Au programme de cette 37e édition des États généraux du film documentaire, cinq films aidés par la Bourse Brouillon d’un rêve, et la Nuit de la radio 2025 En d’autres langues proposée par Antoine Chao.

Le cœur battant

Lussas – terre d’Ardèche, terre du cinéma documentaire, terre de la liberté de création. Cette année encore, la Scam s’inscrit avec fierté au sein de cette liberté.

La « Journée de la Scam » présente cinq films documentaires soutenus par Brouillon d’un Rêve, une aide à l’écriture pensée par les auteurices pour les auteurices. Elle intervient au moment le plus fragile d’un film, au tout début, quand la liberté est totale et vertigineuse, terrifiante même.

Des films que nous attendons avec une impatience heureuse.

Brouillon d’un Rêve a été conçu pour permettre aux idées de fleurir librement pour atteindre une expression singulière. C’est ce que la Scam soutient avec passion : l’émergence d’une écriture qui nous ouvre vers l’univers tout à fait unique de son auteur ou autrice.

Les films du programme nous emporteront vers cinq horizons, nous feront découvrir cinq mondes : le mystère d’une ligne invisible et pourtant infranchissable tout au sud de l’Afrique,  « Where two oceans meet » de Lulu Scott, une exploration du vécu de l’intime, « Le Ballon » de Amanda Robles, la transition d’une vie à l’autre, « Yvon » de Marie Tavernier, ou encore le monde des enfants dans un Palerme inconnu de nos regards, « Il Castello Indistruttibile » de Stefano La Rosa, Virginia Nardelli et Danny Biancardi, et enfin, le monde du vivant raconté par quatre femmes, « Animus Femina » d’Eliane de Latour – cette année se sont imposés à notre sélection les regards de femmes sur le monde.

Ces cinq films se distinguent par leur liberté créative et la richesse des points de vue.

Si l’histoire nous a enseigné une chose en Europe, c’est que cette liberté et cette richesse, si essentielles à notre vivre ensemble, font battre le cœur de nos cultures. Chaque œuvre d’auteur ou autrice, chaque geste artistique est un battement de plus.

Écoutons battre ce cœur, encore et encore.

Anja Unger, autrice-réalisatrice, présidente de la Scam

Jeudi 21 août – La journée Brouillon d’un rêve

Une journée de projections et d’échanges qui mettra à l’honneur cinq films documentaires.
Une programmation, imaginée par les deux membres du jury, Hélène Marini et Thomas Jenkoe avec Lise Roure, responsable du dispositif Brouillon d’un rêve de la Scam,

© Lulu Scott / Pivonka

Where Two Oceans Meet de Lulu Scott

Le Ballon d'Amanda Robles

© Marie Tavernier / La Société des Apaches

Yvon de Marie Tavernier

© Danny Biancardi / Virginia Nardelli / Stefano La Rosa / La Société du Sensible / ZaLab Film

Il Castello indistruttibile de Danny Biancardi

Animus Femina d'Eliane De Latour

Vendredi 22 août de 10h à 12h30 – Le financement du documentaire de création

À l’occasion de cette rencontre dédiée au financement du documentaire de création, Lise Roure présentera, aux côtés de plusieurs structures, le dispositif Brouillon d’un rêve et détaillera le fonctionnement des commissions de la Scam, leurs critères et attendus.

 

Vendredi 22 août à 21h – La Nuit de la radio

La Nuit de la radio 2025 vous invite à une expérience d’écoute collective, casque sur les oreilles, pour découvrir En d’autres langues d‘Antoine Chao.

Faire vivre les langues minoritaires, les faire exister et résonner avec leurs imaginaires, leurs cultures et leurs forces d’expression, relève aujourd’hui d’un acte de résistance face aux langues hégémoniques et leurs modèles politiques et économiques dominants, pour ériger une tour de Babel radiophonique.

Attention, les places sont limitées, les tickets sont à retirer à l’accueil public du festival. Un quota de places sera disponible chaque jour à l’accueil public, dès l’ouverture de la billetterie à Lussas.

Le reporter Allan Kaval, lauréat du prix Albert Londres en 2020, témoigne des guerres non comme des conflits lointains, mais comme des réalités qui traversent nos frontières. Présente dans les ruines, les exils et les corps oubliés, la violence n’a ni fin ni ailleurs, et les morts habitent encore le présent.

« Où paraît devant nous une suite d’événements, il ne voit qu’une seule et unique catastrophe, qui ne cesse d’amonceler ruines sur ruines et les jette à ses pieds. »
Walter Benjamin – « Sur le concept d’histoire », 1942

Voir s’accumuler les ruines et prévenir ceux qui cheminent au-devant d’elles. Pendant quelques années, j’ai appris mon travail dans des mondes modelés seulement par les effets de la violence sur la matière humaine. Pour persévérer dans son être, la vie des hommes et des femmes devait échapper à la violence des uns, se protéger par la violence des autres. Ou même l’exercer.

Jamais je n’ai témoigné de guerres entre États. Quand j’ai tenté de le faire, une fois, j’ai failli en mourir. La guerre que je connais est un champ de force où capitales, milices, partis, individus gravitent les uns autour des autres, entrent en collision, laissant dans leur passage les ruines du monde humain.

Je ne sais pas pour qui travaille le journaliste, mais j’exerce le métier de journaliste et je sais pour qui je travaille

Allan Kaval

La guerre, état du monde

J’ai voulu la raconter non pas comme un phénomène militaire mais comme un état social. J’ai voulu raconter le moment où les lois ordinaires de la physique humaine basculent, par la force des armes, dans une autre dimension.

L’autorité qui s’appliquait hier à tous disparaît. Votre voisin règne désormais sur le quartier. Votre fille porte un uniforme pour sortir en ville car c’est désormais la mode. L’éclairage public ne fonctionne plus. Les décisions des nouveaux chefs sont arbitraires. Une rue du quartier est maintenant barrée par des miliciens.

La géographie du pays n’est plus la même. Quand des lignes de front sont tracées perpendiculairement aux rails, les gares ne servent plus à rien puisque les trains ne mènent nulle part, et que les villes, dominées par des autorités rivales, s’éloignent les unes des autres.

Le jardin public est couvert de feuilles mortes, et il faut sourire bien grand à cet ancien camarade de classe qui fait maintenant la police.

Et puis, j’ai voulu raconter que les villes meurent aussi. Les rues, les souvenirs qu’on y accroche, les itinéraires quotidiens que l’on prend pour aller au travail ou aller chercher les petits à l’école peuvent disparaître dans un amalgame de gravats, de chair humaine et d’œufs de mouche. Après les sièges, après le passage des bombes lancées du ciel, des obus tirés dans le confort de l’arrière, l’odeur de Rakka après la bataille s’est coulée dans mon ventre pour se mêler à celle qu’y avait laissé la vieille ville de Mossoul.

Écrire pour ceux qui croient vivre en paix

Je ne sais pas pour qui travaille le journaliste, mais j’exerce le métier de journaliste et je sais pour qui je travaille. Je travaille d’abord pour ceux qui croient vivre en paix.

