Le jury de cette 32e édition a consacré Corentin Fohlen / Divergence pour son portfolio Sueurs et tremblements. Il rejoint ainsi le prestigieux palmarès du Prix Roger Pic décerné par la Scam.

Sueurs et tremblements de Corentin Fohlen / Divergence

La violence en Haïti a une longue histoire : celle de son passé colonial, de ce petit bout d’île qui a enrichi des empires européens par son exploitation humaine, géologique et géographique. C’est aussi l’histoire de la volonté d’un peuple esclave de se libérer et de prendre par les armes une indépendance dont ces mêmes puissances dépossédées lui feront cher payer l’affront. À travers un projet documentaire commencé en 2022 et poursuivi en 2023, en intégrant certaines archives photos remontant à 2010, j’ai élaboré une réflexion sur la manière dont un peuple et une nation se forgent à travers les tourments de l’histoire.

Haïti ne subit pas les foudres de l’actualité ni par hasard ni par magie : sans cesse gangréné par la lourdeur de son passé, le pays s’englue indéfiniment dans son présent. Comprendre le pays aujourd’hui, c’est accepter de mettre de côté cette vision simpliste d’un « pays maudit » pour plonger dans la complexité de son Histoire. Entre ingérence étrangère et mainmise capitaliste et humanitaire, Haïti s’est surtout appauvri par l’exploitation de son extrême richesse. Cette dernière s’est construite au prix de la sueur d’un peuple dont la violence sert de catharsis face à une histoire trop lourde à porter. Cette violence longtemps manipulée par le pouvoir en place semble désormais échapper aux politiciens haïtiens et aux acteurs économiques de la bourgeoisie : les gangs qui déstabilisent la capitale tiennent désormais les rênes d’une économie souterraine. Un désordre aggravé par les conditions climatiques et géographiques intrinsèque au pays, parmi les plus fragile face à la sécheresse. Aborder la complexité d’un pays en explorant l’entièreté de son territoire est essentiel pour en raconter son essence et la manière dont une nation et un peuple se sont construits par le prisme de l’ultra violence.

Corentin Fohlen (2010-2023)

Sueurs et tremblements © Corentin Fohlen - Divergence
Sueurs et tremblements © Corentin Fohlen - Divergence
Saut d’Eau, 2014. Cascade de Saut d’Eau, pèlerinage vaudou et de la fête patronale catholique de la Vierge Marie du Mont-Carmel. C’est sous cette cascade que les pratiquants du vaudou viennent se laver et se purifier. Le vaudou est le ciment social du pays. (suite…)

Le jury de cette 31e édition a consacré Mário Macilau pour son portfolio Faith. Il rejoint ainsi le prestigieux palmarès du Prix Roger Pic décerné par la Scam.

Son travail sera exposé du 12 septembre au 21 octobre 2023 à la Galerie Fisheye. La remise du prix et le vernissage de l’exposition auront lieu le 12 septembre à 19h  (sur réservation).

Faith de Mário Macilau

Faith documente la pratique contemporaine de l’animisme au Mozambique. Les religions traditionnelles admettent l’existence d’esprits individuels se manifestant dans les objets et les phénomènes naturels. A ce titre, les esprits des ancêtres peuvent affecter les vivants. La préservation des cultures ancestrales mozambicaines induit la transmission d’un savoir : médecine traditionnelle, méthodes de guérison, rites de passage, règles de vie en communauté, etc. Ces pratiques religieuses reflètent une conception particulière de Dieu et du cosmos.

photo Mário Macilau
photo Mário Macilau
photo Mário Macilau

Mário Macilau

Il vit et travaille entre le Portugal, le Mozambique et l’Afrique du Sud. Artiste multidisciplinaire et activiste, connu pour son travail photographique, il est considéré comme l’une des figures de proue de la nouvelle génération d’artistes mozambicains. Ses photographies portent un éclairage sur l’identité, les questions politiques et les conditions environnementales. Il travaille avec des groupes socialement isolés pour sensibiliser son public aux nombreuses injustices et inégalités sociales. Avec le portrait pour point de départ, il ouvre le champ et invite à des scènes d’humanité, de fraternité et d’espoir. (suite…)

Le Prix Anna Politkovskaïa, créé en 2009 et doté de 3 000 € par la Scam, récompense le meilleur long métrage de la compétition documentaire du Festival international de films de femmes à Créteil.
Cette année, c’est le documentaire de Jacquelyn Mills qui a été distingué et doublement primé puisqu’il a également reçu le Prix du public.

