Depuis quarante ans, la Scam s’est construit une identité visuelle forte : son site, scam.fr, sa revue, Astérisque, ses créations graphiques portent haut l’ensemble de ses engagements. Mais, alors qu’elle incarne le réel à travers l’image ou le texte, il lui manquait de se raconter par le son.

Retour sur un voyage créatif et sensoriel, aux côtés de l’autrice-compositrice et documentariste sonore Marie Guérin. Elle a capté les bruits du monde mêlés aux motifs musicaux qu’elle a façonnés pour créer l’identité sonore de la Scam.

La glaneuse

Formée, en partie, à l’Institut national de l’audiovisuel, Marie Guérin y aborde les notions techniques et physiques relatives à l’onde sonore. Puis, elle intègre la classe d’électroacoustique de la compositrice Christine Groult, au Conservatoire régional de Pantin, où elle étudie ce que l’expérimentation dite schaefferienne — du nom de Pierre Schaeffer, connu comme le père de la musique concrète — nomme « l’écoute réduite », et dont ces classes sont l’héritage. Marie apprend à tresser un discours, une composition, dans ce que François Bayle, autre pionnier expérimentateur de cette musique, appelle « un aller-retour incessant entre le geste et l’oreille ».

Piocher dans le réel son caractère musical, lors d’une cueillette, d’une capture dans l’environnement sonore, chercher sa poésie « inouïe », comme la définit Schaeffer. Cette matière première collectée qui se transforme, se détourne, se coupe, se retouche, se monte pour que ces sons microphoniques deviennent des sons jamais entendus. C’est ainsi que Marie Guérin crée.

Pour cette nouvelle composition, l’artiste sort du studio, armée de son expérience de musicienne électroacoustique et de documentariste audio, et part capturer le réel, ces bruits du monde. Les prélever. Pour les (re)composer. Trouver sa gamme, les notes, les couleurs.

La signature sera un mélange entre des prises de son du réel, une mélodie jouée à la fois par des instruments acoustiques et des instruments virtuels, le tout façonné en studio par les outils de la musique électronique.

Durant plusieurs jours, Marie arpentera la nature, la ville, des terrains divers et multiples pour capter le bouillonnement de ce qui nous entoure et forger l’identité sonore d’un collectif d’auteurs et d’autrices du réel…

Bienvenue sur le chemin de la création.

Traduire et transposer l’identité de la Scam, recueillir et concentrer ses intentions, ses regards, ses envies, ses énergies, sa diversité, ses voix dans une signature sonore. Passionnant !

Marie Guérin

Jour 1 – La mise en mouvement

Point de départ : l’élaboration d’une partition, d’une formule, un motif comme une typographie sonore, un jeu de ponctuation… Une composition, certes, mais pas au sens classique du terme. Non. Marie Guérin chantonne. Une ritournelle. Inspirée de la tradition orale, populaire, elle sera la base de son travail, mais aussi celle d’une culture ancestrale, où la musique est conçue, organisée, enseignée, conservée en dehors de tout système d’écriture, et que Marie a à cœur de faire entendre. Travaillée avec les outils de la musique électronique, la mélodie sera posée, puis embarquée pour le début d’une autre marche, celle de la glaneuse en quête du réel, de la polyphonie du monde.

L’artiste décide d’entamer son voyage du côté de Montmartre. Équipée d’une enceinte Bluetooth pour rediffuser le motif musical sur le terrain, de son enregistreur, et de son micro qu’elle dit être sa plume, ses notes, sa gamme. Comme pour Charles Duvelle, ethnomusicologue et grand collecteur de musique populaire, « utiliser le microphone comme on utilise un instrument de musique ».

Elle grimpe vers la basilique du Sacré-Cœur. « Hakuna Matata », lui glisse un vendeur de bracelets brésiliens à la sauvette. Et ce sera à la sauvette que Marie poursuivra sa récolte… Elle rencontre Moncef, en haut de la butte, Bernardo et Maxence. Musiciens qui pour le plaisir du passant grattent leur guitare en échange de quelques pièces. Elle enregistre. Puis, rue des Trois-Frères, dans un immeuble soutenu par des étais, Jésus et Elloy. Elle boit une bière, fume une cigarette. Ce jour-là, Marie a recueilli le silence dans la basilique et la prière de l’un de ces flâneurs… Jésus a joué à la guitare la mélodie qu’elle a composée, diffusée sur l’enceinte. Marie éteint l’enregistreur.

Jour 2 – Se confronter au monde

Se fondre dans le réel. Capter ce qui étreint, accumuler et bâtir la banque de sons qui composera les fondations du corpus original. Y plonger le motif mélodico-rythmique. Bousculer la partition. Le travail de création et d’immersion se poursuit.

Suivant sa première inspiration, guidée par l’idée d’aller glaner au pied des street pianos — ces instruments placés dans la rue ou dans les espaces publics qui invitent le passant à jouer, à l’instant — Marie se rend gare Montparnasse, où elle croise Pierre. Assis au piano, il improvise La Lettre à Élise. Ensemble, ils tentent de reproduire la mélodie de Marie qu’elle diffuse et rediffuse comme un memento sur l’enceinte ambulante… Mais cela ne prend pas. Ce que l’on imagine, parfois, et ce que la réalité nous donne ne s’accordent pas toujours.

