Le jury a décerné à l’unanimité le Prix Émergences 2024 à Amir Youssef, pour son film Apoléon et son projet de résidence Le Panoramythique.

Apoléon
Amir Youssef

14’22 – 2024– Le Fresnoy

Un groupe de figurines du musée de L’Armée à Paris rejoint Napoléon lors de son expédition en Égypte. Le film explore des questions politiques liées au militarisme et à la colonisation, remettant en question les récits historiques traditionnels.

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Projet de résidence : Le Panoramythique

Une installation vidéo multidisciplinaire qui réinvente la campagne de Napoléon en Égypte, en explorant la construction et la transmission des récits historiques. Inspirée d’un diorama au musée de l’Armée à Paris, l’œuvre interroge la représentation contrastée de Napoléon et des monuments égyptiens, notamment la légende du nez manquant du Sphinx. Le projet combine vidéo, peinture et automates pour animer cette scène historique, tout en remettant en question les discours coloniaux de l’époque.

Biographie de l’auteur

Amir Youssef est un artiste visuel et cinéaste égyptien explorant l’archéologie des médias et le pré-cinéma. Diplômé des Beaux-Arts d’Alexandrie en 2015 et du DNSEP de l’École d’art d’Aix-en-Provence, il a rejoint Le Fresnoy (2022–2024) avant de devenir résident à la Cité Internationale des Arts à Paris. À travers des films, installations et sculptures, son travail interroge le mouvement, la narration et la manière de rendre les archives et les musées accessibles dans l’espace public. Il revisite les récits historiques et les problématiques postcoloniales en mobilisant l’humour et des temporalités critiques. Son dernier film, Apoléon, explore les mythes autour de la campagne d’Égypte de Napoléon, questionnant les narrations dominantes. Ses œuvres ont été exposées à l’international, notamment à Ars Electronica, Visions du Réel, Le Fresnoy et la Fondation Vasarely.

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Le Prix Émergences 2023 a été décerné à Quentin Sombsthay pour son film Mémoire morte et son projet de résidence Image latente.

Mémoire morte
Quentin Sombsthay

28’58 – 2021 – LA FÉMIS

Quentin a découvert un disque dur appartenant à un adolescent qu’il ne connaît pas. Les discussions MSN et les photos qu’il contient vont l’amener à réfléchir sur la mémoire numérique et les traces que nous laissons.

Mémoire morte de Quentin Sombsthay

Projet de résidence : Image latente

Au Kenya, une entreprise américaine exploite des centaines de travailleurs pour améliorer les IA. Payés 2 $ de l’heure, ils lisent des extraits de textes contenant des descriptions allant de la torture à l’inceste afin de construire la barrière morale de ChatGPT. Le film traite des visions récurrentes dont ils souffrent depuis la lecture de ces textes.

Biographie de l’auteur

Né à Metz en 1993, Quentin Sombsthay étudie aux Beaux-arts où il explore plusieurs médiums allant de la peinture à la gravure, avant de réaliser son premier documentaire Dans l’idéal, ayant pour sujet l’utopie politique du squat d’un ancien cinéma tout en le mêlant au récit du souvenir d’un amour passé.

Il entre ensuite au département montage de la Fémis, formation dans laquelle il collabore avec plusieurs auteurs tout en poursuivant son travail de création. En s’appropriant les nouveaux outils numériques pour aborder la notion de fantasme, il réalise Megan, une fiction sur un adolescent tombant amoureux d’une actrice dont le visage est truqué par du Deep fake, une technique de remplacement de visage.

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Le Prix Émergences 2022 a été décerné à Jean Gégout pour son film Omi-Maiko Station et son projet de résidence Kidorikko.

Omi-Maiko Station
de Jean Gégout

23’34 – 2021 – ENSAD

Le soir du 21 juin 2016, un homme trouve une carte mémoire le long d’une piste cyclable. Deux jours après, il apprend qu’une fille de sa ville est portée disparue. Il part alors à sa recherche.