Géographies de la solitude de Jacquelyn Mills

Canada – 2022 –103’ – Acéphale
Une immersion dans le riche écosystème de l’île de Sable, guidée par la naturaliste et environnementaliste Zoe Lucas qui vit depuis plus de 40 ans sur ce bout de terre isolé dans l’océan Atlantique Nord-Ouest. Tourné en 16 mm, ce long métrage documentaire expérimental est une collaboration ludique et respectueuse avec le monde naturel.

Née en 1984 à Sydney, Nouvelle-Écosse (Canada), Jacquelyn Mills vit à Montréal. Cinéaste, monteuse, conceptrice sonore et directrice de la photographie, ses œuvres explorent souvent une connexion intime et curative avec le monde naturel. En 2013, elle réalise un court métrage Leaves, présenté à Cannes et en 2017, son moyen métrage In the Waves est en sélection à Vision du Réel. Géographies of Solitude est son premier long métrage.

Ce prix récompense une étudiante ou un étudiant pour son film de fin d’étude et pour un projet de création numérique. Un partenariat Scam, CentQuatre-Paris et le fonds de dotation EDIS pour l’art numérique, avec le soutien de l’ANdÉA.

Quels candidats ?

La Scam, en partenariat avec le CentQuatre-Paris et le fonds de dotation EDIS pour l’art numérique, avec le soutien de l’ANdÉA -Association nationale des écoles supérieures d’art- propose aux jeunes étudiants et étudiantes sortant des écoles d’art, d’audiovisuel et des établissements d’enseignement supérieur, de primer leur film de fin d’études -réalisé dans le cadre de leur année diplômante- et un projet de résidence afin de réaliser une future œuvre en devenir, à caractère innovant et aux techniques d’écriture émergentes. Une attention particulière sera portée sur la qualité de ce projet, de sa conceptualisation à sa description formelle.

Quel type d’œuvres ?

D’une part le Prix Émergences sélectionne un film documentaire expérimental linéaire, de non-fiction, terminé, dont les dates de production et de réalisation sont incluses dans l’année universitaire en cours ou dans les deux précédentes, et concourant pour la première fois, telle que :

  • un film à caractère expérimental documentaire, y compris participant d’une installation visuelle performative ou d’une webcréation, participant d’une œuvre générative en réseau ou nomade, participant d’un dispositif immersif (réalité virtuelle ou augmentée), participant d’une application ou d’un jeu documentaire (serious game), en dehors de toute captation (toutes techniques confondues acceptées : images de synthèse, animation 3D, stop motion animation, etc).

D’autre part le Prix Émergences propose à ses candidats et candidates une résidence pour un projet d’œuvre numérique, documentaire et expérimentale, linéaire ou non-linéaire, de non-fiction, conceptualisée dès son inscription au Prix, telle que :

  • une œuvre à caractère expérimental documentaire (synthèse, animation, 3D, nouveaux médias, etc.) destinée à être projeté en salle, sur le web, ou destinée à être l’objet d’une installation à partir d’une œuvre générative en réseau ou nomade, l’objet d’un dispositif immersif (réalité virtuelle ou augmentée), l’objet d’une application, l’objet d’un jeu documentaire (serious game).

Quels critères ?

L’accent sera mis sur la créativité, l’inventivité de l’auteur et de l’autrice, dans le caractère innovant de son œuvre déjà réalisée comme de son projet à réaliser, qui doivent témoigner d’une écriture contemporaine et innovante.

Organisation du Prix et dotation

Le Prix Émergences se déroule en deux phases :

  • Première phase : un comité de présélection retient 5 œuvres de fin d’étude assorties d’un projet de résidence à venir. Les candidates et candidats sélectionnés seront invités à participer à la seconde phase du prix.
  • Seconde phase : les autrices et auteurs présélectionnés sont invités à une session de préparation aux pitchs de leur projet. Au terme de cette journée de réflexion et de travail, ils/elles viennent pitcher leur projet définitif devant le Jury qui élit, le soir-même, l’œuvre lauréate pour la remise du Prix Émergences. Lors de cette soirée de remise du Prix, sont projetées les œuvres présélectionnés et l’œuvre lauréate.
  • Une dotation de 6 000 € récompense le lauréat ou la lauréate (3 000€ de la Scam et 3 000€ du fonds de dotation EDIS) pour permettre la mise en production de son projet lors d’une résidence offerte au CentQuatre-Paris et au Grenier à sel d’Avignon (l’Ardenome, lieu d’exposition d’EDIS). L’auteur ou l’autrice s’engage pour sa part à trouver une société de production indépendante pour gérer la réalisation de sa nouvelle œuvre en résidence.