Marie voudrait pouvoir écrire une partition avec cette musique anecdotique, selon la formule de Luc Ferrari — représentant majeur dans les années 1960 de la musique concrète : un mélange de réel impromptu, fixé et composé de notes, de croquis, de photos, de citations, de ces substances capturées du terrain…  Il faut que l’instrumentarium se construise, trouver ce son de tête, chef de file de l’œuvre.

Jour 3 – Quand soufflent les voix

De cette matière amassée au son de ses escapades, Marie veut nourrir la mélodie d’une présence humaine. Des souffles, des voix, distinctes ou pas, qui bourdonnent, murmurent, glissent dans l’atmosphère. L’artiste cherche la rumeur, cet ensemble confus de bruits, de sons, au même instant, au même endroit. Elle part à la rencontre de la chorale La Tête à l’Est, dirigée par Corinne Ernoux. L’ensemble vocale se lance, les pépiements s’échappent alors de l’harmonie d’où vibre la note en accord continu. Quand le réel se met au service de la mélodie et qu’il devient grille et partition. Le corpus s’étoffe.

Jour 4 – Voyage dans le temps et l’espace

Retour à la gare Saint-Lazare, en immersion. Moumene, voyageur au street piano, rejoue la mélodie de Marie à l’oreille… Mais le piano est trop moderne. Sa tonalité ? La quintessence de la musique occidentale. Marie replonge alors à la genèse, lorsque la mélodie s’est imposée à elle. Cette ritournelle, ancestrale. Le serpent s’invite doucement dans ses pensées créatives. Courbé en S, percé de six trous, à la vibration cuivrée, dont les premières traces remontent à la fin du XVIe siècle, il a longtemps accompagné le chant liturgique et le chœur dont il renforçait la partie grave lors des offices religieux. Pour l’artiste, il incarne quelque chose d’atemporel, d’inclassable, datant d’une époque où la notation musicale était minimale, au plus juste de ce que représente pour elle la musique électroacoustique.

Dans le soin et l’énergie apportés à la confection d’un corpus original se joue déjà une intention forte. Dans les prises de sons, on entend le geste et son intentionnalité. Une clé est à trouver, là, dans le geste – si fort et chargé de responsabilité – de captation du réel.

Marie Guérin

Volny Houstiou, professeur de serpent et de tuba au conservatoire de Rouen, arrive à Paris pour accompagner Marie dans une nouvelle séance d’enregistrement. Déplacer l’instrument in situ. Pour cela, ils investissent la Scam, son porche, sa cour, ses caves, pour y tester différentes acoustiques. Puis, le brouhaha du parc Monceau voisin, entre quiétude et agitation, nœud d’énergie, où Volny se met à jouer au milieu d’un groupe de sportifs. Ça bruisse, palpite, bourdonne…

Pause. Se reprend le souffle.

Comme pour retourner à l’essence même de cet instrument immémorial qu’est le serpent, un dernier instant le consacre, dans l’église orthodoxe roumaine des Saints-Archanges, où le père Iulian les accueille, rue Jean-de-Bauvais dans le Ve arrondissement. Un dernier voyage. Dans le temps et l’espace. Pour capter cette sonorité sublimée dans ce lieu de sacre. La journée est finie. La quête aussi.

Dans le studio du compositeur électronique commencent maintenant le tissage, la composition à partir de ces matériaux. À assembler. Puis à mixer.

Jour 5 – Mise en boîte

La séquence de mixage, réalisé dans les studios du Groupe de recherches musicales — fondés en 1948 par Pierre Schaeffer sous le nom de Groupe de musique concrète, et qui reste aujourd’hui l’un des plus grands centres de musique électroacoustique — clôt cette partition pensée avec les bruits du monde. Avant-dernière étape durant laquelle Marie transpose ce corpus sonore vers la composition finale. Elle joue avec les sons, les étire, les mélange aux instruments électroniques.

L’identité se décompose puis se recompose en autant d’univers que d’usages. Pour la Scam, Marie a imaginé le son du logo animé jusqu’ici muet, un tapis sonore et des virgules qui viendront tour à tour rythmer les contenus vidéos et podcasts à venir de la société d’auteur.

La signature sonore est enfin là. Imaginée, conçue et créée dans ce passage étroit entre la musique et la voix, entre réalité et création, entre bruit du monde et arythmie instrumentale. Un travail délicat, réalisé grâce au savoir-faire et à la sensibilité de Marie Guérin et avec la complicité professionnelle du studio wave.audio, qui désormais fera vivre, et surtout vibrer la Scam.

photo Thomas Bartel

photo Thomas Bartel

photo Thomas Bartel

photo Thomas Bartel

photo Thomas Bartel

photo Thomas Bartel

La Scam représente plus de 3 000 créateurs et créatrices de contenus. Pour mieux les accompagner dans l’écosystème du web, elle lance la troisième saison de ses podcasts pédagogiques, C comme création de contenus.

Sous forme d’abécédaire, à l’instar des deux précédents opus (A comme auteurice de podcast ; A comme auteurice de l’écrit), ce podcast développe en huit épisodes tout ce qu’il faut savoir pour créer et diffuser ses œuvres en ligne et se faire accompagner par la Scam.

Maxence Tison, créateur de contenu sur Youtube interroge différents experts pour aborder les notions indispensables à la création de contenus : l’obtention des autorisations (extraits, archives, droit à l’image), les dessous des contrats avec les diffuseurs, les bourses d’aide à l’écriture de la Scam, la déclaration des œuvres, la perception des droits et les studios de tournage gratuits pour les membres.