Jean Gégout Film finale prix emergences 2022
photo Omi-Maiko Station de Jean Gégout

Projet de résidence : Kidorikko

Le projet Kidorikko est un documentaire animé et poétique qui s’interroge sur la potentielle disparition de la chanteuse Ten Chiyumi. En tant que narrateur, enquêteur et artiste, je m’accapare de l’underground japonais des années 90 via une réappropriation plastique des images d’archives de l’époque. L’intrigue initiale risque de m’amener vers une introspection progressive où mon rapport à la chanteuse, plus qu’au fait divers en lui-même, devrait laisser entrevoir des parallèles entre différents souvenirs de temps et d’espaces que je ne soupçonnais pas jusqu’alors.

Jean Gégout Kidorikko Finale Prix emergences 2022
photo Kidorikko de Jean Gégout

Le jury était composé de :

Véronique Baton (directrice du fonds de dotation EDIS)
Julie Sanerot (directrice de production et programmation artistique du CentQuatre-Paris)
Claudia Marschal (réalisatrice, commission Écritures et formes émergentes de la Scam)
Nicolas Gourault (lauréat Prix Émergences 2021 pour VO et projet résidence Deepdrive)
Jean-Marc Chapoulie (réalisateur, commission Écritures et formes émergentes de la Scam)

> Les finalistes 2022

Jean Gégout Prix Emergences 2022
photo Jean Gégout

Le jury a attribué le Prix Mentor 2023 à Elie Monferier pour son projet « Insula », une série photographique portant le nom de l’île de ses ancêtres, Minorque et d’une partie de notre cerveau – le cortex insulaire.

Elie Monferier
Photo : Patrick Cockpit

Insula

« Insula, c’est l’île de mes ancêtres, Minorque, devenue la métaphore d’une mémoire érodée par le sel et le vent. Une île inabordable et meurtrie, dont les roches fissurées font affleurer les fantômes de la guerre civile espagnole et la douleur de l’exil. Insula, c’est également une toute petite partie de notre cerveau – le cortex insulaire – qui régit certaines émotions comme l’empathie et la prise de risque, et qui joue un rôle déterminant dans les phénomènes psychiques d’addiction et de paranoïa. »

Elie Monferier

Artiste visuel, photographe et designer graphique, Elie Monferier s’intéresse à l’image pour sa capacité à produire du récit, à générer de la rupture dans l’ordre fonctionnel du monde et à sonder le mouvant, le dynamique, le sensible par lesquels la pensée se constitue et circule. Ses recherches gravitent en particulier autour de la mémoire, qu’elle soit affective ou pulsionnelle, sociale ou territoriale, et de ses effets. Créateur de livres de photographie, il voit dans ce médium la possibilité sans cesse renouvelée de questionner notre manière de nous déplacer au sein des images et de penser avec elles. Son travail est régulièrement exposé, en France et à l’international, lors de festivals ou en galerie (Festival Circulations, Athens Photo Festival, Galerie Sage Paris, Galerie Enfant Sauvage à Bruxelles). Il est également lauréat du prix du meilleur livre photo de l’année 2020 attribué par PhotoEspana.
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Le jury a attribué le Prix Mentor 2022 à David Siodos pour son projet « En attendant le silence ». Une série photographique retraçant l’histoire d’un vieil homme atypique, Michel, marqué par les épreuves de la vie.

Prix Mentor 2022 Siodos-David
photo David Siodos

Dans la lignée de ses projets photographiques auprès de ceux dont on ne parle pas, aux existences marginales et aux modes de vie alternatifs, David Siodos rencontre Michel et sa folie douce dans un petit village de la vallée de l’Aude. Un projet de livre photographique en collaboration avec un auteur naît de ce personnage de vieil homme atypique. Michel vit entouré de solitude, en exilé volontaire, à la fois puissant et terriblement fragile, au cœur de la nature. Sa détermination lui permet de surmonter le drame d’un incendie qui ravage son abri et tout ce qu’il possède. Avec son regard humain et poétique, David Siodos s’attache à documenter cette reconstruction au cours de laquelle Michel développe des ressources physiques et spirituelles époustouflantes. La vallée, les sentiers de montagne, les chevaux des propriétaires du voisinage peuplent son univers teinté de romantisme noir.