J’ai voulu travailler à ce qu’ils sachent que la paix n’est qu’une fine pellicule opaque derrière laquelle l’état de guerre attend, prêt à bouleverser un ordre du monde qui ne tient qu’à l’illusion du droit. La guerre sur laquelle je travaillais, et que je travaillais à raconter, était tout simplement l’injustice toujours à l’affût, toujours prête à déchirer le tissu des jours ordinaires quand on la croit contenue.

J’ai aussi travaillé pour qu’ils comprennent que cette fine pellicule opaque est aussi poreuse.

J’ai travaillé pour qu’ils sachent que le monde de la guerre que je fréquentais un peu pour leur compte n’avait en fait pas de frontière connue avec le leur. J’ai écrit pour ceux qui croyaient encore à l’ailleurs et pour les détromper. Lorsque j’écrivais, souvent loin du métal des balles et des bombes, sur des sociétés en guerre, j’avais à cœur de montrer qu’elles n’étaient pas séparées des nôtres.

La guerre, ici et ailleurs

L’instant où un exilé de Côte d’Ivoire qui, des semaines plus tôt, a transité par la Libye et qui ne sent plus ses pieds dans la nuit glacée, après avoir traversé la montagne et la frontière française, est un instant de guerre. La généalogie de cet instant passe par une route déterminée par des guerres, filles de guerres plus anciennes qui aboutissent après des siècles au contact brûlant de la neige avec la peau de cet homme car le froid qu’il ressent cette nuit-là a une histoire politique.

J’ai travaillé pour ceux qui ne pouvaient pas le savoir, j’ai voulu les prévenir que la guerre s’infiltrait dans les interstices de leur monde. Tout reportage au fond est un reportage de guerre.

Quand j’ai écrit sur les prisons syriennes, des oubliettes où on avait jeté la dernière matière humaine survivante de l’État islamique, je travaillais pour prévenir ceux qui me liraient en Europe que le territoire de l’Occident vainqueur, le leur, s’étendait au-delà des frontières de leurs foyers jusque dans le corps de ces hommes mourants. Je voulais les prévenir que la prison, lieu du non-droit, comme la frontière, comme les ruines des villes que nous avions rasées nous avaient emportés tout entier dans une faille percée entre les mondes. J’ai travaillé pour ceux que je voulais prévenir pour leur dire que l’illusion de l’ordre allait se dissiper et que le chaos avait déjà tout recouvert. J’ai travaillé pour ceux qui ignoraient encore qu’ils étaient dans la prison et que la prison était déjà en eux.

J’ai voulu raconter que le chaos, le non-droit, la guerre, la violence en somme, ne connaissaient pas de limite géographique. J’ai voulu montrer qu’elle n’avait pas non plus de limite dans le temps, avertir que les guerres ne finiraient pas tant qu’il y aura une mémoire humaine.

Le présent, que, journaliste, j’avais fait profession d’expliquer, n’était en réalité rien d’autre que la présence du passé

Allan Kaval

Les morts sont nos contemporains

J’ai travaillé pour les vivants, pour leur dire que les morts sont nos contemporains.

Un jour, et à cette fin, j’ai raconté une histoire lettone.

L’empire qui avait dominé le pays s’était lancé l’hiver précédent dans une guerre conquête justifiée au nom d’une guerre plus ancienne, une guerre que les grands-pères des hommes que j’avais rencontrés avaient parfois faite dans des camps opposés. Obsédés par les souvenirs qu’ils avaient reçus d’eux, puisque les souvenirs, c’est connu, sautent une génération, ces hommes s’étaient mis à fouiller la terre. Ils y cherchaient les traces de la guerre dont la mémoire les avait accompagnés vers l’âge d’homme.

Ils fouillaient le monde souterrain, là où le passé demeure pour y trouver le métal de cette guerre-là. Des boucles de ceinture. Des insignes. Des obus. Mais en cherchant le métal, ils sont tombés sur de la matière humaine, des os mêlés comme le métal à la terre pour laquelle leurs grands-pères et bien d’autres avaient fait la guerre.

Puis, tous les ans, ils ont continué à chercher, à creuser, à déterrer, à séparer les traces des hommes au sol où on les avait oubliés. Tous les ans, les hommes qui creusent recommençaient. Ils sont devenus célèbres.

J’étais avec ces hommes le jour où ils ont ouvert une fosse commune, au fond dans une forêt. Au début de l’occupation allemande des pays baltes, des miliciens ivres y avaient abattu hommes, femmes, enfants juifs. Pour s’épargner des efforts inutiles, ils les avaient abattus dans une tranchée toute prête datant de la guerre précédente. C’était une tranchée allemande du front de l’est. Il a suffi de la remplir de corps, de la recouvrir de terre pour en faire un charnier.

Les gens du village voisin ont prétendu oublier, mais un acharné de la mémoire a fini par retrouver les morts.

Il a appelé les hommes qui creusent.

Quand les hommes qui creusent ont ouvert la fosse commune, certains squelettes ne pouvaient pas être distingués les uns des autres. On avait trouvé un dentier, une chaussure de dame, et il y avait, affleurant de la terre si douce, légère et sableuse, un petit crâne d’enfant.

Au bord de la fosse, le fils d’un des hommes qui creusent, un petit garçon qui allait grandir dans une Europe en guerre, regardait ce crâne, ni plus grand ni plus petit que le sien.

L’enfant mort et l’enfant vivant avaient le même âge.

J’ai alors compris. Le présent, que, journaliste, j’avais fait profession d’expliquer, n’était en réalité rien d’autre que la présence du passé.

Depuis, je sais que je travaille pour ceux qui croient encore aux frontières, ceux qui croient percevoir des frontières dans l’espace et aussi dans le temps.

Je travaille pour que le regard qu’ils portent sur le monde, le temps de la lecture d’un article, peut-être, s’en libère.

Je travaille pour les vivants, et je travaille donc pour les morts.

Ce texte a précédemment été publié dans l’ouvrage « Pour qui travaillent les journalistes ? – Les Prix Albert-Londres prennent la plume » aux Éditions de l’Aube – octobre 2023.

 

Allan Kaval est journaliste, lauréat en 2020 du prix Albert Londres pour ses reportages sur la Syrie publiés dans Le Monde, et du Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre.

La Commission des écritures et formes émergentes de la Scam décerne le Prix Nouvelles Écritures 2025 à Clément (Francis) Courcier pour « Trois cent mille kilomètres par seconde ».

Trois cent mille kilomètres par seconde
de Clément (Francis) Courcier

2024 – 12’ – Miyu Productions/ JPL Films

Une femme est à sa fenêtre, perdue dans ses pensées, lorsqu’un corps lumineux pénètre et éclate dans l’atmosphère. Prise dans la vibration de ce gigantesque feu d’artifice stellaire, elle part dans un voyage hors de son corps et hors du temps.

Trois cent mille kilomètres par seconde est un film expérimental réalisé en 3D relief. Conçu comme un voyage, une expérience sensible, le film mélange animation stop motion et prise de vue réelle. Pour recréer de véritables images de lumière, grâce à des installations jouant sur les propriétés de la lumière et filmer le corps en racontant son voyage par la danse.