A comme Adhésion
A comme Autorisation
B comme Bourse Impact
C comme Contrat
D comme Déclaration des vidéos
D comme Droits d’auteur
S comme Studios Image et Son
V comme Versement des droits

« C comme création de contenus » podcast pédagogique de la Scam #3, présenté par Maxence Tison
Créatrice de la série, autrice et productrice : Isabelle Duriez
Réalisation : Emmanuel Baux
Création graphique : agence Demoiselles
Identité sonore : Marie Guérin

À découvrir sur lascam.fr et sur l’ensemble des plateformes d’écoute.

Contact presse : presse@scam.fr / 01 56 69 64 34

La Scam représente aujourd’hui près de 13 000 auteurs et autrices d’œuvres de l’écrit dont elle gère les droits secondaires. Pour mieux les accompagner dans l’écosystème du livre, elle lance une deuxième saison de son podcast A comme Auteurice… de l’écrit.

Sous forme d’abécédaire, à l’instar du précédent opus A comme auteurice… de podcast, elle développe en six épisodes des notions utiles aux auteurs et autrices novices ou chevronnés : les dispositifs de soutien à la création littéraire, les dessous d’un contrat d’édition et ce qu’il est possible de négocier, la déclaration des entretiens radiophoniques, l’importance de la gestion collective, etc.

B comme Bourse littéraire
C comme Contrat d’édition
D comme Déclaration
D comme Droits d’auteur
E comme Entretien
N comme Négociation

« A comme auteurice »

Autrices : Isabelle Duriez et Isabelle Jarry ; Réalisation : Emmanuel Baux Créatrice de la série et productrice éditoriale : Isabelle Duriez ; Création graphique : agence Demoiselles ; Identité sonore : Marie Guérin Une coproduction Isabelle Duriez et wave.audio pour La Scam.

À découvrir sur Scam.fr et sur l’ensemble des plateformes d’écoute.

Contact presse : presse@scam.fr / 01 56 69 64 34

La Scam lance aujourd’hui son premier podcast pédagogique destiné aux auteurs et autrices sonores.

Le répertoire radiophonique a toujours occupé une place de choix à la Scam. Afin d’accompagner au mieux ses membres, la Scam a créé le podcast « A comme auteurice » qui voit le jour après la signature de nombreux accords déterminants pour les droits d’auteur avec des plateformes de podcast. Il confirme le rôle de la Scam et sa volonté d’accompagner les formes innovantes de diffusion et de création sonore.

Dans une approche résolument didactique et vulgarisatrice, « A comme auteurice » aborde les grandes notions du droit d’auteur à l’attention de celles et ceux qui créent des podcasts. Neuf capsules audios déclinées sous la forme d’un abécédaire de mots clés, neuf épisodes essentiels pour comprendre des notions fondamentales :

A comme auteur, autrice
B comme bourse
C comme contrat
D comme déclaration
D comme droit d’auteur
D comme diffusion
E comme écosystème
O comme œuvre
R comme rémunération

« A comme auteurice » est un podcast de la Scam, produit par wave.audio. Il est écrit et présenté par Samia Basille, réalisé par Emmanuel Baux et produit par Isabelle Duriez.

À découvrir sur toutes les plateformes d’écoute.

 

contact presse

astrid lockhart – 06 73 84 98 27 – astrid.lockhart@scam.fr

Photographe, documentariste, auteur de fiction et même preneur de son, les casquettes ne manquent pas pour définir l’art du travail de Roger Pic. Mais ce qui caractérisait surtout ce boulimique d’images reste incontestablement sa foi en l’autre. Aujourd’hui, à travers le prix qui porte son nom, la Scam consacre cet explorateur visionnaire, militant du droit d’auteur, et, à travers lui, toute une génération de grands reporters. Retour en mots avec Rémi Lainé, président de la Scam, sur cet incroyable personnage, et en images avec un film retraçant les trente et un lauréats et lauréates qui depuis 1993 portent haut son héritage.

Pic en nous

Photographe dans la veine des plus grands, documentariste, pêcheur de sons, curieux des nouvelles formes de prise de vue, il a traversé son temps le regard aux aguets, avec épinglées au cœur les « vertus de l’espérance » selon les mots de Régis Debray, que reflètent la plupart de ses images. Si son approche des grands dirigeants révolutionnaires, Castro, Mao ou Hô Chi Minh lui a valu, suprême honneur, le titre décerné par la presse conservatrice d’« attaché de presse des barbares », il semble plutôt que tout de lui renvoie à l’humanisme, cette foi en l’autre qui rend le monde meilleur.

Né en 20 du nom de Pinard, ça ne s’invente pas, il s’est choisi comme pseudonyme Pic diminutif de picrate, « vin de piètre qualité » en argot. L’homme devait avoir chevillé à l’âme un certain sens de l’autodérision, cette belle marque de sensibilité et d’intelligence. Biberonné au Front populaire qu’il a vu émerger, épris de culture (« cinglé de théâtre » disait-il, il a engrangé 280 000 photos de scène), aventurier tout terrain et boulimique d’images, il s’est engagé très tôt dans un combat pour faire reconnaître le droit des preneurs de vues. Leur droit à gagner leur vie. Dans un métier très empreint d’individualisme, il s’est toujours inscrit comme un homme du collectif et c’est ce qui fait de lui un pionnier d’exception. Évangéliste du droit, il s’était alerté de la judiciarisation excessive de ses revendications qui, appliquées à l’excès, pourraient conduire un photographe à devoir payer pour prendre une vache dans un pré, « puisque la vache appartient à quelqu’un et le pré également ».

