est plus que jamais nécessaire, et le journalisme plus que jamais indispensable.
Chaque année, nos prix récompensent le talent des autrices et des auteurs à nous raconter le monde et valorisent celles et ceux qui ont laissé leur empreinte dans la création documentaire. Nous dévoilons ce magnifique palmarès audiovisuel avec fierté et nous félicitons la lauréate et les lauréats 2023 !
Jean-Pierre Thorn débute en 1965 à Aix en Provence par des mises en scène théâtrales. Il tourne son premier long-métrage en 1968 à l’usine occupée de Renault Flins. En 1970, il abandonne le cinéma pour embaucher comme ouvrier O.S. à l’usine Alsthom de Saint Ouen. En 1978, retour au cinéma. Il est animateur de la distribution cinéma du programme intitulé Mai 68 par lui-même. En 1980, il réalise son second long-métrage Le Dos au mur. En 1989, sa première fiction Je t’ai dans la peau évoque le destin d’une militante féministe, religieuse puis ouvrière et dirigeante syndicale. Depuis 1992, il collabore avec le mouvement hip hop et réalise 3 films, devenus emblématiques : Génération Hip Hop, Faire kiffer les anges et On n’est pas des marques de vélo. Le Documentaire Allez Yallah !, en 2006, suit une caravane de femmes en France et au Maroc, pour l’égalité de droits et contre la montée de l’intégrisme religieux. En 2019, il réalise L’Âcre parfum des immortelles.
Brigitte Bouillot est réalisatrice, photographe et scénographe. Elle a étudié́ les arts plastiques aux Beaux-Arts de Dijon. Après des débuts dans la performance artistique, elle s’oriente vers la scénographie, la photographie puis la réalisation de films de commande.
Oan Kim est réalisateur, photographe et musicien. Son travail de réalisateur se déploie entre installations d’art vidéo, films institutionnels et vidéoclips.
L’Homme qui peint des gouttes d’eau est leur premier film documentaire.
Charles Emptaz est grand reporter. Pour Arte, il a couvert de nombreux conflits hors des radars de l’actualité, en Afrique et au Moyen Orient. Son travail a été récompensé par une Étoile de la Scam 2016, le Prix Bayeux des correspondants de Guerre, le Prix DIG de l’investigation (Italie).
Olivier Jobard est photographe et réalisateur. À vingt ans, il est propulsé dans la guerre des Balkans. Il parcourt le monde, puis il retrouve en France, à Sangatte, les réfugiés des conflits qu’il couvre. Il choisit alors de porter son regard sur les questions migratoires.
Cristina Campodonico / 06 85 33 36 56
cristina.campodonico@scam.fr