Francis, Clément Courcier de son vrai nom, est un réalisateur-plasticien de films expérimentaux. Curieux des formes et de la plastique de l’image, il s’interroge sur ce qu’elles nous racontent et comment elles résonnent en nous. Il expérimente ainsi tout azimut à la recherche du fil narratif qui tisse la toile de voyages à la fois introspectifs et cosmiques. En 2016, il réalise « Dix puissance moins quarante-trois seconde ». Réactions chimiques, décomposition de végétaux en tout genre, Francis nous propose un voyage onirique sur la transformation de la matière en la mettant à l’épreuve dans ses expérimentations. Achevé en 2024, « Trois cent mille kilomètres par seconde » le mène à expérimenter avec la lumière. Grâce à différentes installations, véritables jeux de parcours optiques, il fabrique des «images de lumière» qui se mêlent à un corps qui danse pour un nouveau voyage en 3D relief.

Le jury était composé des membres de la Commission des écritures et formes émergentes de la Scam : Nina Barbier, Véronique Godé et Virgile Novarina.

Le Prix Albert Londres, YouTube et la Scam dévoilent les deux lauréates des bourses Albert Londres 2025 – Justine Reix et Aliénor Carrière-, et annoncent l’ouverture de l’appel à candidatures pour la 1ère Résidence de professionnalisation dans la maison natale d’Albert Londres à Vichy.

Ces distinctions encouragent les nouvelles formes de narration journalistique sur les plateformes numériques, tout en affirmant l’exigence et la rigueur du métier. Attribuées dans les catégories web et podcast, elles sont dotées par YouTube de 8 000 € chacune. Ces bourses s’adressent à des créateurs et créatrices de contenus journalistiques francophones, âgés de moins de 40 ans et non permanents d’une entreprise de presse.

Le jury était composé de Romain Cabrolier (YouTube France) et de plusieurs journalistes du Prix Albert Londres : Hervé Brusini (président du Prix Albert Londres), Lise Blanchet, Gwen le Gouil, Frederic Tonolli et Elise Vincent. Il salue l’ambition et la maîtrise des sujets proposés, la singularité du regard des deux lauréates, ainsi que la pertinence et l’originalité des formats proposés.

Bourse web vidéo
Justine Reix pour Follow the Money : Derrière la rose de TikTok

Rien qu’aux États-Unis, 30 millions de personnes regardent quotidiennement au moins un live sur TikTok. Basés sur l’achat d’emojis virtuels mais avec de l’argent bien réel, ces contenus sont devenus le terrain idéal au blanchiment d’argent. Une pratique en pleine expansion qui alarme de nombreux États.

Bourse podcast
Aliénor Carrière pour Déserteur

En février dernier, après 20 ans d’absence, Aliénor Carrière retrouve la trace de son frère ukrainien. Contre toute attente, alors que son pays est au bord de l’effacement, il lui raconte pourquoi il ne rejoindra pas les rangs de l’armée de Zelensky. Son histoire rejoint celle de milliers d’autres oubliés de l’Ukraine.

Photo : François LeGuen

Justine Reix et Aliénor Carrière

Photo : François LeGuen

Aliénor Carrière

Photo : François LeGuen

Justine Reix

Appel à candidatures 2025

Ouverture de l’appel à candidatures pour la 1ère Résidence de professionnalisation dans la maison natale d’Albert Londres à Vichy. La résidence à l’attention des jeunes journalistes du web est dotée de 4.000 euros et se déroulera du 24 au 28 novembre. Les créateurs et créatrices de contenus journalistiques sont invitées à postuler jusqu’au 28 juillet 2025 via le formulaire disponible sur le site du Prix Albert Londres.

Information : Stéphane Joseph > stephane.joseph@scam.fr – 06 82 90 01 93
Contact presse : presse@scam.fr – 01 56 69 64 34

 

 La Filière Audiovisuelle (LaFA), dont la Scam est membre, dévoile aujourd’hui les conclusions de son Livre blanc pour construire une vision commune des enjeux du secteur audiovisuel français et lui permettre de se projeter dans l’avenir. Selon les modélisations réalisées par PMP Strategy, la mise en œuvre des recommandations de LaFA permettrait au secteur de générer chaque année près d’un milliard d’euros de valeur supplémentaire pour le pays.

Un secteur stratégique face aux défis du numérique

Dans un contexte de transformation numérique accélérée et de concurrence internationale renforcée, ce document stratégique identifie les leviers essentiels pour un audiovisuel français résilient et innovant.

1. Un pilier du lien social français. Le secteur audiovisuel s’affirme comme un acteur majeur de la cohésion nationale, avec plus de 98% des Français visionnant quotidiennement des programmes audiovisuels pour s’informer, se divertir et se cultiver (4h30 par jour en moyenne). La confiance des citoyens est au rendez-vous : 69% des Français font confiance aux journaux télévisés, contribuant à la qualité du débat démocratique.

2. Un contributeur économique de premier plan. Le secteur audiovisuel génère une valeur ajoutée de 12,6 milliards d’euros, devant l’industrie automobile, et se positionne comme premier contributeur des industries culturelles. Le secteur emploie plus de 260 000 personnes, confirmant son rôle économique stratégique pour le pays.

3. Un écosystème de financement innovant. Le succès des œuvres et des
programmes français repose sur un modèle de financement complexe et interdépendant, intégrant les éditeurs historiques nationaux, les sociétés de production, les acteurs publics et les plateformes de vidéo à la demande. Ce système novateur permet la création d’œuvres originales de renommée mondiale tout en préservant la diversité culturelle.

4. Les défis du numérique et des asymétries de marché. En 2024, 35% de la consommation vidéo s’effectue hors télévision linéaire (+3 points vs 2019). Cette bascule des usages, accélérée par l’essor des écrans de TV connectés, ouvre de nouveaux horizons mais crée des défis majeurs, notamment face aux géants mondiaux du numérique qui ne sont pas soumis au même cadre réglementaire et fiscal.

Pour une filière performante et conquérante

Face à ces nouveaux défis, le Livre blanc met en évidence la nécessité de renforcer les piliers vertueux du modèle français, socles de sa création de valeur et de repenser son cadre de régulation pour éviter de créer des inégalités concurrentielles favorisant les géants du numérique. « Il est essentiel que tous les acteurs évoluent dans un environnement équitable pour garantir que la richesse de notre patrimoine audiovisuel profite à tous », précise LaFA dans ses conclusions.