Penser qu’il aurait pu serrer la main de Clemenceau et que, sur ses vieux jours, il s’est intéressé à l’« immatriculation numérique des images » qui circulent sur internet, donne une idée de l’envergure et de la longévité du personnage. Il y avait chez cet homme un côté explorateur visionnaire. Lorsqu’il courait le monde, il opérait « … caméra à l’épaule, magnétophone sur le ventre, petite perche dans la ceinture pour le micro, sac à dos pour les magasins de la caméra 16mm, batteries de secours, appareil photo et pellicules, petite caméra de secours, un œil dans la caméra dans la main droite, l’autre dans le Leica tenu dans la main gauche ». À contre-courant des nostalgies annonciatrices d’aigreur, il a vécu – et on le comprend volontiers vu ce qui précède -, l’arrivée des caméras numériques « si légères et maniables » comme un apport décisif, « une renaissance ».

Roger Pic a été très tôt un compagnon de route de la Scam, la communauté des auteurs et autrices du réel créée il y a quarante ans. Que le prix photo qu’elle décerne chaque année porte son nom répond à un impératif organique, naturel. Il a décliné son art dans tous les répertoires qui sont aujourd’hui ceux de la Scam, le documentaire, le journalisme, la photo bien sûr, l’écrit, la radio, la vidéo. Nous, les 50 000 auteurs et autrices avons, même sans le savoir, toutes et tous en nous quelque chose de Roger Pic.

Rémi Lainé, réalisateur et président de la Scam

Ho Chi Minh (1890-1969) et Pham Van Dong (1906-2000). (Vietnam). Vers 1966. Photo Roger Pic / adoc-photos

Maria Callas (1923-1977). 1964. Photo Roger Pic / adoc-photos

Ernesto Che Guevara (1928-1967). 1963. Photo Roger Pic / adoc-photos

L’œuvre de Roger Pic illustre le passage entre la photographie humaniste et toute une génération de photojournalistes. À l’occasion des 30 ans du prix qui porte le nom de ce boulimique d’images, la Scam a réalisé un film présentant les trente et un lauréates et lauréats, toutes et tous témoins photographiques de leur époque. Retour sur trente ans d’histoire du réel.

Les lauréates et lauréats du prix

Baudouin Mouanda Prix Roger Pic 2022
photo Rochelle Boubelo

Baudouin Mouanda - 2022

Alexis Vettoretti
Photo Benjamin Géminel

Alexis Vettoretti - 2021

Sandra Reinflet
Photo Benjamin Géminel

Sandra Reinflet - 2020

Tomas van Houtryve Prix Roger Pic 2019
photo Tomas van Houtryve

Tomas van Houtryve - 2019 (ex æquo)

Denis Dailleux Prix Roger Pic 2019
photo Denis Dailleux

Denis Dailleux - 2019 (ex æquo)