David Siodos

« Rien ne me prédestinait à devenir photographe. Né d’une famille modeste, la discrétion et le labeur étaient les rouages de mon éducation. Je ne faisais pas de vagues et suivais un parcours classique sans relief. Plus tard, je débutai ma vie professionnelle mais sans parvenir à m’accomplir totalement. Par hasard, la photographie a changé ma vie. Le destin m’a ouvert les portes d’une exposition non loin de chez moi, à Toulouse. Le travail du photographe Willy Ronis y était mis à l’honneur et, pour la première fois dans ma vie, je me sentais parfaitement à ma place. Dès lors, je décidai de parcourir la rue à la recherche d’une scène de vie, d’une émotion unique. J’étais perdu mais totalement heureux. Plus tard encore, je me retrouvai à arpenter les abords du périphérique pour documenter la vie de ceux dont on ne parle pas. Depuis, au travers de ma photographie, je m’attelle à présenter un monde difficile et reclus sous un angle humain et poétique. » David Siodos
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Photo : Benjamin Géminel / Hans Lucas

Pour célébrer son 90e anniversaire, le jury s’est réuni à Vichy, ville natale d’Albert Londres.
L’Association du Prix remercie la ville de Vichy, son maire, Frédéric Aguilera pour leur accueil et Marie de Colombel grâce à qui la Maison Albert Londres est devenue un patrimoine de la ville.

Photo : Benjamin Géminel / Hans Lucas

Wilson Fache, Hélène Lam Trong et Nicolas Legendre

Photo : Benjamin Géminel / Hans Lucas

Wilson Fache - Prix de la presse écrite

Photo : Benjamin Géminel / Hans Lucas

Hélène Lam Trong - Prix de l'audiovisuel

Photo : Benjamin Géminel / Hans Lucas

Nicolas Legendre - Prix du livre

Photo : Benjamin Géminel / Hans Lucas

Wilson Fache, Hélène Lam Trong et Nicolas Legendre

Photo : Benjamin Géminel / Hans Lucas

Wilson Fache - Prix de la presse écrite

Photo : Benjamin Géminel / Hans Lucas

Hélène Lam Trong - Prix de l'audiovisuel

Photo : Benjamin Géminel / Hans Lucas

Nicolas Legendre - Prix du livre

85e Prix de la presse écrite

Wilson Fache
pour ses reportages sur l’Afghanistan (Libération et L’Echo), la gare routière de Tel Aviv (Mouvement) et l’Ukraine (L’Echo).

« Les eaux brunes de la rivière Logar sont aussi épaisses que du sang coagulé »… « La gare des bus de Tel Aviv est un crachat au visage du bon goût. Un coupe-gorge et un refuge. »… ainsi commencent des papiers de Wilson Fache. Le jury reconnaît une plume rare, un talent d’évocation, une capacité à emmener son public dans des atmosphères…
Journaliste belge indépendant, Wilson Fache couvre le Moyen-Orient et les grandes actualités internationales pour de nombreux médias (RTBF, RFI, Libération, L’Orient-Le Jour, RTS, RTL…).

39e Prix de l’audiovisuel

Hélène Lam Trong
pour son film « Daech, les enfants fantômes » (France 5, Cinétévé)

Le jury salue cette enquête qui parle de ce qui devient un silence gêné, ces centaines d’enfants que la France laisse grandir dans des prisons en Syrie. Un film sur l’attente et l’absence dans lequel les enfants sont filmés avec une grande dignité.
Hélène Lam Trong, diplômée du Celsa et l’IEP Toulouse, lauréate de la bourse Brouillon d’un rêve de la Scam et de la Fondation Varenne, a réalisé une quinzaine de documentaires et reportages, principalement pour le service public.
À voir sur France.tv

Le jury souligne la qualité de l’enquête Bouddhisme, la loi du silence (Arte, Studiofact Media Group, TV Press), de Élodie Emery et Wandrille Lanos.
Une enquête courageusement conduite par ses auteurs en dépit des pressions.

7e Prix du livre

Nicolas Legendre
pour « Silence dans les champs » (éditions Arthaud)

Le jury applaudit ce travail d’enquête au long cours sur un sujet essentiel, vital, qui concerne chacun d’entre nous. Cette immersion dans l’agro-industrie bretonne est un travail difficile, brillant, documenté qui révèle une atmosphère sournoise de féodalité, et décortique les méthodes ce que l’on pourrait aussi appeler la « Breizh mafia ».
Nicolas Legendre, 37 ans, diplômé de l’école de journalisme de Tours, travaille pour plusieurs médias (XXI, Géo, Le Monde…), il est également photographe.