Fort de cette analyse, les membres de LaFA affirment 5 priorités stratégiques pour permettre au secteur de se projeter dans l’avenir :

1. Assurer à l’audiovisuel public un financement par l’État, dédié, dynamique, pérenne et prévisible

2. Corriger les asymétries liées à la publicité pénalisant les éditeurs historiques français par rapport aux plateformes internationales

3. Repenser le cadre règlementaire lié à la diffusion et soutenir les éditeurs nationaux pour leur assurer des conditions équitables sur tous les environnements

4. Poursuivre l’intégration des plateformes de vidéo à la demande au modèle français, notamment en harmonisant les obligations de diffusion, pour en faire un moteur durable de la filière, au service de la création et de la production française et européenne

5. Protéger les droits de propriété intellectuelle en adaptant le cadre juridique de l’intelligence artificielle générative (IAG)

 

Selon les modélisations de PMP Strategy, la mise en œuvre des propositions de LaFA permettrait au secteur de générer chaque année près d’un milliard d’euros de valeur supplémentaire pour le pays. Ce chiffrage valorise les réformes évoquées, notamment la levée des restrictions relatives aux secteurs interdits qui permettrait un élargissement de la manne publicitaire adressable pour financer le secteur, et la révision des asymétries avec les plateformes internationales permettant aux éditeurs nationaux de développer dans un cadre équitable leur croissance sur le marché de la publicité digitale.

« Notre modèle de financement de la création française est unique, envié de par le monde et créateur de valeur. Face à des changements technologiques et concurrentiels significatifs, il est aujourd’hui fragilisé. Ensemble, nous pourrons le faire évoluer et le renforcer pour mieux embrasser les enjeux à venir et inscrire notre secteur dans une industrie du futur. »

Rodolphe Belmer, Président-Directeur général de TF1 et Président de LaFA

« Performante et solidement structurée, la filière audiovisuelle représente un actif majeur pour notre pays. Dans un contexte de profondes mutations, il est indispensable de conforter ses appuis, parmi lesquels le rôle stabilisateur essentiel de l’audiovisuel public. Avec l’ensemble des membres de LaFA, nous portons une vision volontariste pour défendre la souveraineté économique et culturelle à l’échelle nationale et européenne. »

Delphine Ernotte Cunci, Présidente-Directrice générale de France Télévisions et Viceprésidente de LaFA

« Face à la mutation sans précédent à laquelle nous sommes confrontés et aux défis mêlant innovation technologique, éthique et création, les producteurs indépendants sont au cœur de l’écosystème audiovisuel français. Ils sont les garants d’une création libre, singulière et exigeante. Le collectif que représente LaFA est une réponse puissante pour défendre notre bien commun qu’est le modèle français mais également pour l’accompagner dans sa propre mutation. »

Nora Melhli, SPI, Présidente de Alef One et Vice-présidente de LaFA

« Face aux menaces américaines contre les régulations audiovisuelles en Europe, il ne faut ni céder ni fléchir mais au contraire affirmer la singularité de notre modèle et des politiques ambitieuses de soutien à la création autour d’un cadre équitable pour les chaînes de télévision et les plateformes numériques. »

Pascal Rogard, Directeur général de la SACD et Vice-président de LaFA

Contact presse : presse@scam.fr – 01 56 69 64 34

La Scam dresse chaque année à La Rochelle, un état des lieux du secteur audiovisuel. L’occasion de donner le point de vue des auteurs et des autrices sur leur situation et les chantiers français et européens en cours.

La Scam en chiffres, une année de croissance

57 094 membres actifs (dont les héritiers ayants droits) en 2024 (+ 2441 auteurs et autrices)
34 261 auteurs et autrices ont perçu des droits
124,7 M€ de droits d’auteurs collectés (+ 7 %)
110,61 M€ répartis aux ayants droit (+ 0,7 %)
81% pour l’audiovisuel linéaire et non linéaire (+ 7,6 %)
7,6 % pour la radio
4,3 % pour les journalistes
4% pour les plateformes et réseaux sociaux
3% pour l’écrit, la photo et l’illustration
216 182 œuvres audiovisuelles déclarées (Une hausse de 19,5 % due à la progression des déclarations de vidéastes (+ 23,7 %))
44 053 œuvres radiophoniques déclarées (+ 10 %)
11 754 auteurs et autrices d’œuvres littéraires ont perçu des droits

De nouveaux accords : de nouveaux droits pour nos auteurs et autrices

2025 est une année riche en nouveaux accords bilatéraux à sceller et à signer. En effet, les contrats auprès des quatre grands opérateurs français (Orange, Bouygues Telecom, SFR/SFR Fibre et Free), initialement gérés toutes sociétés d’auteurs confondues, sont en cours de renégociation ainsi que les contrats Radio France, RFI et Meta. Force est de constater que ces négociations sont de plus en plus tendues.

Mais, depuis l’édition 2024 du Sunny Side, la Scam a réussi à signer de nouveaux accords de licence avec les partenaires suivants :

  • Groupe M6
  • Altice (devenu CMA Média)
  • Groupe NRJ
  • LCP – La Chaine Parlementaire
  • CANAL+ INTERNATIONAL

Plusieurs accords bilatéraux ont également été signés avec divers services de vidéo à la demande : TFOU Max, Molotov, La Cinetek, Filmo TV, Tënk Canada, Jour du Seigneur TV, …

Les premières avancées sur les droits voisins

La Scam représente deux catégories de bénéficiaires des rémunérations des droits voisins issus de la directive européenne de 2019 sur le droit d’auteur : les journalistes et les « autres auteurs » concourant à des titres de presse (écrivains, photographes/illustrateurs et réalisateurs).

Pour les journalistes, la Scam a signé lundi 23 juin un avenant avec Radio France afin d’étendre son accord spécifique relatif aux droits des journalistes à cette part de rémunération de droits voisins leur revenant. Les journalistes de Radio France percevront donc par l’intermédiaire de la Scam leur part de droits voisins. Les discussions sont en cours avec France Télévisions et les syndicats de journalistes de France Télévisions pour étendre de la même façon l’accord spécifique des journalistes à cette part de droits voisins.

Pour les « autres auteurs », la Scam doit signer le 25 juin avec le SATEV et la Garrd, un accord pour fixer la part revenant aux réalisateurs. Cet accord vise l’équité de traitement entre les réalisateurs et les journalistes audiovisuels. Cette part sera gérée individuellement par les producteurs, mais rien n’est exclu, à l’avenir, pour une éventuelle gestion par la Scam.

Intelligence artificielle générative : la Scam est mobilisée pour la défense du droit de la propriété intellectuelle, de la transparence et la fiabilité de l’information

Aux niveaux européens et international

La Scam, au sein de la Société des Auteurs Audiovisuels (SAA) et du Groupement Européen des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs (Gesac), a participé aux actions de lobbying et rejoint une très large coalition d’ayants droit dans l’UE pour contester la dernière version du « Code of practice », censé définir les obligations de respect du droit d’auteur et de transparence établies par l’AI Act adopté le 23 juin 2024.

Rédigée par un groupe de travail organisé par la Commission européenne, la dernière version du code constitue un recul par rapport aux acquis de l’AI Act : elle ne permet pas aux créateurs et créatrices et celles et ceux qui les représentent d’obtenir suffisamment d’informations sur les contenus protégés utilisés pour l’entraînement des IA génératives. Ces informations sont pourtant essentielles pour l’exercice de leurs droits.

De manière générale, l’exécutif européen montre des velléités préoccupantes de s’abstenir au maximum de réguler le marché de l’IA, alors que le Parlement compte plus de soutiens, parfois très actifs, une innovation encouragée par la régulation. Un rapport sur le droit d’auteur et l’IA générative y est en cours de rédaction et devrait être adopté en fin d’année. Nous y sommes très attentifs.