Les conditions d’attribution et le choix dans l’ordre des lieux de résidence, entre Le CentQuatre-Paris et EDIS pour l’œuvre en devenir, sont à définir avec l’auteur ou l’autrice selon le calendrier des différentes étapes de production et de réalisation de son projet.

Les lieux de résidence mettent à disposition des auteurs et autrices, selon leurs besoins :

  • un atelier ou un bureau de production, suivant le type de projet
  • pour une durée de 15 jours minimum à 2 mois maximum
  • avec une aide technique et du matériel mis à disposition suivant les disponibilités
  • avec une possibilité d’hébergement sur place, au cas par cas

Remise du prix

La remise du Prix, incluant la projection de l’œuvre linéaire primée et des œuvres remarquées par le jury aura lieu mi-décembre.

Modalités de candidature

Les candidatures se font gratuitement en ligne, via un formulaire accessible sur le site de la Scam, du 18 septembre au 10 octobre 2023 à minuit.
Tous les éléments nécessaires à l’inscription en ligne sont listés en première page du formulaire de candidature. Le dossier de candidature rédigé en français doit comporter obligatoirement les éléments suivants :

  • coordonnées complètes des auteur et autrices
  • biographie des auteurs et autrices de l’œuvre réalisée (1 page maximum par auteur)
  • lien de visionnage permanent vers l’œuvre réalisée (mot de passe éventuel)
  • lien de téléchargement permanent vers l’œuvre réalisée (MP4 H264, HD 1080P, Stéréo, 25i/sec, mot de passe éventuel)
  • résumé de l’œuvre réalisée (900 signes maximum espaces compris)
  • nom de l’école et coordonnées professionnelles du responsable au sein de l’école
  • résumé du projet de résidence (900 signes maximum espaces compris)
  • note d’intention pour le projet de résidence (PDF, A4 en portrait, 5 pages maximum, 3000 signes, 2 Mo maximum)
  • complément de sa présentation si nécessaire -recherches, liens, visuels- (PDF, A4 en portrait, 5 pages maximum, 3 000 signes, 2 Mo maximum)
  • 1 photogramme issu de l’œuvre linéaire réalisée (JPG ou JPEG, 2 Mo maximum)
  • 1 visuel, issu du projet d’œuvre à réaliser en résidence (JPG ou JPEG, 2 Mo maximum)

Le CentQuatre-Paris est un établissement artistique de la Ville de Paris qui accueille des artistes en résidence tout au long de l’année et collabore avec différentes structures, et notamment la Scam.
EDIS, fonds de dotation français dédié à l’art des nouveaux médias, a pour objet de soutenir, promouvoir et organiser toute action d’intérêt général à caractère culturel, artistique, dans le domaine de l’art des nouveaux médias.
L’ANdÉA -Association nationale des écoles supérieures d’art- créée en 1995, association qui fédère les 45 écoles supérieures d’art sous tutelle du ministère de la Culture. Ces établissements d’enseignement supérieur et de recherche délivrant des diplômes nationaux sont représentés au sein de l’ANdÉA par plus de 200 membres issus de toutes les catégories d’acteurs : professeurs, étudiants, directeurs, administrateurs, chefs de services.

Attribué par l’Association Pierre & Alexandra Boulat ce prix est destiné à encourager le travail des photojournalistes qui se heurtent aux difficultés économiques de leur métier.
Depuis 2015 il est doté de 8000 € par la Scam, afin de permettre à un ou une photojournaliste de réaliser un reportage inédit.

Le jury se réunira à Paris en juin et le prix, doté de 8 000 €, sera remis à Visa pour l’image, au Campo Santo de Perpignan, lors de la soirée du jeudi 7 septembre.

Pour toute demande d’information : annie@pierrealexandraboulat.com

Lauréats précédents : Jean Chung (2008), Margaret Crow (2009), Lizzie Sadin (2010), Maciek Nabrdalik (2012), Arnau Bach (2013), Kosuke Okahara (2014), Alfonso Moral (2015), Ferhat Bouda (2016), Romain Laurendeau (2017), Jérôme Sessini (2018), Axelle de Russé (2019), Jérôme Gence (2020), Mary F. Calvert (2021). Laura Morton (2022).

Le Prix François Billetdoux porte le nom du romancier, dramaturge, auteur « multimedia » de radio et télévision qui fut l’un des fondateurs de la Scam. Doté de 5 000 €, il est attribué à l’autrice ou l’auteur d’un ouvrage littéraire en langue française, évoquant l’univers de la littérature, de la photographie, du cinéma, de la radio, du journalisme ou de la télévision.