Le jury 2023 présidé par Hervé Brusini, était composé de : Lise Blanchet, Annick Cojean, Catherine Jentile, François Hauter, Christian Hoche, Jean-Xavier de Lestrade, Manon Loizeau, Sylvain Louvet, Alain Louyot, Jean-Baptiste Malet, Jean-Paul Mari, Delphine Minoui, Alfred de Montesquiou, Michel Moutot, Anne Poiret, Patrick de Saint-Exupéry, Frédéric Tonolli, Olivier Weber, ainsi que des lauréats 2023 : Margaux Benn, Victor Castanet, Ksenia Bolchakova, Alexandra Jousset.

Contact

Stéphane Joseph – 06 82 90 01 93 – stephane.joseph@scam.fr

photo Benjamin Géminel
photo Benjamin Géminel

Le jury salue la présélection 2022 illustrant la richesse et la diversité du grand reportage. Ces journalistes sont l’honneur d’une profession en prise directe avec les soubresauts, les fulgurances de l’histoire. Pour le 90e anniversaire de la mort d’Albert Londres, le jury a délibéré à Riga, souhaitant rendre hommage à tous les journalistes qui œuvrent pour rendre compte de la guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine.

Prix Albert Londres 2022
photo Benjamin Géminel / Hans Lucas

Ksenia Bolchakova, Alexandra Jousset, Margaux Benn, Victor Castanet

Margaux Benn, Prix Albert Londres 2022 de la presse écrite
photo Benjamin Géminel / Hans Lucas

Margaux Benn - Prix de la presse écrite

Alexandra Jousset Prix Albert Londres 2022 de l'audiovisuel
photo Benjamin Géminel / Hans Lucas

Alexandra Jousset - Prix de l'audiovisuel

Ksenia Bolchakova, Prix Albert Londres 2022 de l'audiovisuel
photo Benjamin Géminel / Hans Lucas

Ksenia Bolchakova - Prix de l'audiovisuel

Victor Castanet Prix Albert Londres 2022 du Livre
photo Benjamin Géminel / Hans Lucas

Victor Castanet - Prix du livre

Prix Albert Londres 2022
photo Benjamin Géminel / Hans Lucas

Ksenia Bolchakova, Alexandra Jousset, Margaux Benn, Victor Castanet

Margaux Benn, Prix Albert Londres 2022 de la presse écrite
photo Benjamin Gémniel / Hans Lucas

Margaux Benn - Prix de la presse écrite

Alexandra Jousset Prix Albert Londres 2022 de l'audiovisuel
photo Benjamin Géminel / Hans Lucas

Alexandra Jousset - Prix de l'audiovisuel

Ksenia Bolchakova, Prix Albert Londres 2022 de l'audiovisuel
photo Benjamin Géminel / Hans Lucas

Ksenia Bolchakova - Prix de l'audiovisuel

Victor Castanet Prix Albert Londres 2022 du Livre
photo Benjamin Géminel / Hans Lucas

Victor Castanet - Prix du livre

Hervé Brusini, président du Prix Albert Londres 2022
photo Benjamin Géminel / Hans Lucas

Hervé Brusini, président du Prix Albert Londres

Aurélie Royet-Gounin ambassadrice de France en Lettonie
photo Benjain Géminel / Hans Lucas

Aurélie Royet-Gounin, Ambassadrice de France en Lettonie

Rémi Lainé Président de la Scam
photo Benjamin Géminel / Hans Lucas

Rémi Lainé, président de la Scam

Victor Castanet Prix Albert Londres 2022 du livre
photo Benjamin Géminel / Hans Lucas

Victor Castanet

Prix Albert Londres 2022
photo Benjamin Géminel / Hans Lucas

Margaux Benn, Ksenia Bolchakova, Alexandra Jousset, Victor Castanet

84e Prix de la presse écrite

Margaux Benn
pour ses reportages sur la guerre en Ukraine publiés dans Le Figaro

Après avoir travaillé pour l’AFP, le New York Times, le Guardian, Jeune Afrique, la BBC… Margaux Benn, franco-canadienne, est aujourd’hui grand reporter au Figaro. Le jury avait déjà remarqué sa plume singulière en la présélectionnant à deux reprises. Il salue aujourd’hui son style, son écriture enviable, une tendresse dans le regard posé sur ceux qui sont au front, des angles inattendus et un renouvellement permanent de son art du récit.