Signalons également qu’en novembre 2024, la première étude prospective significative (PMP Strategy pour la CISAC) sur l’impact de l’intelligence artificielle générative sur les revenus des créateurs est parue : elle met en évidence le recul prévisionnel de l’emploi (-21% dans l’audiovisuel d’ici 2028) et la création de valeur – significative – pour les fournisseurs d’IA.

Au niveau national

Signalons la publication des rapports d’Alexandra Bensamoun (volet juridique) et Joëlle Farchy (volet économique) sur la rémunération des auteurs et autrices, commandés par le CSPLA, qui ont été adoptés officiellement hier. Ils portent sur la mise en œuvre du règlement européen sur l’IA. La Scam se félicite de pouvoir disposer de documents de qualité. Elle en partage très largement les conclusions sur les objectifs de transparence, d’identification des données entrainées et sur les pistes envisagées pour obtenir une rémunération des auteurices.

La Scam a contribué aux réflexions communes préalables à l’adoption de ces rapports et mené un travail de sensibilisation auprès des parlementaires, notamment dans le cadre de la mission « IA et création » menée au Sénat (Pierre Ouzoulias, Agnès Evren, Laure Darcos). Ses conclusions sont attendues pour l’été.

Par ailleurs, la Scam participe à la concertation organisée par les ministres de la Culture et du Numérique, réunissant ayants droit et acteurs de la tech. Une première réunion s’est tenue le 2 juin au ministère de la Culture.

  • La Scam salue l’initiative de Rachida Dati et Clara Chappaz pour cette concertation avec les opérateurs et espère, au-delà de la production d’un rapport, susciter des négociations aboutissant à la signature d’accords de licences. Ils devraient permettre une autorisation encadrée, transparente et rémunérée des contenus des auteurs et autrices dont les œuvres sont exploitées par les IA.
  • Compte tenu de la frilosité de l’UE sur le sujet, la Scam espère que les conclusions très étayées du rapport de Mmes Bensamoun et Farchy pourront susciter rapidement la rédaction d’un texte de de loi qui porterait création d’une présomption d’utilisation des œuvres protégées.

Création de LaFA : une union majeure de l’écosystème audiovisuel pour activer une défense commune de la filière

En novembre 2024, les groupes audiovisuels France Télévisions, M6 et TF1, les principales organisations de gestion collective du secteur – l’Adami, la SACD, la Sacem et la Scam – ainsi que les syndicats de producteurs – ANIM France, le SPI et l’USPA – se sont réunis pour officialiser la création de LaFA, la filière audiovisuelle.

Parmi les acteurs de la filière, les chaînes de télévisions historiques sont les premières pourvoyeuses de droits et assurent le meilleur modèle de rémunération proportionnelle pour les membres de la Scam. Elles sont aussi les principales partenaires du financement de la création, aux côtés des producteurs, autre maillon essentiel de la chaîne de création. C’est pourquoi la Scam a soutenu la fondation de LaFA afin de porter une voix unie pour défendre l’écosystème de l’audiovisuel.

Dans un contexte de bouleversements profonds du secteur, l’ambition de LaFA est d’assurer la solidité de son modèle économique, d’accompagner sa transformation, de garantir la diversité et le renouvellement de la création dont les œuvres représentées par la Scam constituent une part essentielle. LaFA garantit aussi de défendre ensemble l’exception culturelle.

  • LaFA va publier le 27 juin Un « livre blanc ». Cette étude porte sur les problèmes économiques du secteur et met en exergue le rôle primordial joué par les acteurs audiovisuels historiques en matière, notamment, de création et d’information.

Audiovisuel public : consolider plutôt que fusionner

Proposition de loi (PPL) de Laurent Lafon 

Alors que Delphine Ernotte Cunci, la présidente de France télévisions est confirmée à son poste pour un troisième mandat, et Laurent Vallet, président de l’INA également au sien pour un troisième mandat, de fortes incertitudes sur l’avenir de la gouvernance de l’audiovisuel public demeurent. La « PPL Lafon », qui propose la création d’une holding rassemblant France télévisions, Radio France, et l’INA, devrait en principe être discutée en séance publique le 30 juin.

  • La Scam est opposée à cette PPL pour de multiples raisons : la différence de nature entre l’audiovisuel et le sonore (production externe versus production interne), le risque d’affaiblissement de Radio France, le coût du rapprochement, un volet social lourd avec deux conventions collectives qu’il faudra inévitablement renégocier, sans parler d’éventuelles difficultés d’avoir deux accords séparés en matière de rémunération des droits d’auteur, etc.

Assurer à l’audiovisuel public les moyens de ses ambitions et préserver le financement de la création 

L’urgence aujourd’hui est d’assurer à l’audiovisuel public les moyens des ambitions qui lui sont fixées.

En 10 ans (ce qui correspond aussi au premier mandat de Delphine Ernotte), France télévisions a perdu près de 480M€ en euros constants.

Source : France TV, juin 2025

Le budget 2025 de FTV a été raboté de 47,6 M€ par rapport au projet de loi de finances initial, conduisant l’entreprise à anticiper un déficit de 23 M€ sur l’exercice en cours. En cours d’année 2024, l’entreprise avait déjà dû faire face à l’annulation de 36M€ de crédits.

Pour les auteurs et autrices, il est capital de sécuriser le financement de la production audiovisuelle : FTV reste le premier moteur de la création documentaire audiovisuelle.

Pour rappel : aujourd’hui FTV est astreinte à une enveloppe annuelle de 520M€, soit 440 M€ en audiovisuel (avec 105 M€ pour le documentaire français de création) et 80 M€ pour le cinéma. La profession s’inquiète, à l’instar du président de l’Arcom, que l’investissement dans la création subisse le prochain rabot des nombreuses coupes successives imposés à France TV.

  • Les pouvoirs publics doivent offrir les garanties nécessaires pour que ce qui a été obtenu dans l’accord « création » du 2 juillet 2024 (qui court jusqu’au 31 décembre 2027) soit sanctuarisé, et puisse assurer la visibilité financière nécessaire au groupe public.

La Scam sensible aux préoccupations des auteurices de M6

Une récente étude de la Garrd – M6 : conditions de travail des auteurs réal – fait état d’un profond malaise concernant le travail d’un certain nombre d’auteurs et autrices qui réalisent des programmes pour M6.

Le sujet de la santé au travail ne peut laisser la Scam indifférente. Elle a écrit à Guillaume Charles, directeur général des programmes, pour en discuter. Elle souhaite également saisir le Syndicat des Producteurs et Créateurs de Programmes Audiovisuels (SPECT).

Enfin, la Scam demande à être associée aux discussions sur la charte tripartite auteurs/producteurs/diffuseurs que propose, à juste titre, la Garrd.

Chères autrices, Chers auteurs,

Afin de mieux rémunérer les droits de diffusion de vos œuvres, les membres du conseil d’administration ont voté en juin dernier une réforme préparée depuis plusieurs années par les services de la Scam, sur la base d’études prospectives réalisées à partir des résultats de trois années d’exercice.