Laura El-Tantawy Prix Roger Pic 2018
photo Laura El-Tantawy

Laura El-Tantawy - 2018

Romain Laurendeau -
Romain Laurendeau - Photo Droits Réservés

Romain Laurendeau - 2017

Pierre Faure Prix Roger Pic 2016
photo Patrick Cockpit

Pierre Faure - 2016

Vasantha Yogananthan Prix Roger Pic 2015
photo Cécile Poimboeuf-Koizumi

Vasantha Yogananthan - 2015

Anne Rearick Prix Roger Pic 2014
photo Miriam Rodriguez

Anne Rearick - 2014

Bruno Fert Prix Roger Pic 2013
photo Mélanie Kerloc'h

Bruno Fert - 2013

Cédric Gerbahaye Prix Roger Pic 2012
photo Stephan Vanfleteren

Cédric Gerbehaye - 2012

Christian Lutz Prix Roger Pic 2011
photo Alex Simha

Christian Lutz - 2011

Philippe Marinig Prix Roger Pic 2010
photo Laurent Parienti

Philippe Marinig - 2010

Michael Ackerman Prix Roger Pic 2009
photo Michael Ackerman

Michael Ackerman - 2009

Philippe Guionie Prix Roger Pic 2008
photo François Mouries

Philippe Guionie - 2008

Cédric Martigny Prix Roger Pic 2007
photo Laurence Brassamin

Cédric Martigny - 2007

Alain Turpault Prix Roger Pic 2006
photo Jean-François Bauret

Alain Turpault - 2006

Martin Kollar Prix Roger Pic 2005
Martin Kollar

Martin Kollar - 2005

Philip Blenkinsop Prix Roger Pic 2004
photo Philip Blenkinsop

Philip Blenkinsop - 2004

Olivier Culmann Prix Roger Pic 2003
photo Zéphir Culmann

Olivier Culmann - 2003

Guy Tillim Prix Roger Pic 2002
photo droits réservés

Guy Tillim - 2002

Tiane Doan na Champassak Prix Roger Pic 2001
photo Albane Dumas

Tiane Doan na Champassak - 2001

Jean-Claude Coutausse Prix Roger Pic 2000
photo Jean-Claude Coutausse

Jean-Claude Coutausse - 2000

Gérard Uféras Prix Roger Pic 1999
photo Jean Turco

Gérard Uféras - 1999

Christine Spengler Prix Roger Pic 1998
photo Christine Spengler

Christine Spengler - 1998

Éric Larrayadieu Prix Roger Pic 1997
photo Éric Larrayadieu

Éric Larrayadieu - 1997

Jane Evelyn Atwood Prix Roger Pic 1996
photo Sylvain Girard

Jane Evelyn Atwood - 1996

Marc Le Mené Prix Roger Pic 1995
photo Frédérique Lomba

Marc Le Mené - 1995

Giorgia Fiorio Prix Roger Pic 1994
photo Christian Jungwirth

Giorgia Fiorio - 1994

Patricia Canino Prix Roger Pic 1993
photo Sergei Pescei

Patricia Canino - 1993

Alexis Vettoretti, photographe documentaire, prix Roger Pic de la Scam 2021, nous dévoile par sa pratique la difficulté d’appréhender une réalité bien souvent inacceptable. Ou comment l’Art, par la distance qu’il instaure, permet de saisir les histoires, les histoires vraies, à la rencontre du réel.

Devenir photographe n’a pas été naturel chez moi. Je ne suis pas devenu photographe par passion. Ça a été un moyen de me construire en tant que personne dans un contexte où je n’avais pas de place. La passion est venue après, quand j’ai compris que cet appareil photo autour de mon cou me permettait de rentrer chez les gens, dans des usines… Celui-ci devenait finalement mon passeport pour voyager. J’ai trouvé un prétexte pour avancer dans le monde et découvrir ce que je souhaitais voir.

Le photographe n’est pas objectif, puisqu’il photographie ce qu’il veut montrer. Le choix, le cadre créent la subjectivité. J’utilise la photographie pour raconter ces histoires, ces réalités que je rencontre, car c’est bien de ça qu’il s’agit, de rencontres. De rencontrer le réel.

Le réel est donc l’ingrédient principal dans mon travail de photographe-auteur. Mais comment transposer le réel ? C’est quoi le réel ? Tout le monde sait ce qu’est le réel, jusqu’au moment où l’on y réfléchit, que l’on essaie de l’expliquer, mais que l’on ne sait plus ce que c’est…
Le réel, c’est ce qui advient, car on le perçoit.
Comment raconter cette chose, comment raconter ce que l’on perçoit ?

Quand la réalité bouscule

L’homme, par nature, va mettre en place une stratégie pour éviter la réalité qui n’est ni acceptable au quotidien ni dans sa globalité. La réalité de notre monde est bien trop triviale, elle agresse constamment celui ou celle qui souhaite y faire face. La réalité bouscule, alors on la fuit. On se divertit afin d’occuper notre temps et d’éviter cette bousculade.

L’Art est un divertissement qui permet de se raccrocher au réel tout en gardant une certaine distance. Il est un moyen de révéler cette trivialité du monde sans que cela ne soit une agression dirigée contre celui ou celle qui s’y intéresse, car l’Art s’adresse à tous.

Lorsque je me rends les premiers temps dans l’hôtel qui a été le décor de mon projet « L’hôtel de la dernière chance », je dois décider comment je vais exprimer ce réel que je rencontre. Quelles photographies vais-je réaliser afin de montrer au mieux, au plus juste, ne rien trahir tout en laissant une place à l’imaginaire du regardant qui se présentera un jour devant ces images.

L’Art est un divertissement qui permet de se raccrocher au réel tout en gardant une distance, c’est un moyen de révéler la trivialité du monde.

Alexis Vettoretti

Donner le nom de l’hôtel. C’est inutile. Donner l’adresse. C’est inutile. Quelles informations sur les personnes photographiées ? Prénom, âge, nombre d’années de leur présence ici. C’est suffisant. Et quelle place accorder au hors champ ? Le noir et blanc pour que la matière soit l’information principale dans l’image et surtout pour apporter la sensation d’intemporalité. C’est une population qui a toujours existé, inutile de dire quand ces hommes ont été photographiés.

Laisser l’imaginaire prendre sa place

Voici quelques-unes des réflexions qu’il est essentiel d’avoir pour être conscient de ce morceau de réalité que l’on va saisir. Créer un cadre, un code pour construire l’histoire, donner les lignes de lecture et laisser l’imaginaire prendre sa place.
Montrer sans que les photographies ne deviennent des illustrations de la pauvreté. Raconter sans en rajouter, rester le plus simple mais aussi le plus juste, et ne pas devenir inaudible.

Le meilleur exemple à donner pour répondre à la question, « Comment transposer le réel ? », serait peut-être les documentaires « Strip-Tease », créés par Jean Libon et Marco Lamensch. Dans cette production, on y voit une réalité, on sait que rien n’est mis en scène et l’on regarde cela comme des histoires, des histoires de vie.

Il est illusoire de croire que nous sommes neutres dans le transfert qui s’opère lorsque l’on donne à voir au regardant.

Alexis Vettoretti

On s’interroge sur ce que l’on vient d’observer. Car l’on vient de regarder un montage, on n’a vu qu’une partie de la réalité, tout comme dans une série photographique où l’on prend connaissance de quelques dizaines d’images.
Mais en quelques minutes, ou en quelques images, il faut raconter ce dont on a été le témoin. Raconter avec notre grille de lecture, car il est illusoire de croire que nous sommes neutres dans le transfert qui s’opère lorsque l’on donne à voir au regardant. L’esthétique que l’on crée devient un ingrédient qui dirige alors la lecture.