38e Prix de l’audiovisuel

Alexandra Jousset et Ksenia Bolchakova
pour leur film Wagner, l’armée de l’ombre de Poutine (France 5, Capa presse)

Ces deux femmes, qui réalisent des documentaires depuis plus de dix ans, ont réalisé ce film aussi terrifiant et glaçant qu’il est précurseur et prémonitoire. Alexandra Jousset et Ksenia Bolchakova ont été les premières à documenter les actions de cette armée de l’ombre, contribuant à nous faire comprendre les enjeux de la géopolitique du Kremlin. Le jury récompense une enquête fouillée et implacable, un travail dangereux sur des terrains où le prix de la vie ne vaut pas cher.

6e Prix du livre

Victor Castanet
pour Les Fossoyeurs (Editions Fayard)

Journaliste de presse écrite et de télévision, Victor Castanet a mené une enquête de trois ans dans l’univers des Ehpad qui a abouti à une déflagration, un séisme, une prise de conscience dans la société. Le jury ne pouvait pas passer à côté d’un tel coup de poing sur ces trafiquants de la mort car Les Fossoyeurs illustre parfaitement « la plume dans la plaie » chère à Albert Londres.

Un Prix d’honneur a été décerné à Andriy Tsaplienko et Sevgil Musaieva, respectivement envoyé spécial 1+1 Media Ukraine et rédactrice en chef de Ukrainska Pravda, afin, à travers eux, de témoigner aux journalistes ukrainiens une solidarité sans faille pour le travail effectué sur la guerre qui frappe leur pays. Chaque jour, ils rendent compte, et documentent pour une future justice. Ils sont en première ligne d’un défi lancé au journalisme : témoigner en temps réel, se battre pour être au plus près de la réalité des faits. Ce prix leur sera prochainement remis à Kiev par une délégation de journalistes du Prix Albert Londres.

Le jury 2022 présidé par Hervé Brusini, était composé de : Lise Blanchet, Annick Cojean, Catherine Jentile, François Hauter, Christian Hoche, Jean-Xavier de Lestrade, Manon Loizeau, Sylvain Louvet, Alain Louyot, Jean-Baptiste Malet, Jean-Paul Mari, Delphine Minoui, Alfred de Montesquiou, Michel Moutot, Patrick de Saint-Exupéry, Frédéric Tonolli, Olivier Weber, ainsi que des lauréats 2021 : Caroline Hayek, Emilienne Malfatto, Alex Gohari et Léo Mattei.

Contact

Stéphane Joseph – 06 82 90 01 93 – stephane.joseph@scam.fr

À la veille du Paris Podcast Festival, les acteurs indépendants du secteur en appellent aux pouvoirs publics dans une tribune publiée dans Télérama.fr, pour soutenir l’écosystème de la création sonore, à l’audience toujours plus large, mais financièrement très fragile.

Depuis 2015, les podcasts natifs ont ouvert de nouveaux horizons créatifs. Ils ont nourri des débats fondamentaux sur des sujets sociétaux cruciaux : l’inceste, les inégalités homme-femme, la santé mentale, l’urgence écologique, les nouvelles formes de parentalité… Ils ont donné la parole aux personnes qui ne l’avaient pas. Ils ont fait entendre des violences trop longtemps restées taboues. Ils ont fait naître des voix, des récits intimes et des prises de conscience. Ils ont ému, bouleversé, fait rire. Ils ont creusé les questions d’identité qui remuent chaque jour notre pays. De nouvelles formes documentaires et de fiction destinées à de nouveaux.elles auditeur.ices (les enfants, les jeunes…) – autour de formats de divertissement ou d’apprentissage – ont émergé et trouvé un public chaque jour plus nombreux et engagé.