Cette réforme concerne les chaînes dites « historiques » : France 2, France 3 nationale et régions, France 5, Arte, TF1, Canal+ et M6. Vous constaterez, dès la répartition du mois de décembre, les premiers effets de cette évolution, avec une application progressive des nouvelles règles.

Nous vous en avions communiqué les détails dans votre espace connecté en octobre et souhaitons ici en rappeler les mécanismes.

Une revalorisation globale

Pour une revalorisation globale des tarifs minutaires de référence, un ajustement des règles de répartition a été élaboré en fonction de tranches horaires de diffusion – précisons que c’est la première minute de sa diffusion qui inscrit une œuvre dans son créneau horaire.

De nouveaux calculs en fonction des tranches horaires

Les tarifs minutaires de référence varieront donc en fonction des tranches horaires, avec une distinction entre chaînes publiques et privées, ces dernières étant soumises à des pratiques éditoriales et des modèles de financement différents. Ceci permet d’augmenter la rémunération des œuvres diffusées dans les tranches horaires de forte visibilité. Pour les autres tranches horaires, la rémunération sera en grande partie compensée par la hausse générale des tarifs minutaires.

Par ailleurs, pour permettre l’augmentation du tarif minutaire de référence, un taux d’abattement s’appliquera à toutes les rediffusions, quelle que soit la période de rediffusion.

Les règles inchangées

  • le barème de classement des œuvres en fonction de leur nature (documentaire unitaire et reportage d’investigation, série documentaire, série, reportage, etc. ) reste inchangé.
  • une prime de 20% s’applique à la primo-diffusion sur les chaînes historiques d’une œuvre inédite.
  • un abattement de 60% s’applique pour les rediffusions sur une même chaîne.
  • la rediffusion d’une œuvre primo-diffusée sur une autre chaîne historique, se voit appliquer les tarifs minutaires de référence, sans la prime de 20%.

Une mise en œuvre progressive en 2024-2025

Les premiers ajustements seront effectifs dès la répartition de décembre 2024, pour les diffusions du premier trimestre de cette année sur les chaînes concernées.

Pour une compréhension de ces nouvelles règles, nous vous invitons à consulter les tableaux ci-dessous. 

Tarifs minutaires de référence

Taux de répartition des primo-diffusions sur les chaînes historiques

Taux de répartition des œuvres ayant été précédemment diffusées sur une autre chaîne historique

Conscients de la complexité des calculs et de l’aspect technique de cette réforme, nous nous tenons à votre entière disposition pour toute question concernant ces ajustements et leur impact sur la répartition de vos prochains droits. Les services de la Scam restent à votre écoute, très attentifs aux effets de l’application de ces nouvelles règles destinées, répétons-le, à garantir une plus juste rémunération.

Très cordialement.

Rémi Lainé, réalisateur et président de la Scam
Hervé Rony, directeur général de la Scam

Pour toutes informations complémentaires, n’hésitez pas à consulter le barème audiovisuel et les règles de répartition ou à nous contacter relations.auteurices@scam.fr

Le prix Albert Londres partage l’alerte lancée par la Société des journalistes de l’AFP, qui dénonce les terribles conditions de vie et de travail de ses correspondants à Gaza.

L’AFP travaille avec une pigiste texte, trois photographes et six pigistes vidéo dans la Bande de Gaza depuis le départ de ses journalistes staff courant 2024.
Avec quelques autres, ils sont aujourd’hui les seuls à rapporter ce qu’il se passe dans la Bande de Gaza. La presse internationale est interdite d’entrer dans ce territoire depuis près de deux ans.

Nous refusons de les voir mourir.

L’un deux, Bashar, collabore pour l’AFP depuis 2010, d’abord comme fixeur, ensuite comme photographe pigiste, et depuis 2024 comme principal photographe.

Samedi 19 juillet, il est parvenu à poster un message sur Facebook :
« Je n’ai plus la force de travailler pour les médias. Mon corps est maigre et je ne peux plus travailler ».

Bashar, 30 ans, travaille et vit dans des conditions égales à celles de tous les Gazaouis, allant d’un camp de réfugiés à un autre camp au gré des bombardements israéliens. Depuis plus d’un an il vit dans le dénuement le plus total et travaille en prenant d’énormes risques pour sa vie. L’hygiène est pour lui un problème majeur, avec des périodes de maladies intestinales sévères.
Bashar vit depuis février dans les ruines de sa maison de Gaza City avec sa mère, ses quatre frères et sœurs et la famille d’un de ses frères. Leur maison est vide de tout aménagement et confort, à part quelques coussins. Dimanche matin, il a rapporté que son frère aîné était « tombé, à cause de la faim ».

Même si ces journalistes reçoivent un salaire mensuel de l’AFP, il n’y a rien à acheter ou alors à des prix totalement exorbitants. Le système bancaire a disparu, et ceux qui pratiquent le change entre les comptes bancaires en ligne et l’argent liquide prennent une commission de près de 40%.

L’AFP n’a plus la possibilité d’avoir un véhicule et encore moins de l’essence pour permettre à ses journalistes de se déplacer pour leurs reportages. Circuler en voiture équivaut de toutes les façons à prendre le risque d’être une cible pour l’aviation israélienne. Les reporters de l’AFP se déplacent donc à pied ou en charrette tirée par un âne.

Ahlam, elle, survit dans le sud de l’enclave. Et tient à « témoigner », le plus longtemps possible. « A chaque fois que je quitte la tente pour couvrir un événement, réaliser une interview ou documenter un fait, je ne sais pas si je reviendrai vivante ».
Le plus gros problème, confirme-t-elle, c’est le manque de nourriture et d’eau.

Nous voyons leur situation empirer. Ils sont jeunes et leur force les quitte. La plupart n’ont plus la capacité physique de parcourir l’enclave pour faire leur métier. Leurs appels au secours, déchirants, sont désormais quotidiens.

Depuis quelques jours, nous avons compris de leurs brefs messages que leur vie ne tenait plus à grand-chose et que leur courage, consacré depuis de longs mois à informer le monde entier, ne les aidera pas à survivre.

Nous risquons d’apprendre leur mort à tout moment et cela nous est insupportable. Ce dimanche, Bashar a écrit : “Pour la première fois, je me sens vaincu ». Plus tard dans la journée, il a dit à l’un de nous qu’il le remerciait « d’expliquer ce que nous vivons au quotidien entre la mort et la faim ». « Je souhaiterais que M. Macron puisse m’aider à sortir de cet enfer ».

Ahlam se tient encore debout. « J’essaie de continuer à exercer mon métier, à porter la voix des gens, à documenter la vérité face à toutes les tentatives pour la faire taire. Ici, résister n’est pas un choix : c’est une nécessité ».

Depuis que l’AFP a été fondée en août 1944, nous avons perdu des journalistes dans des conflits, nous avons eu des blessés et des prisonniers dans nos rangs, mais aucun de nous n’a le souvenir d’avoir vu un collaborateur mourir de faim.