De cette réalité, n’en crée-t-on pas une autre ?

En tant que photographe, je me dirige vers le réel sans jamais être certain de le rencontrer vraiment. Alors je recommence.

Alexis Vettoretti est photographe reporter. Proche de la photographie sociale, son travail permet d’éclairer par l’image les zones d’ombre de notre société.

La Scam affirme la place singulière des auteurs et des autrices dans la société. Astérisque en est le porte-voix.

Photoreporter, photojournaliste, photographe documentaire, autant de termes pour suivre les évolutions du métier de photographe, autant d’approches pour raconter le monde. Autour de son projet Parade, un conte post-industriel du bassin minier du Pas-de-Calais, Samuel Bollendorff nous dévoile sa tentative de maîtrise des images et son rapport à la réalité.

Je me suis mariée à 18 ans, j’ai eu mon premier enfant à 18 ans, il est né un 18, j’ai habité au numéro 118, on a acheté une maison au numéro 18, je me suis mariée dans une Renault 18… et mon body de majorette est le numéro 18.

Plume noire, filet à chignon teint chair orné de diamants en plastique, bottes cirées blanches et lacets dorés, body Lycra or à flammes violettes garni de deux milles paillettes cousues une à une à la main, manchettes noires à rosaces brillantes, bâton Starline modèle Super Star : à la table du salon, transformée en métier, Cloclo n° 18 et trois générations de majorettes s’affairent à la couture des paillettes des nouveaux costumes de parade des Coralines. Dans le creux de son transat, Nathan, deux mois, dort, bercé par sa mère, capitaine des majorettes, et le son de la machine à coudre. Je les photographie, Mehdi les enregistre.

J’ai alors cherché à maîtriser ce que racontaient mes photographies. J’ai commencé à raconter des histoires.

Samuel Bollendorff

Je m’étais engagé en photographie en rêvant d’être ce qu’on appelait un photoreporter. Baigné des mythes de la force d’une image qui, à elle seule, aurait pu tout dire. J’ai alors travaillé avec application à nourrir la presse des images du réel dont elle avait besoin. Mais, très vite, j’ai pris la mesure que ma posture de simple témoin « objectif » ne suffisait pas à traiter du réel. Mes images servaient d’illustrations, elles pouvaient tout dire, mais aussi leur contraire. J’ai alors cherché à maîtriser ce que racontaient mes photographies. J’ai commencé à raconter des histoires, en menant mes propres enquêtes pour nourrir mon propre récit. J’ajoutais le texte afin de garantir mon discours, mais aussi afin de libérer mes images. Elles pouvaient moins dire, elles étaient moins descriptives. Le terme photojournaliste a remplacé celui de photoreporter mais les crises successives de la presse nous ont contraints à continuer à chercher de nouvelles formes de narration. La photographie amateur bousculait les injonctions de Robert Capa à être toujours plus près, le numérique balayait le dogme du cadre et les liserés noirs de Cartier-Bresson. L’Internet et les écrans appelaient une photographie plus audiovisuelle, les premiers récits interactifs bousculaient les mythes de l’objectivité du photojournalisme. La photographie héritée du XXe siècle, seule, ne suffisait plus, elle semblait muette à l’heure du multi-médium, nous devions définitivement nous affranchir de nos figures tutélaires, changer de paradigme et revendiquer nos points de vue.

Dans le flot des images, il ne fallait plus seulement transmettre le réel objectivement mais bien chercher à l’affecter, à le faire éprouver. Je faisais alors un pas de recul et m’en distanciais, peut-être pour mieux le regarder. Je cherchais à en faire entendre les silences, à donner à voir l’invisible, à faire résonner la trace de l’impalpable et de la disparition dans les replis du hors-champ. On appelait ça photographie documentaire.

Photoreporter, photojournaliste, photographe documentaire, ce glissement sémantique raconte, à lui seul, comment, photographes, pour survivre aux mutations de notre profession, nous avons dû nous affranchir de l’injonction de transmission d’un réel brut et revendiquer une place d’auteur pour mieux le raconter.

Nous avons dû nous affranchir de l’injonction de transmission d’un réel brut et revendiquer une place d’auteur pour mieux le raconter.

Samuel Bollendorff

Je cherchais donc une nouvelle forme d’écriture photographique, une forme de récit qui permettrait d’affecter le spectateur. Avec Mehdi Ahoudig, documentariste sonore, nous avons ainsi cherché à faire dialoguer l’image fixe avec le son, jouant des décalages et stimuli asynchrones entre l’espace du cadre que nous donnions à voir et le temps du son que nous faisions entendre. Ensemble, nous cherchions à créer une membrane, un espace-temps laissé libre à l’imaginaire du spectateur niché entre l’audio et le visuel.

Le cadre plan et fixe, la photographie se faisait alors surface d’écoute, libérant la fantasmagorie nourrie par les récits et le hors-champ sonore. Non seulement l’image n’était plus muette, mais le son la prolongeait d’une dimension nouvelle, une profondeur acoustique, il l’étirait délicatement dans le temps imaginaire d’un documentaire onirique. Nous l’avons appelée la photographie parlante.