Ces podcasts natifs sont reconnus par les auditeur.ices et par leurs pairs comme source d’information fiable et engageante. Ils remportent des prix journalistiques, des prix artistiques en France et à l’étranger. Ces productions sont des œuvres d’auteur.ices et portées notamment par des studios de production indépendants qui, comme la presse ou les médias audiovisuels, les financent entièrement pour les diffuser au plus grand nombre.
Les podcasts natifs font plus de 20 millions d’écoutes chaque mois¹, et 37 % des Français écoutent au moins un podcast par mois². Mais sans aide à la création, notre travail ne pourra pas se pérenniser. Ces podcasts sont aujourd’hui financés par nos entreprises qui engagent leurs fonds propres, sans aucun financement de plateformes de diffusion, ni de dispositif de soutien – à l’inverse de ce dont bénéficient le cinéma, la télévision, la presse, l’industrie du livre. Nous investissons chaque année plus de 5 millions d’euros dans la rémunération des créateurs (journalistes, auteur·ices, compositeu·rices…), et créons de l’emploi pour des milliers de collaborateur·ices permanent·es et intermittent·es. Des festivals dédiés rassemblent chaque année un public de plus en plus large et diversifié. Nous avons été parmi les premiers acteurs de l’audio à engager des discussions et à signer des accords avec les organisations de gestion collective tels que la SCAM, la SACD et la Sacem. L’aide aux auteurs du ministère de la Culture mise en place en 2021 à hauteur de 500 000 euros, renouvelée pour 2022 et 2023, devait constituer une première étape et être suivie logiquement d’une aide à la production. Elle n’est jamais venue. À l’heure actuelle, des dizaines de projets ont bénéficié de cette aide aux auteurs, mais voient leurs chances de voir le jour amoindries, faute d’un écosystème de soutien structuré.

(1) Selon le dernier classement ACPM.
(2) Étude CSA-HAVAS-Paris Podcast Festival 2023.

Alors que le budget du ministère de la Culture connaît cette année une « progression significative » et que la ministre Rima Abdul-Malak affirme que ce budget « donne les moyens de renforcer la voix de la France dans un paysage mondial de plus en plus compétitif, mais aussi de créer des liens nouveaux, sensibles et généreux entre les artistes et les habitants », nous ne pouvons que souligner à quel point le podcast, média qui répond parfaitement à ces critères, est totalement absent des projets du ministère.

Il en va de l’exception culturelle française, de notre devoir d’informer, d’enquêter, de la pluralité des médias, mais aussi du devoir de représentativité. Nous faisons entendre des voix qui sont encore trop peu nombreuses dans le reste du paysage médiatique établi et, ce, depuis des années : des femmes, des personnes racisées, des personnes LGBTQIA +. Nous nourrissons aujourd’hui des débats essentiels qui ne peuvent venir que de nouveaux médias. Nous nourrissons la pluralité d’une création sonore plus vivace que jamais. Un rapport de l’Inspection générale des affaires culturelles établi par François Hurard et Nicole Phoyu-Yedid a été publié en 2020 sur l’écosystème de l’audio à la demande. Trois ans plus tard, les pistes d’action qui avaient été évoquées sont restées lettre morte. Depuis quatre ans maintenant, nous échangeons avec les pouvoirs publics dans l’objectif de structurer et d’accompagner le développement de ce marché, en vain.

Nous demandons ainsi qu’en plus de la pérennisation des aides aux auteurs et autrices soient mis en place :
1 – La reconnaissance d’un vrai statut pour l’œuvre sonore : aujourd’hui, elle n’est pas définie dans la loi, ni comme œuvre audiovisuelle, ni comme de la presse.
2 – La création d’un mécanisme d’aide à la production sur le même modèle existant dans tous les secteurs culturels en France : cinéma, télévision, jeu vidéo, réalité virtuelle, spectacle vivant, édition, musique, presse…
3 – Un crédit d’impôt pour la production audio pour certaines dépenses de production éligibles, sur le modèle du crédit d’impôt audiovisuel et phonographique.
Il est urgent de créer un dispositif de soutien pour le secteur du podcast en France, afin de pérenniser la création française dans un écosystème aujourd’hui menacé par une offre internationale très concurrentielle, poussée par la domination des plateformes et des contenus anglo-saxons, et le déploiement non maîtrisé de l’IA.

Nous demandons des actions concrètes pour que les producteurs continuent à découvrir des talents et développer des œuvres, faire travailler les auteur.ices, réalisateur.ices, musicien.nes, ingénieur.es du son qui sont les forces vives de l’un des mouvements les plus créatifs de ces dernières années : le podcast.