Le CA sortant de la SDJ

La Scam, partenaire historique du festival international du photojournalisme, vous attend à Perpignan, autour de trois rendez-vous à ne surtout pas manquer !

Prix Mentor 2025 session #5

Mercredi 3 septembre à 15h au Palais des Congrès et des Expositions

Visa pour l’image accueille la cinquième session du prix Mentor 2025.
Doté de 5 000 euros par la Scam et d’une formation d’une valeur de 2 500 euros du CFPJ Paris, ce prix est dédié à la réalisation d’un projet photographique. L’occasion d’élire en présence du jury votre coup de cœur.

Rencontre professionnelle Scam-Saif
Intelligence artificielle générative et photojournalisme – Saison 2
« Quelles avancées et perspectives pour les photographes et le droit d’auteur ? »

Jeudi 4 septembre de 15h à 16h30 au Palais des congrès, auditorium Charles Trenet

Dès 2023, la SAIF et la Scam organisaient, à Visa pour l’image – Perpignan, une première table ronde sur les bouleversements provoqués par l’émergence de l’intelligence artificielle générative, en particulier sur les enjeux pour les photographes et la liberté d’informer. Deux ans plus tard, la SAIF et la Scam proposent de faire un point d’étape sur les évolutions récentes et les perspectives à venir.

Quels sont les apports du nouveau règlement européen sur l’intelligence artificielle adopté en juin 2024 ? Quelles avancées pour la photographie de presse et la défense des droits d’auteur ? Quel est l’avenir du photojournalisme face au développement de l’IA ?

Cette nouvelle table ronde proposera un état des lieux de la situation juridique actuelle au niveau français et européen. La rencontre sera l’occasion d’évoquer les hypothèses en matière de rémunération et de défense des droits d’auteur et d’aborder les discussions en cours sur la transparence des données d’entraînement et les codes de bonne pratique. Enfin, il sera question des enjeux éthiques et professionnels que l’IA continue de poser pour le photojournalisme.

Le débat sera modéré par Pierre Ciot, en présence notamment de

Nicolas Mazars – directeur juridique de la Scam,
Eric Barbier – membre du Syndicat national des journalistes,
Olivier Brillanceau – directeur général de la SAIF,
et Benoît Tabaka – secrétaire général de Google.

Remise du prix Pierre & Alexandra Boulat 2025

Jeudi 4 septembre au soir au Campo Santo

La Scam remettra le prix à Thomas Morel-Fort pour son projet Carry that Weight.

Le prix Pierre & Alexandra Boulat encourage le travail des photojournalistes se heurtant aux difficultés économiques de leur métier. Doté de 8 000 euros, il permet à un ou une photojournaliste de réaliser un reportage inédit.

(suite…)

Anja Unger, présidente de la Scam,
Axel Illary et Iman Production,
Sous le haut patronage de Madame Françoise Remarck, Ministre de la Culture et de la Francophonie de Côte d’Ivoire,
ont le plaisir de vous inviter à la projection du film documentaire

Zouglou Feeling
d’Axel Illary

2002 – 60 minutes – produit par Iman Production

« Zouglou Feeling » explore les origines, l’évolution et l’impact social du mouvement Zouglou en Côte d’Ivoire, à travers les voix de ses pionniers. Témoignages, archives et instants de vie composent ce film engagé et vivant.

La projection sera suivie d’une séance de dédicaces de

Zouglou, Rythmes et Résistance
un livre du même auteur

Paru en 2024 aux éditions Le Lys Bleu

Ce livre vous invite à revivre l’histoire fascinante d’un mouvement musical qui a profondément marqué l’identité de la Côte d’Ivoire. Avec une plume pleine d’anecdotes, Axel Illary décrit le parcours tumultueux du Zouglou, de ses origines jusqu’à nos jours.

Anja Unger, présidente de la Scam,
le Pr Amine Benyamina, Marie Pierre Samitier
et les Editions Marabout
,
ont le plaisir de vous inviter à la présentation de

ADDICTIONS – Manuel de premiers secours
du Pr Amine Benyamina et de Marie Pierre Samitier

Et si on parlait des ADDICTIONS ?

Le nombre d’addictions est en forte croissance : tabac et alcool bien sûr mais aussi de nouvelles substances ou objets (MDMA, gaz hilarants, écrans, médicaments, cannabis, etc.).

Le Pr Amine Benyamina et Marie Pierre Samitier mêlent réflexions sociétales et de santé publique, aux côtés des protocoles détaillés pour chaque addiction ou polyaddictions.

Anja Unger, présidente de la Scam,
Anne Poiret, After War et Squawk,
ont le plaisir de vous inviter à la projection du film documentaire

L’Irak sous emprise
d’Anne Poiret

2025 – 58 minutes – produit par After War & Squawk
coproduit par Arte
avec le soutien du CNC et de la PROCIREP
et Cinétévé sales

8 ans après la fin de la guerre contre Daech, les milices créées pour défendre l’Irak n’ont jamais été démobilisées. Souvent présentées comme un bloc chiite pro-iranien, elles sont devenues un pouvoir parallèle à l’État et fragilisent la souveraineté du pays. En accédant à leurs leaders, le documentaire explore ce système tentaculaire qui maintient une violence constante dans cette nation qui se croyait en paix.

À partir du 17 juillet 2025, la procédure de signature en ligne sera simplifiée et renforcée, notamment pour les œuvres comportant plusieurs co-auteurs ou co-autrices. Elle sera assurée par DocuSign, notre prestataire de signature électronique sécurisée. Voici les principales améliorations.

Une signature simultanée avec suivi en temps réel

Tous les co-auteurs et co-autrices recevront la demande au même moment. En tant que déclarante ou déclarant, vous pourrez suivre l’avancement, savoir qui a signé, et vous recevrez immédiatement un courriel en cas de refus de partage.

Un lien actif pendant 90 jours

Les signataires disposeront de 90 jours pour signer. Des rappels automatiques seront envoyés pendant cette période, et vous pourrez les relancer manuellement depuis votre espace connecté.

Des modifications possibles en cours de procédure

Tant que toutes les signatures n’ont pas été recueillies, vous pourrez modifier ou supprimer la déclaration, puis relancer le processus.

Un pilotage centralisé depuis la page « Vos œuvres »

Rendez-vous sur cette page pour suivre les signatures et relancer vos co-auteurs ou co-autrices, en cliquant sur le titre de l’œuvre concernée (statut « en cours de signature »).

Proposition de loi relative à la réforme de l’audiovisuel public et à la souveraineté audiovisuelle – La Filière audiovisuelle (LaFA) souhaite alerter les parlementaires sur les conséquences graves que pourrait entraîner l’adoption des amendements visant à interdire la publicité commerciale sur les chaînes privées pendant les programmes destinés aux enfants de moins de 12 ans, lors de l’examen en séance de la proposition de loi relative à la réforme de l’audiovisuel public et à la souveraineté audiovisuelle à l’Assemblée nationale, prévu lundi 30 juin et mardi 1er juillet.