Nous voulions de cette façon travailler sur les passions post-industrielles du bassin minier du Pas-de-Calais. Nous nous refusions à porter un regard social triste sur ce territoire malmené par l’emploi, nous voulions réaliser un documentaire en photographie parlante, passionné, léger et poétique. Nous rencontrions, pour cela, des majorettes, des porteurs de géants, des éleveurs de pigeons voyageurs, de canaris ou de coqs de combat, aux sons des harmonies et des orgues de Barbarie. La poésie des mots des héritiers de la mine, l’attente surannée des pigeons de Freddy Gros Bleu, l’inquiétude du coq Petit Bleu à son entrée sur le ring, les entraînements des Coralines avec Cloclo n° 18 et sa famille de majorettes, les bals des géants Binbin, Jean-Balthazar, T’chio Blaise ou Margot la Fileuse et l’amour que leur vouaient leurs porteurs ; tout du réel nourrissait l’écriture fantasmagorique d’un conte.

Tout du réel nourrissait l’écriture fantasmagorique d’un conte.

Samuel Bollendorff

Quand je danse, ben j’oublie tout. J’oublie le jour, j’oublie l’heure, j’oublie comment je m’appelle… Je suis dans mon monde, ça remplit tout. Je suis aussi grande que la Terre.

Cloclo n° 18 était fraîchement grand-mère, deux fois. Dans le salon transformé en atelier de couture, nous avions terminé nos enregistrements et nos images du jour, nous discutions pour le plaisir d’étirer le temps, de rester blottis dans la chaleur de leur accueil pendant qu’elles s’affairaient à coudre des milliers de paillettes. Nous parlions du froid de novembre, du lancer de bâton et des bébés. Cloclo n° 18 évoquait la date des baptêmes à venir. Sa fille et sa belle-fille avaient prévu une cérémonie commune, à l’automne suivant. Un an après la naissance des petits. Je m’étonnais d’un tel délai. Il me semblait que la sagesse populaire voulait que les familles catholiques baptisent au plus tôt leurs nouveau-nés afin de les soustraire aux limbes en cas de drame.

Quelques semaines plus tard, à Noël, Cloclo n° 18 s’est affiché sur l’écran de mon téléphone. Lorsque j’ai décroché, je n’ai entendu que le drame et les pleurs de Claudine. Son petit-fils, Nathan, venait de mourir subitement, condamné à l’errance et les limbes.

Nous avons bien sûr proposé aux majorettes de les laisser tranquilles. Mais elles ont souhaité continuer les tournages, elles ont réécrit leur programme et repris leurs entraînements. Tout le groupe des Coralines faisant corps autour du deuil terrible de la famille de la capitaine.

Nous étions venus sur les terres du Nord légers, et nous étions rattrapés par le drame. Nous ne pouvions pas occulter cette histoire, nous ne pouvions pas y être étranger. La chaleur, la fraternité et l’amour les portaient et nous étions les témoins de cette humanité. Embarqués dans la rage de vivre. Nous filmions.

Dans leurs spectacles, les majorettes dansaient contre l’oubli et les mauvais morts, elles frappaient le sol de leurs bottes blanches à lacets dorés, elles convoquaient les esprits.

Les protagonistes de notre documentaire sont ainsi devenus les héros d’un conte. Nous filmions les pigeons voyageurs tels des messagers des géants d’osier. Nous filmions les géants comme autant de figures ouvrières du Nord disparues, portant, depuis les nues, des regards bienveillants sur nos frêles âmes terrestres. Nous filmions la parade de ces charmeurs de mémoire. Et dans le rêve de notre conte documentaire, Nathan s’est fait Géant.

 

Photographe et réalisateur, Samuel Bollendorff explore les nouvelles formes d’écritures audiovisuelles et leur transposition dans l’espace public. Son travail interroge la place de l’humain dans les sociétés du XXIe siècle et alimente son questionnement sur l’image comme outil de sensibilisation politique. Il vient de publier Faiseur d’anges aux éditions du Seuil.

 

La Scam affirme la place singulière des auteurs et des autrices dans la société. Astérisque en est le porte-voix.

Le jury de cette 30e édition a consacré Baudouin Mouanda pour son portfolio Ciel de saison. Un travail remarquable, nécessaire, documentant et interrogeant le réel avec humanité, singularité et humour. Baudouin Mouanda s’inscrit dans une filiation naturelle et complice avec l’œuvre de Roger Pic.
La remise du prix et le vernissage de l’exposition auront lieu le 13 octobre à 19h30 à la Scam (sur invitation).

Ciel de saison Baudoin Mouanda
photo Baudoin Mouanda
Baudouin Mouanda vit et travaille à Brazzaville. Il débute la photographie en chroniquant la vie brazzavilloise pour les journaux locaux. Très vite, il s’attache à l’histoire de son pays et aux séquelles des guerres à répétition qui ont endeuillé le Congo. Lauréat de nombreux prix et résidences, exposé dans les grands festivals photos, Baudouin Mouanda collabore régulièrement avec plusieurs journaux parmi lesquels Jeune Afrique, Planète Jeune, Afrique Magazine, Le Monde, Express Styles, VSD, L’Humanité. Ciel de saison est né des intempéries dues au changement climatique que connaît l’Afrique ces dernières années.