Les signataires

Le PIA – Syndicat des producteurs indépendants de l’audio, composé de ses 33 studios membres : Alveole, Audiovist, Bababam, Billy the Cast, Binge Audio, Bloom Prod, Blynd, Calliopé, Clap Audio, Double Monde, Engle, Genre Ideal, Gong, Heritage Media, Kidsono, Lacmé Production, Les Artisans du podcast, Louie Media, Mamouz Prod, Medshake, Narrason, Nouvelles Voix, Nouvelles Écoutes, Novelcast, Paradiso, Podcut, PodK, Slate Podcasts, Studio Fact, Studio Minuit, Tann, Urban prod, Wave Audio ;

La Scam – Société civile des auteurs multimédia ;
Le Geste – Groupement des éditeurs de services en ligne ;
Le Paris Podcast Festival (Paris) ;
Le Festival Longueur d’ondes (Brest) ;
L’association Women & Podcasts ;
Les Podcasteur.euses du Sud ;
L’association Les Voix – Association professionnelle des artistes-interprètes ;
Le SPSP – Syndicat des producteurs de son pour la publicité ;
La Claque ;
Podcast Magazine.

Dans la continuité de son engagement constant en faveur de la parité (cf notre enquête annuelle sur l’égalité Femme-Homme), de son action sociale auprès des créatrices et créateurs, de sa mobilisation contre toutes les discriminations, la Scam vient de s’associer à la Cellule d’Écoute Audiens, gratuite et anonyme à destination des victimes ou des témoins de viol, de harcèlement sexuel, de violences sexistes et sexuelles dans le secteur du spectacle vivant, de l’audiovisuel ou du cinéma *.

La Scam entend rappeler par cette initiative qu’aucun secteur n’est épargné par les dérapages, les dérives, les comportements déviants voire délinquants et qu’elle est organiquement sensibilisée sur ces questions de fond qui remuent notre époque dans un mouvement salutaire.

Rappelons qu’au sein même du conseil d’administration où siègent 19 femmes pour 5 hommes, Karine Dusfour, administratrice et réalisatrice très engagée sur les questions paritaires, a été nommée référente égalité. À ce titre, depuis le début de son mandat il y a deux ans et avec le soutien de l’ensemble du conseil, elle multiplie les actions en faveur d’une lutte de chaque instant contre toute forme de violence et de discrimination.

* Par téléphone, appel anonyme et gratuit au 01 87 20 30 90 du lundi au vendredi, de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h
Par mail 24h/24, 7 jours/7violences-sexuelles-culture@audiens.org

Contact : presse@scam.fr / 01 56 69 64 34

Constatant la suppression du fonds de soutien à l’écriture sonore et notre exclusion de la concertation sur l’établissement d’une « taxe sonore » pour les plateformes de streaming, nous, auteurs et autrices de podcast et de radio, revendiquons une juste place pour la création sonore dans les politiques culturelles et la création d’un fonds public pérenne pour soutenir son financement.

Intégrer le répertoire sonore dans les politiques publiques de soutien

En 2021, plus de 15 millions de Françaises et Français écoutaient chaque mois des podcasts, un chiffre en forte hausse (+20 % par rapport à 2020) [1]. Où les écoutent-ils en priorité ? Sur les plateformes de streaming musical. Les géants de la diffusion audio, qui affichent une croissance insolente, l’imputent à la très grande appétence du public pour le podcast. Spotify, qui compte près d’un demi-milliard d’utilisateurs, indiquait l’an dernier héberger 4,4 millions de podcasts, avec lesquels les interactions utilisateurs auraient connu une « croissance substantielle à deux chiffres »[2]. Les revenus d’abonnements et les recettes publicitaires suivent le même mouvement.

[1] Chiffres clés, statistiques de la culture, ministère de la Culture, 2022
[2] Spotify, communiqué du 27 juillet 2022

Nos œuvres enrichissent quotidiennement les catalogues des plateformes de streaming et participent à leur attractivité.

Nous nous étions réjouis lorsqu’en 2021, le ministère de la Culture avait mis en place, grâce aux préconisations du rapport Hurard – Phoyu-Yedid, un fonds de soutien à l’écriture sonore doté de 500 000 €. Renouvelé en 2022, il a fait aujourd’hui long feu devant les arbitrages de Bercy.