Cette mesure constitue une fausse promesse de protection des enfants, alors même que les éditeurs de services, les producteurs et les auteurs se sont engagés depuis plusieurs années dans une démarche responsable, notamment à travers la Charte alimentaire, pour encadrer les messages publicitaires et garantir des contenus et des programmes respectueux des jeunes publics.

Cette mesure d’interdiction générale, à rebours de toute démarché pédagogique, aurait en revanche pour effet immédiat une baisse significative des recettes publicitaires des chaînes, compromettant le financement de la création audiovisuelle, notamment dans le secteur de l’animation, pourtant fleuron de la culture française, et qui connaît aujourd’hui une crise importante.

Elle renforcerait également les déséquilibres réglementaires qui pénalisent les acteurs nationaux et favorisent les plateformes internationales, non soumises aux mêmes règles, au détriment de notre souveraineté culturelle et de la diversité de l’offre jeunesse.

LaFA appelle les parlementaires à une approche équilibrée, concertée, et tenant compte des réalités économiques du secteur, afin de ne pas fragiliser davantage un écosystème déjà sous pression.

La Filière Audiovisuelle (LaFA) a été créée en novembre 2024 à l’initiative de plusieurs éditeurs, syndicats d’auteurs et producteurs. Elle réunit 25 membres, dans une démarche inédite et unique au monde, pour construire et diffuser largement une compréhension commune des enjeux du secteur audiovisuel français. Son ambition est d’accompagner la transformation du secteur, de garantir la diversité et le renouvellement de la création et d’assurer le rayonnement de l’exception culturelle française.

Contact presse 
La Scam – presse@scam.fr – 01 56 69 64 34

La Scam invite cinq auteurs ou autrices à participer à l’IDFAcademy. Vous avez jusqu’au vendredi 1er août 15 heures pour adresser votre candidature.

La formation et les candidatures se faisant en anglais, le message ci-dessous est également rédigé dans la langue de Shakespeare

Taking place from November 13 to 16 in Amsterdam during IDFA, IDFAcademy gives emerging international filmmakers the opportunity to meet a broad spectrum of highly esteemed documentary professionals willing to share their knowledge of the industry.

Program

During this intensive training program, participants gain up-to-date market knowledge of the documentary industry and learn first-hand about the current trends in documentary filmmaking. Trends and models in various parts of the world are dealt with to ensure that participants develop a broad view of the sector. The program consists of masterclasses of well-known directors and smaller sessions on subjects like outreach and distribution. See the program.

Participants

LaScam invites* 5 authors, making their first or second feature film, who have proven their talent on a national scale and would like to expand their career internationally. Applications from experienced authors are not accepted.
This invitation is exclusively dedicated to authors recipient of, either Brouillon d’un rêve grant, Étoiles de la Scam, Scam Prize or Albert Londres Prize.
Please note carefully: the program is not project-driven, nevertheless participants should have a project during their attendance. This ensures that participants are constantly applying the general knowledge and advice to their own documentary during the four days program.
Having a producer is not needed. Only one author per project can apply.
Attention will be focused on your learning objectives. Describe which specific elements of the IDFAcademy program you anticipate will contribute to your career, what topics you would like to learn about, and what kinds of professionals you would like to learn from during the program. 

LaScam Bonus

To ensure that these opportunities take place in the best conditions, LaScam offers, several weeks before IDFA, a workshop with Claire Dixsaut « The art of the pitch in English ». It consists of two modules:

  • a training course on the methodology of pitch
  • a pitch practice session

Important: If you are selected, in October, you will be asked to submit a complete file of your project in English as soon as possible. Be prepared.

Agenda

Deadline application: Friday, August 1st at 3pm on LaScam form.
The finale selection in collaboration with IDFA will be made early October.

Workshop “The art of the Pitch in English” :

  • Monday, October 6th: Methodology of pitch (4 hours, in videoconference)
  • Tuesday, October 14th: Practice session (4 hours, in Paris*)

IDFAcademy 2025 : from November 13 to 16 in Amsterdam.

Application form

Please use this form to apply before Friday, August 1st at 3pm.

Please have the following details (english only) ready:

  • Full contact details
  • Motivation – What do you hope to get out of the IDFAcademy program and how can your participation contribute to your career – max. 400 words
  • Learning objectives – Describe which specific elements of the IDFAcademy program you anticipate will contribute to your career, what topics you would like to learn about, and what kinds of professionals you would like to learn from during the program.
  • Pitch of your project – max. 300 words
  • Project-related viewing link (rush, teaser, etc.) (optional)
  • Biography max. 120 words (only one author per project can apply)
  • Full Filmography (mandatory, or mention that this is your first film): films titles, broadcasters, festival selections and prizes.
  • Vimeo link to one selected film from your filmography
  • Justify the choice of this selected film. How does this shed light on your approach as an author? max. 100 words

* The costs for organization are covered by LaScam and IDFA

Contacts

Lise Roure, Chloé Ansquer – idfacademy@scam.fr – 01 56 69 58 40 / 01 56 69 58 62

De grandes signatures du répertoire du réel, distinguées par la Scam pour l’ensemble de leur œuvre, s’engagent pour Gaza et dénoncent le sort du peuple palestinien.

Nombre d’entre nous, documentaristes, écrivains et écrivaines, journalistes, photographes,  faisons œuvre, en auscultant l’histoire et le présent, d’éclairer par nos films, nos livres, nos photos et nos reportages, ce qui abime l’humanité, dans la marche du monde, dans l’intimité des âmes, à l’autre bout de la terre ou l’autre bout de la rue. 

Notre regard est tourné vers Gaza. Rien ne pourra l’en détourner. C’est le peuple palestinien que l’on extermine. 

Comme nous le faisons déjà pour les Arméniens, les Juifs, les Tsiganes, les Tutsis et tous les peuples persécutés, nous n’aurons de cesse de documenter et dénoncer ce qui se noue actuellement sous nos yeux, et s’inscrit à l’inventaire des inhumanités. 

Premières signatures :
Pierre Bayard – écrivain
Simone Bitton – cinéaste
Carmen Castillo – cinéaste
Patrick Chamoiseau – écrivain
Olivier Culmann – photographe
Laura El-Tantawy – photographe
Charles Enderlin – journaliste
Annie Ernaux – écrivain
Kathleen Evin – journaliste
Raphael Garrigos – journaliste
William Karel – cinéaste
Daniel Karlin – cinéaste
Christian Lutz – photographe
Daniel Mermet – journaliste, auteur et producteur radio
Avi Mograbi – cinéaste
Irène Omélianenko – documentariste et autrice radio
Aline Pailler – journaliste et autrice radio
Isabelle Roberts – journaliste
Denis Robert – journaliste
Marie-Monique Robin – journaliste et cinéaste
Françoise Romand – cinéaste
Lydie Salvayre – écrivaine
Christine Spengler – photographe
Jean-Pierre Thorn – cinéaste
Véronique de Viguerie – photographe
Teri Wehn Damisch – cinéaste

Ont également signé :
Frédéric Goldbronn – réalisateur
Rémi Lainé – réalisateur

 

Si vous souhaitez signer cette tribune, vous pouvez nous en faire la demande à : communication@scam.fr