Baudouin Mouanda rejoint ainsi un palmarès composé de photographes de talent que la Scam est heureuse de mettre à l’honneur à l’occasion de ce trentième anniversaire du Prix Roger Pic. (suite…)

Rendez-vous était pris au Frames Pro, à Avignon, pour une 4e édition des Rencontres IRL de la Scam, qui, cette année, abordait l’incroyable popularité du phénomène true crime. Autour d’auteurs et d’autrices, décryptage de ce nouveau genre narratif où la réalité dépasse bien souvent la fiction.

Le genre du true crime, originellement littéraire, s’est étendu dans toutes les sphères de la création documentaire remportant un succès incroyable auprès d’un public toujours plus avide d’histoires singulières, tout particulièrement en France. Affaires criminelles, faits divers, enquêtes judiciaires… mais comment raconter l’indicible ? Qu’est-ce qui fait le sel d’une bonne histoire de true crime ?  Qu’est-ce que ces œuvres nous disent de la société ? Comment capter l’attention du public en évitant l’écueil du voyeurisme ?

À travers leurs récits empruntant différents chemins médiatiques (web, livre, radio et podcast, TV), les autrices et auteurs invités mènent l’enquête, parfois en totale immersion, décryptent les faits, se rapprochent au plus près des affaires et de leurs protagonistes….  La diversité des regards et des écritures documentaires permet d’appréhender une réalité qui souvent dépasse la fiction.

Une table ronde, animée par Julia Lagrée  en présence de :

Feldup, vidéaste, musicien
Victoria Charlton, vidéaste, autrice, présentatrice
Mathieu Palain, écrivain, journaliste
Constance Vilanova, journaliste indépendante en presse écrite, en radio et en podcast

Cette rencontre a été conçue par Pascaline Peretti pour la Scam.

Feldup est un vidéaste et musicien français dont la chaîne YouTube traite des faits étranges et des légendes urbaines qu’on retrouve souvent sur internet et au cœur des recoins sombres de l’horreur. Il est l’auteur de la série Findings qui explore par exemple les faces cachées de jeux en réalité alterné (ARG). Il écrit, compose et interprète de manière autodidacte et a sorti un premier album intitulé A Thousand Doors, Just One Key (label Talitres) en 2020.

YouTube / Twitter / Bandcamp

(suite…)

C’est parti pour une nouvelle édition du Paris Podcast Festival ! Au programme :  une rencontre sur l’écosystème de la création sonore, une masterclass et la remise de notre Prix Scam du Podcast documentaire.

Rencontre – Création de podcast : comment éviter certains pièges

Vendredi 13 octobre de 16h30 à 17h30  – Auditorium

La vie professionnelle et administrative d’un auteur ou d’une autrice de podcast est jalonnée de pièges et mérite d’être juridiquement bien rodée. La Scam vous accompagne pour anticiper les difficultés et vous permettre de créer en tout sécurité.

Créer un podcast pour une institution : quel(s) contrat(s) dois-je signer et comment l’institution peut-elle me payer ?
Utiliser des extraits d’une émission de radio ou d’un film : à qui dois-je demander l’autorisation ?
Adapter un podcast :  quelle autorisation donner à un producteur ou un éditeur, dans quelles conditions ?

Nous vous donnons rendez-vous pour anticiper les nombreuses situations qui peuvent s’offrir à vous et répondre à vos questions.

En présence de :
Marine Vlahovic, journaliste et autrice, lauréate du Prix du Podcast documentaire pour « Carnets de correspondance »
Samia Basille, journaliste et autrice de podcast
Vianney Baudeu, juriste en charge des affaires institutionnelles et du répertoire sonore
Hervé Rony, directeur général de la Scam

> S’inscrire à la rencontre

Masterclass – Écriture documentaire

Vendredi 13 octobre de 18h à 19h – Grande Salle

Plongez dans l’oeuvre documentaire de Caroline Gillet lors de cette masterclass : de quelles façons récolte-t-on l’intime ? Comment encourager le récit ? Comment mettre en avant ces témoignages via les nouveaux outils numériques ?

En présence de Caroline Gillet, journaliste-documentariste, autrice de podcasts (Inside Kaboul) et animée par Elise Racque, journaliste Télérama

S’inscrire à la masterclass

Remise du Prix Scam du Podcast documentaire 2023

Samedi 14 octobre à 19h30 – Grande Salle

En présence d’Antoine Chao, représentant la Scam au sein du jury.
Ce prix, doté de 3 000 euros par la Scam, récompense un podcast documentaire natif conçu, produit et réalisé pour une diffusion en ligne et accessible via une application dédiée.

Le jury est présidé par François Pérache – Acteur et auteur de fictions et de récits sonores, et composé d’Elvire Duvelle Charles – Journaliste, réalisatrice, autrice et activiste féministe, de Thomas Loupias – Chanteur, auteur/compositeur et membre du groupe Bagarre, de Jennifer Padjemi – Journaliste indépendante, critique culturelle et autrice, d’Antoine Chao – Producteur, réalisateur, reporter et musicien, de Zazie Tavitian – Journaliste et autrice et d’Hélène Binet – directrice de la communication de makesense.

Retour en images sur la rencontre

Rencontre – Création de podcast : comment éviter certains pièges

Hervé Rony, directeur général de la Scam

Marine Vlahovic, journaliste et autrice, lauréate du Prix du Podcast documentaire pour « Carnets de correspondance »

Vianney Baudeu, juriste en charge des affaires institutionnelles et du répertoire sonore de la Scam

Samia Basille, journaliste et autrice de podcast

Vianney Baudeu & Marine Vlahovic