Le jury, composé de Michèle Kahn (fondatrice du Prix), Laura Alcoba, Virginie Bloch-Lainé, Simonetta Greggio, Ivan Jablonka, Isabelle Jarry, Bertrand Leclair, Éloïse Lièvre, Ernestine Ngo Melha, Pascal Ory, Hubert Prolongeau, a dévoilé sa sélection :

  • Les partisans : Kessel et Druon, une histoire de famille de Dominique Bona (Gallimard, 2023)
  • Les monuments de Paris de Violaine Huisman (Gallimard, 2024)
  • Vie et mort de Vernon Sullivan de Dimitri Kantcheloff (Finitude, 2023)
  • Proust, roman familial de Laure Murat (Robert Laffont, 2023)
  • Milan Kundera. « Écrire, quelle drôle d’idée ! » de Florence Noiville (Gallimard, 2023)
  • Bacon, juillet 1964 de Gilles Sebhan (Éditions du Rouergue, 2023)
  • Quitter Hurlevent de Laurence Werner David (Quidam éditeur, 2024)

La Scam décerne chaque année de multiples prix, dont plusieurs dans le domaine de l’écrit : le Prix Joseph Kessel, le Prix Marguerite Yourcenar, le Prix François Billetdoux et le Prix du Récit dessiné.

Contact : presse@scam.fr – 01 56 69 64 34

Le Prix François Billetdoux porte le nom du romancier, dramaturge, auteur « multimedia » de radio et télévision qui fut l’un des fondateurs de la Scam. Doté de 5000 €, il est attribué à l’autrice ou l’auteur d’un ouvrage littéraire en langue française, évoquant l’univers de la littérature, de la photographie, du cinéma, de la radio, du journalisme ou de la télévision.

Le jury, composé de Laura Alcoba, Arno Bertina, Catherine Clément, Colette Fellous, Simonetta Greggio, Nedim Gürsel, Ivan Jablonka, Isabelle Jarry, Michèle Kahn, Bertrand Leclair et Pascal Ory, a dévoilé sa sélection :

  • Baldwin, Styron et moi de Mélikah Abdelmoumen (Mémoire d’encrier, 2022)
  • Sur les pouvoirs de la littérature de Justine Augier (Actes Sud, 2023)
  • Le Vingtième siècle d’Aurélien Bellanger (Gallimard, 2023)
  • Sylvia P. d’Ananda Devi (Editions Bruno Doucey, 2022)
  • Si nous avions su que nous l’aimions tant, nous l’aurions aimé davantage de Thierry Frémaux (Grasset, 2022)
  • Héctor de Léo Henry (Payot & Rivages, 2023)
  • Sidonie Gabrielle Colette d’Emmanuelle Lambert (Gallimard, 2022)
  • Totalement inconnu de Gaëlle Obiégly (Christian Bourgois Editeur, 2022)
  • Le Risque de voir de Thierry Soulard (Les Editions du Cerf, 2022)
  • Les Sables savants d’Isabelle Vouin (Editions du Jasmin, 2022)

La Scam rassemble des auteurs et des autrices qui œuvrent à la création documentaire audiovisuelle ou sonore, aux reportages et grands reportages, à la traduction, la vidéo, la photographie, le dessin et l’écrit sous toutes ses formes. Elle négocie, collecte et répartit leurs droits d’auteur, défend leurs intérêts et mène une action culturelle et sociale. Ainsi, elle décerne chaque année de multiples prix, dont plusieurs dans le domaine de l’écrit : le Prix Joseph Kessel, le Prix Marguerite Yourcenar, le Prix François Billetdoux et le Prix du Récit dessiné.

Contact presse

Cristina Campodonico – 06 85 33 36 56 – cristina.campodonico@scam.fr

Remis au festival Vidéoformes, le Prix Scam de l’Œuvre expérimentale a été décerné cette année à Arthur Chopin pour son film 512 x 512.

Oui, il y a urgence pour nous tous, auteurs-trices, à s’interroger sur l’utilisation de l’intelligence générative d’image artificielle aujourd’hui. Car cette machine dénommé IA, ne fait que refabriquer et refléter l’image de notre société, semble-t-il. Une image enfouie, une image évidement inconsciente de notre époque, et cette image a la figure d’un Monstre.

Ce film nous délivre peut-être un message messianique ? Il nous fait surtout comprendre que l’imaginaire collectif occidental aujourd’hui est toujours alimenté par le racisme et le sexisme.