C’est une injustice majeure quand des soutiens publics existent de longue date pour tous les autres répertoires (cinéma et audiovisuel, musique, arts plastiques…).

Notre colère et notre déception sont immenses face à cet angle mort de la politique publique.

Contribution des streamers à la création de contenus : le podcast concerné au premier chef

Le Président de la République l’a annoncé le 21 juin dernier : si les acteurs du streaming audio et de la filière musicale ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente avant le 30 septembre prochain, une « taxe streaming » devra voir le jour dans le projet de loi de finances pour 2024. Son produit permettra de nourrir une offre de subventions publiques pour accompagner la production de nouvelles œuvres. Netflix et consorts sont soumis à une taxe similaire depuis leurs débuts, et son produit participe au financement du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC).

Bien, mais… seuls les ayants droit de la filière musicale sont invités à la table de la concertation.

Dans la mesure où les revenus d’abonnement des plateformes sont à mettre au crédit de la musique et des podcasts, nous demandons que la discussion engagée intègre les représentants des auteurs et producteurs de podcasts et que le mécanisme retenu de financement de la création profite à la fois à la musique et au podcast. Il s’agit de donner enfin une place à la création sonore dans les politiques culturelles, et de construire ce nouvel outil dans la plus parfaite équité.

Pour que les auditeurs et auditrices puissent continuer de nous écouter, il est urgent que nous soyons enfin entendus !

Les premiers signataires

Mehdi Ahoudig; Nicolas Amarowicz; Brice Andlauer; Anne-Fleur Andrle; Chloé Assous-Plunian; Samia Basille; Laurence Bagot; Péroline Barbet-Adda; Clément Baudet; Céline Béal; Sophie Berger; Léna Bjurström; Judith Bordas; Raphaëlle Bozzer; Octave Broutard; Anaïs Cabandé; Amandine Casadamont; Elvire Cassan; Julien Cernobori; Antoine Chao; Aurélie Charon; Juliette Chartier; Judith Chetrit; Adrien Chevrier; David Christoffel; Andrea Cohen; Suzanne Colin; Souleymane Coulibaly; Jocelyne Cousture Henry; Laurent Coutouly; Anabelle Croze; Christophe Deleu; Bernard Delfieu; Leïla Djitli; Samia Djitli; Chloé Dréan; Jean Dubrel; Judith Duportail; Alex Dutilh; Isabelle Duriez; Nassira El Moaddem; Elodie Font; Bob Fosse; Benoît Frech; Sylvie Gasteau; Boris Gobin; Marc-Antoine Granier; Elise Gruau; Marie Guérin; Thomas Guillaud-Bataille; Myriad Halfen; Benjamin Hours; Diane Hussenot Desenonges; Jean-Baptiste Imbert; Marc Jacquin; Anne-Claire Jaulin; France Jolly; Camille Juzeau; Perrine Kervran; Myriam Konaté; Sarah Koskievic; Sonia Kronlund; Eric La Casa; Anne-Claire Lainé; Morgan Large; Claire Latxague; Karine Le Bail; Karine Le Loët; Jean Lebrun; Lucien Lefebvre; Rozenn Le Carboulec; Sarah-Lou Lepers; Jean-Baptiste Leveque; Gabriel Macé; Hélène Mallet; Nicolas Martin; Nathalie Mattera; Jeanne Mayer; Matilde Meslin; Audrey Meyer; Olivier Michel; Diane Kaye Mortley Dickerson; Guy Morvan; Ilana Navaro; Hugo Nazarenko; Irène Omélianenko; Ovidie; Christophe Payet; Marie Penavayre; Aline Penitot; Justine Perez; Pablo Perez; Marie Picard; Alexandre Plank; Adélie Pontay; Manon Prigent; Anaïs Reinhardt; Antoine Richard; Clara Ries; Léna Rivière; Gabrielle Robein; Jeanne Robet; Christian Rosset; Farida Rouibi; Céline Samperez-Bedos; Sophie Simonot; Aurélie Sohn; Emanuelle Soler; Mathias Théry; Antoine Tricot; Victoire Tuaillon; Samuel Wahl; Jou Yer; Vincent Zuresco …