Enfin ce film nous a séduit, tout en nous faisant peur, par sa qualité plastique redéfinissant cette notion d’Immonde que Georges Bataille décrivait ainsi : L’immonde c’est ce qui fait monde.

Le jury 2024

512 x 512
d’Arthur Chopin

21’06 – La Fémis – 2023 – France
Film issu de la compétition Labo, au Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand.

Un internaute pénètre l’espace mental d’une intelligence artificielle à la recherche de Francine Descartes, la fille de René Descartes. Cette intelligence produit une quantité infinie d’images à partir d’une suite de mots commandés par l’Homme, jusqu’à fonctionner par elle-même, sans intervention humaine. Un monde alternatif et décharné, qui renferme toute la mémoire du monde, devient possible.

 


(suite…)

Remis au festival Vidéoformes, le Prix Scam de l’Œuvre expérimentale a été décerné cette année à Gala Hernández pour son film La mécanique des fluides.

La mécanique des fluides
de Gala Hernández

38’47 – L’Heure d’été – 2022 – France, Espagne
Film issu de la compétition Labo, au Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand.

En 2018, un incel appelé Anathematic Anarchist a publié une lettre de suicide sur Reddit intitulée « L’Amérique est responsable de ma mort ». En tentant d’expliquer ses propos, le film propose une dérive virtuelle sur Internet à la recherche de ses traces numériques, puis un voyage intérieur entre nos solitudes connectées.

La mécanique des fluides de Gala Hernández - Prix de l’Œuvre expérimentale 2023
La mécanique des fluides de Gala Hernández - Prix de l’Œuvre expérimentale 2023

« Gala Hernández, vous avez réalisé un documentaire de création exemplaire autant dans la pluralité des formes esthétiques qu’il empreinte que celles que vous inventez pour traitement d’un sujet de société – celui des Incels – un sujet mortifère dont vous avez su désarmer (toute) la violence !

Le ton que vous avez choisi d’une empathie assumée, le regard sociétal, (voire politique) étayé par une recherche documentaire illustrée par des images et du design graphique cherché sur internet, que vous avez intégrés et retravaillé au pixel près, dans une performance audio-visuelle de plus de 38 minutes, est un exploit qui mérite bien le Prix de l’œuvre expérimentale décerné par la Société Civile des Auteurs et autrices Multimédia.

Avec toutes nos félicitations ! »

Le jury 2023

Gala Hernández
(suite…)

Doté de 5 000 €, ce Prix consacre l’auteur ou l’autrice d’un ouvrage littéraire en langue française dans l’esprit des écrits de Joseph Kessel, biographie, roman, récit de voyage, récit documentaire ou essai. Il sera remis le dimanche 19 mai à Saint-Malo, dans le cadre du Festival Étonnants Voyageurs.

Le jury, présidé par Olivier Weber et composé de Tahar Ben Jelloun, Virginie Bloch-Lainé, Annick Cojean, Simonetta Greggio, Sybille Grimbert (lauréate 2023), Pierre Haski, Isabelle Jarry, Michèle Kahn, Pascal Ory, Guy Seligmann, a dévoilé la liste des neuf ouvrages finalistes :

La Mémoire délavée de Nathacha Appanah (Mercure de France)
Et vous passerez comme des vents fous de Clara Arnaud (Actes Sud)
Le Nageur de Pierre Assouline (Gallimard)
Basses terres de Estelle-Sarah Bulle (Liana Levi)
À la vie à la mort de Catherine Faye et Marine Sanclemente (Éditions Paulsen)
Guerre et pluie de Velibor Čolić (Gallimard)
Un endroit inconvénient de Jonathan Litell et Antoine d’Agata (Gallimard)
Vivre. Le compte à rebours de Boualem Sansal (Gallimard)
L’enclave de Benoît Viktine (Les Arènes)

Logo Prix Joseph Kessel
design Catherine Zask

La Scam rassemble des auteurs et des autrices qui œuvrent à la création documentaire audiovisuelle ou sonore, aux reportages et grands reportages, à la traduction, la vidéo, la photographie, le dessin et l’écrit sous toutes ses formes. Elle négocie, collecte et répartit leurs droits d’auteur, défend leurs intérêts et mène une action culturelle et sociale. Ainsi, elle décerne chaque année de multiples Prix, dont quatre dans le domaine de l’écrit : le Prix Joseph Kessel, le Prix Marguerite Yourcenar, le Prix François Billetdoux et le Prix du Récit dessiné.